Vincent Bolloré "emploie la méthode des activistes", selon les termes de Yves Guillemot, qui goûte peu aux offensives de Vivendi depuis la mi-octobre, vécues comme "une agression" pour le patron du groupe français. C'est la première fois que le PDG d'Ubi s'exprime de vive voix sur la situation, dans un entretien pugnace paru aux Echos.
"J’ai reçu un appel de Vincent Bolloré deux heures avant l’annonce de son entrée dans le capital d’Ubisoft. Il ne m’en a même pas parlé ! relate Guillemot, qui n'a manifestement pas eu le temps d'échanger avec le président du directoire de Vivendi comme il était convenu : "Entre-temps, nous avons reçu un mail de Vivendi nous indiquant qu’ils étaient montés à 6% dans notre capital.".
Face à ces "méthodes d'un autre temps", pas loin du vandalisme financier ("on n’entre pas dans une société en cassant la porte !"), Ubisoft et les frères Guillemot étudient de nombreuses options pour conserver leurs prérogatives au conseil d'administration dans les mois à venir. "Y compris auprès de nouveaux partenaires". A l'heure actuelle, les frères Guillemot détiennent 9% du capital et 16% des droits de vote, une position dominante qui pourrait être fragilisée à mesure que Vivendi augmente sa participation.
Pour Guillemot, cette prise de contrôle pourrait être contre-productive. Et d'évoquer le cas Activision Blizzard, autrefois détenu par Vivendi, dont le conglomérat détient encore aujourd'hui 6% du capital. Au-delà du "conflit d'intérêt avec Ubisoft", le patron français s'en réfère à son alter ego américain Bobby Kotick, qui confessait un manque de réactivité quand Vivendi trônait encore au conseil d'administration, une fois la vente actée.
Du reste, Yves Guillemot voit d'un mauvais oeil l'arrivée de Vivendi pour toutes les synergies plurimédias de l'éditeur français, qu'il s'agisse des productions cinéma ("Nous ne pouvons pas nous réduire à un seul partenaire demain.") ou des productions télévisées. Citant l'exemple des Lapins Crétins, Guillemot rappelle qu'Ubi n'aurait pas dégagé la même rentabilité s'il avait fallu s'adosser à Canal+, dont la proposition était moindre que celle du diffuseur actuel, France Télévisions.
"Nous n’avons pas besoin des milliards de Vivendi." tempête Yves Guillemot, qui n'exclut pas la possibilité de fusion entre Gameloft et Ubisoft, deux entités qui appartiennent à la famille Guillemot, même si ce n'est pas à l'ordre du jour. Tout en rappelant que le jeu vidéo est une industrie cyclique qui a besoin de stabilité, le boss d'Ubi n'oublie pas de tacler les synergies qui pourraient se révéler "limitées ou illusoires". Un cri d'alarme alors que la belle histoire familiale d'Ubisoft entame un nouveau chapitre.
Donc, pas de surprise.
Mais est-ce à ce point mieux de se soumettre aux fonds de pensions et à la pensée et la culture unique pseudo-mondialisée (de force) made in US ?
Mais bon, j'espère qu'effectivement Bolloré saura engager des gens suffisamment compétents pour dialoguer avec vous ...
dire qu'ils sont bretons tous les deux!
Vrai que les "pires encore" sont généralement les parachutés (dans une compagnie pour la saigner (humainement) à blanc au bénéfice des actionnaires, puis en la quittant juste après tout dorés de leurs "récompenses" astronomiques pour sévices rendus) ...
C'est triste mais c'est le système capitalistique sans foi ni loi...
- "faux milliardaires" : bien vu.
Oui, par une faille de ce mécanisme économique à grande échelle, se sont engouffrés les premiers filous arrivés, et le résultat en est logique : l'effondrement progressif de ce même système (qui n'a jamais été parfait non plus, mais bon) de l'intérieur.
La fin de la "grandeur US" (incluant le "summum" historique anglo-saxon) pour moi a eu lieu dans les années 80.
Depuis, ils sont en course-poursuite effrénée pour compenser leur naturelle chute essayant par tous les moyens qui leurs sont possibles de conquérir le "monde entier". Et c'est ce qu'il s'évertuent à faire, donc.
Et comme ils arrivent forcément à quelques résultats (notamment via les lobbies de pensées), on en arrive à continuer à marcher sur la tête, de plus en plus absurdement, de plus en plus loin, et hélas souvent de plus en plus bas.
Nos "responsables", naturellement limités qu'ils sont (et c'est normal), suivent ce mouvement, souvent maladroitement, entretenus par une com tous azimuts (et tous supports) faisant croire en des logiques tantôt "nouvelles, tantôt "plus profondes", ou bien même nihilistes (voire "diabolique" pour ceux qui aiment) si besoin, tant que ça marchera suffisamment sur ces différents types de suiveurs, la machine continuera tant bien que mal ...
En fait, tous ces films et autre productions apocalyptiques anglo-saxonnes ne parlent pas du monde dans son ensemble, contrairement à la manière dont c'est généralement présenté, mais bien et spécifiquement d'eux-mêmes ( visiblement leur seul réel centre d'intérêt), comme toujours.
Juste, j'imagine bien que s'ils se voient potentiellement couler un peu trop vite "avant la ligne d'horizon", il est logique, toujours selon leur manière de fonctionner ( leurs """ valeurs """, du genre l'inégalité des peuples selon l'évolutionnisme façon le plus fort a raison), de tenter de s'agripper aux autres et si possible de les faire couler avant soi en les pillant au passage, y'a pas d'mal à s'faire du bien, surtout s'ils sont consentants ( "ces cons qui nous disent merci en plus. Bon ok, on met le paquet dans la corruption des esprits, mais ça prouve qu'on est quand même balaise dans le genre...") .
Bref ...
En fait, je pense que les remèdes, on les a toujours eu, encore faut-il les utiliser ...
Révolution, j'aurais plutôt envie de dire: évolution.
Non qu'on en soit pas capable, mais régulièrement, on se demande effectivement si l'ensemble des humain en a vraiment envie : de grandir.
Car en fait, nous avons, notamment aujourd'hui, tellement de solutions pour acquérir plus de liberté qu'il n'en tient quasiment qu'à nous (nous, le grand groupe d'un peu tout le monde).
Pour moi, les plus grands freins actuels (mais classiques) du coup sont: la peur (mais même et hélas aussi la flemme, tant qu'on est pas au pied du mur) de changer "tant" d'habitudes, et la méconnaissance (et l'incrédulité face à toute alternative du fait qu'on a pas vraiment cherché de son côté et qu'on a toujours eu tendance à croire et à se baser sur les infos "officielles du système en place").