Avec un certain sens de professionnalisme, on essaye autant que possible de ne pas faire preuve de médisance à l’annonce d’un produit qui sent pourtant très mauvais, estimant qu’une bonne surprise est toujours possible tant qu’on ne l’a pas eu entre les mains. Mais quand même.
The Quiet Man, on n’a toujours pas compris pourquoi ce jeu était à l’E3, là où l'on attendait
FFVII Remake (et l’on l’attend toujours d’ailleurs). Et surtout chez
Square Enix ! Car maintenant que j’ai terminé le jeu deux fois, avec toute la souffrance qui va avec, j’essaye encore de visualiser comment un mec de la boîte a pu dire « Ok, ça a l’air cool, on va l’éditer » en voyant tourner ce truc.
Square Enix qui, il faut le rappeler, abandonnait un mois avant IO Interactive sous prétexte que
Hitman n’avait plus beaucoup de potentiel commercial.
The Quiet Man est donc le nouveau
The Bouncer, et je dis ça de manière globale car même si je n’ai jamais eu « la chance » de toucher à ce dernier, sa réputation fut suffisante pour me constituer une idée de loin. Et encore, j’ai quand même vu quelques marginaux en dire du bien. Alors que
The Quiet Man, y a personne. Et comme vous le savez tous, ce nouveau jeu de
Human Head Studios (qui avait un peu disparu depuis le
Prey de 2006) se présente comme un audacieux beat’em all essentiellement narratif et même plus, puisqu’on parle de cinématiques Live, ou en tout cas en partie puisqu’il y en a aussi avec le moteur du jeu, et qu’on a même parfois du mal à reconnaître certains personnages d’un type de séquence à l’autre.
Et non, on ne va pas jouer la carte de la différence pour simplement se démarquer à partir de rien : comme l’atteste le magnifique 32 % sur Metacritic,
The Quiet Man est une bouse comme nous n’avions plus l’habitude d’en voir ces dernières années, et de mémoire l’un des plus mauvais jeux auxquels j’ai pu toucher depuis des plombes. Il n’y a absolument rien ou presque à sauver dans cette chose où l’absence de talent côtoie les mauvaises idées en surnombre. Déjà le coup du héros sourd. Sur le papier, il peut éventuellement y avoir quelque chose à trouver pour mettre en avant ce handicap, finalement très peu évoqué dans le jeu vidéo, sauf que ça n’a ici aucune autre utilité que de faire un jeu sans ambiance avec des cinématiques où il y a des dialogues mais sans voix ni sous-titre. On regarde des gens parler sans son ! Et parfois pendant plusieurs minutes !

Alors je vois une tentative de défense débouler pour venir me beugler que « Au moins, ça permet de s’identifier au personnage et de comprendre ce handicap !!! ». Et d’une main-ferme, je balaye la tronche de ceux qui oseraient me dire ça car cet argument ne vaut rien. Dans un survival-horror (ou survival tout court) où l’on jouerait un sourd qui doit échapper à un truc, où le game-design jouerait sur le visuel pour combler l’absence ou presque de son, alors là, ok. Mais pas dans
The Quiet Man. Car là, notre « héros » au jeu d’acteur improbable et dont j’ai oublié le nom, il a (comme bien des personnes atteintes de surdité) réussi à développer avec le temps la capacité à lire sur les lèvres. Il comprend donc ce qu’on lui dit, et répond même de temps à autres. Mais nous… nous, on ne sait pas faire ça. Donc, ce jeu nous impose des handicaps en nous proposant d’incarner un homme qui a parfaitement su surmonter ces mêmes handicaps. QUI a eu cette idée foireuse et sans logique ?
Donc le problème dans cette « idée », c’est qu’on s’ennuie pour rester poli. Du genre à pouvoir piquer du nez en l’espace d’une heure alors qu’on a allumé le jeu après une bonne sieste. Et si on met de coté toutes les cinématiques globalement mal jouées et le scénario dont qui ne semble pas très intéressant, ne reste que le gameplay. Et c’est mauvais, mais également très moche. On sent l’envie de proposer des décors assez réalistes, et tout juste frôle t-on le correct à défaut de la variété, mais les personnages sont immondes et les enchaînements d’animation donnent l’impression d’assister à un proto pré-alpha. Ça en devient purement nanardesque.

Le système de combat aurait pu sauver les meubles en se reposant sur des bases connues sans être originales. Une touche pour les poings, une pour les pieds (en mixant les deux pour jouer du combo), une choppe, une esquive, un dash avant et une espèce de « super » qui offre un léger temps d’invincibilité pour bolosser un des opposants. Et en plus, il faut le reconnaître, ça a un certain punch quand les enchaînements se déroulent comme prévu. Mais non seulement c’est trop facile (à une ou deux exceptions près, et seulement si vous optez pour le mode difficile) mais c’est surtout odieusement répétitif, et il suffit de marteler les touches comme un bourrin (la choppe est totalement inutile) pour sortir vainqueur sans aucun problème, surtout qu’il suffit de deux gnons pour recharger votre attaque spéciale qui ne demande qu’à être surexploitée.
Donc c’est dramatique, mais on a tenu à aller jusqu’au bout de l’expérience en téléchargeant la MAJ gratuite qui ajoute… le doublage et les sous-titres ! Et ce n’est pas pour se rattraper puisqu’on sait très bien que c’était prévu comme tel au départ, le but étant de faire le jeu en « sourd » puis de manière standard pour comprendre ce qui nous avait échappé. Bon… ça n’apporte pas grand-chose puisqu’on avait déjà compris l’essentiel au premier rush, avec tout de même une petite surprise concernant la psychologie d’un des personnages qui n’étaient pas du tout ce qu’il paraissait être. C’est d’ailleurs là qu’on se rend compte qu’il y avait un certain potentiel derrière ce scénario, juste que l’exécution est mauvaise. En passant, s’il faut se contenter de la VO pour le doublage, on suppose que l’éditeur ne s’est pas fait chier pour les sous-titres en mettant la VFQ pour tous, en démontre le « fuck » magnifiquement traduit en « tabarnak ».
Après le jeu propose un aspect rpg avec des stat des embranchements des secrets et quelques chara design familiers qui relèvent un peu le capital sympathie pour peu que l'on s'accroche.
Bouncer pour moi c'est 5/10 si on compare à The Quiet Man.
Un de ces jeux qui voulait trop en faire pour l'époque mais SSoft était dans une phase mégalo sur la période entre Sakaguchi et Lara Fabian.
shanks Ça doit piquer de passer de Red Dead à ça.
FMV style
ouais mais étant jeune, on aimait tout et n'importe quoi.
Star Wars Episode 1, les vrais savent.
Après, ça peut laisser des traces et t'en as qui continuent d'aimer des daubes en grandissant.
Genre paraît qu'il y a des fans de Knack 2.
Blague à part, je ne savais même pas que tu convoitais du Compile Heart, je pensais que ton article était un troll à la base
http://www.gameblog.fr/tests/3212-the-quiet-man-ps4-pc
hijikatamayora13 ouais mais le jeu est détesté aussi parce que à la sortie des gens ont déboursé le prix d une ps2 jap 3500 francs et du jeu en import 650francs pour jouer 3h.
Moi je l avais acheté 500yens en occaz au Japon et effectivement à ce prix là tu es plus indulgent.