description : Groupe officiel de Gamekyo, où vous pourrez retrouver tests, aperçus, avis de DLC, bilan de Season Pass et parfois des "retour sur" quand la situation le permet.
Conditions de test : effectué sur Xbox Series X avec plusieurs couacs entre bugs de sauvegarde (les patchs ont corrigé la majorité des choses) et surtout foutue chaleur.
La base scénaristique de The Alters n’a rien d’original, elle est même franchement commune dans l’univers de la SF depuis des années. On y incarne Jan Dolski, un peu un « monsieur tout le monde » qui a sa propre histoire et choix de vie qui l’ont mené vers une vie pas inintéressante mais pas non plus marquante, ayant néanmoins eu l’occasion de faire parti des élus pour une expédition spatiale dans une galaxie très très lointaine à la recherche d’un minerai aux propriétés inconnues (enfin, pas pour tout le monde, notamment les investisseurs de cette mission). Malheureusement, c’est le crash et Jan se réveille de son module de stase certes sur la bonne planète (toujours ça de gagné) mais seul puisqu’aucun autre membre de l’équipage n’a survécu.
Coup de bol, le module d’expédition géant (et roulant) est quasiment intact et Jan a beau n’être qu’un simple ouvrier, il est suffisamment débrouillard pour survivre un minimum en fabriquant quelques bricoles et en bouffant de la bouillie. Pas le 5 étoiles, mais de quoi tenir des semaines jusqu’à l’arrivée des renforts car ils viendront : votre vie n’a certes aucune valeur pour une grande entreprise mais vous avez trouvé un filon du fameux minerai, et ça vaut bien que l’on vous aide un peu. Mais c’est sans compter deux « légers » problèmes, du genre bien pire que ce qu’a pu rencontrer Matt Damon sur Mars. La planète sur laquelle vous avez échoué est dénuée de sphère atmosphérique et si le soleil pointe le bout de son pif, vous allez griller en quelques minutes sous les radiations. Heureusement, les cycles sont incroyablement longs (un paquet de jours à l’échelle terrienne) mais en l’état actuel, « l’aube » est très proche et il faut donc redémarrer le module d’expédition pour progresser en trombe vers l’ouest afin de retarder l’inéluctable. Mais les moteurs sont HS et vous n’êtes pas technicien.
Et c’est là que toute l’originalité du jeu intervient. Car en l’état, The Alters n’a rien de particulièrement innovant en matière de jeu de survie, notamment dans l’exploration en dehors de la station qui passerait pour du Death Stranding en moins cher (ce qu’il est d’ailleurs). A chaque zone, car le jeu est réparti comme tel, il faut déblayer des chemins, créer des raccourcis et chopper des ressources à la main ou en utilisant des modules d’extraction bien plus efficace. Plus on avance, plus les possibilités se font nombreuses grâce à davantage d’équipement à notre disposition et parallèlement une masse de bonus à débloquer avec des recherches scientifiques, entre bonus d’extraction, base plus grande, objets plus efficaces, etc. Mais voilà encore une fois, vous n’êtes pas technicien, ni scientifique ni même médecin en cas de bobo. Mais… Vous auriez pu l’être, et il n’est pas trop tard pour rattraper le coup.
Dans The Alters, et en fait dès la problématique évoquée plus haut (se situant dans l’introduction), le pauvre Jan va vite être confronté au fait de manquer de talents sur de nombreux points et surtout ne pas avoir 20 bras pour tout gérer tout seul. Mais la fameuse ressource (le Rapidium) a une propriété parmi d’autres, celle de pouvoir exploiter l’IA et vos souvenirs pour créer un alter de vous-même si vous aviez fait d’autres choix dans la vie… comme par exemple avoir laissé tomber un projet pour vous consacrer à l’électrotechnique. Heureux hasard hein. Il va donc y avoir très vite un deuxième « Jan » dans la base, puis un troisième, puis encore un autre et au final une véritable petite troupe capable de mener à bien n’importe quel projet dans cette station façon Fallout Shelter de luxe mais avec une belle dose de stress dans la gestion : on dispose de tout un tas de raccourcis et la possibilité d’envoyer des ordres de n’importe où via un simple menu, mais entre la gestion des ressources, le minage, les projets à mettre en place, le besoin que tout le monde mange à sa faim et si possible bien, les blessures, les repos souhaités… et tout simplement l’exploration, le tout dans des journées diablement courtes (et impossible de veiller tard car sinon, c’est radiation dans la tronche), on avoue qu’on s’y perd parfois et ce n’est clairement pas le jeu à lancer le temps « d’une petite partie ».
Et tout cela serait encore assez simple à appréhender sans les Alters eux-mêmes. Vous n’allez pas fabriquer des coquilles vides mais bien « d’autres vous » qui ont (de leurs points de vue du moins) mené une vie dont les choix ont forgé leurs propres personnalités, parfois en inadéquation avec la votre, et parfois aussi entre eux. Il y aura des conflits, des choix à faire qui pourront en satisfaire certaines et en énerver d’autres, mais aussi des moments de joie, et tout simplement une très bonne narration par cette simple idée scénaristique qui nous renvoie à nous-même : qu’aurais été ma vie si j’avais pris cette direction à ce moment ? On ne spoilera rien, pas même l’histoire principale de Jan qui est fait de nombreux coups durs, mais j’ai adoré suivre ce type de relations entre ceux qui ont su faire face à tel obstacle quand d’autres s’en sont détournés voire n’ont jamais eu l’occasion de les rencontrer. Et The Alters reste d’ailleurs un jeu de survie : oui, des alters peuvent mourir par de mauvais choix et votre mission peut même échouer. L’expérience reste néanmoins accessible mais si l’on devait résumer simplement, disons qu’il est facile d’arriver aux crédits de fin, mais pas forcément avec le résultat que l’on souhaitait au départ.
Si l’essentiel des bugs ont été corrigés depuis la récente sortie, reste que sur le plan technique, il ne faudra pas s’attendre à une claque. Pas du tout même. Tout est dans l’économie et on ne leur en voudra pas totalement avec un prix de seulement 34,99€ mais même à ce prix, on regrettera de ne pas être dans le statut du AAA quitte à payer le double tant les restrictions budgétaires ont du s’appliquer sur la principale qualité du jeu : la narration. Aucune mise en scène, des dialogues dignes d’un RPG Bethesda et les seules « cinématiques » sont toutes en plan fixe. Le jeu parvient tout de même à raconter tout un tas de choses car chacun sait que l’écriture prime sur tout le reste, mais l’on ne peut s’empêcher de fantasmer sur le même type d’expérience avec le budget d’un Death Stranding 2. Qui sera le prochain jeu que votre serviteur abordera d’ailleurs.
"Dim dam talé lam"/20
Si il est dans le gamepass, pourquoi pas essayer.
Mais dans l'état je sais que je risquerai de décrocher assez vite...