À première vue, Jelly Boy, qu'il soit sur Super Nintendo ou sur Gameboy, fait parti de ces jeux de plate-forme qu'on a pas envie d'essayer quand on a à sa disposition Super Mario World, Yoshi's Island, Donkey Kong Country, Wario Land, Megaman X ou encore Castle of Illusion. On a déjà (re)découvert ensemble des jeux de plate-forme loin d'avoir la notoriété de ces derniers exemples mais qui pourtant sont de véritables pépites ludiques (Ardy Lightfoot, Prehistorik Man...), mais est-ce que Jelly Boy fait parti de cette catégorie de jeu méconnu aux qualités injustement ignorées ?
Jelly Boy est une créature gélatineuse qui prend la plupart du temps la forme d'un être humanoïde rosé, et dans son jeu éponyme, il tente d'échapper à une fabrique de jouet dans laquelle il se réveille. Le mystère reste entier sur le pourquoi du comment de son arrivé ici, on imagine qu'il s'agit d'une nouvelle gamme de jouet qui aurait soudainement prit vie ou un produit défectueux, mais au fond, on en a que faire. Pour s'échapper, il doit dénicher six objets dans autant de monde (des étages de la fabrique en fait) à remettre à l'homme qui commande l'ascenseur afin que ce dernier le mène jusqu'au toit du bâtiment. Dans chaque monde, il faudra donc tout d'abord récupérer un certain nombre de pièces de puzzle afin de déverrouiller la porte menant à un boss qui lui-même détient un objet-clé servant à l'élévateur. Et pour affronter les boss, il vaut mieux se munir d'une réserve de note de musique qui ont les même propriétés défensives que les anneaux d'un Sonic. Si vous vous faites toucher par un ennemi sans détenir au moins une note de musique, c'est la mort de Jelly Boy !
Pour se défendre et explorer les différentes zones, Jelly Boy est capable de pas mal de prouesses. Basiquement, il est capable de frapper les ennemi via un poing qui se matérialise sortant de son ventre (oui, oui...), mais il peut également se changer en bélier sur pattes afin de détruire les murs autrement infranchissables. Pour se faufiler dans des passages aériens, il peut se changer en ballon, devenir un sous-marin lanceur de torpille pour explorer les zones aquatiques et se mouvoir en boule rebondissante pour améliorer ses capacités de saut au détriment de sa maniabilité. Enfin, il peut se transformer en brique ce qui le rend lent mais invulnérable face aux attaques adverses. Tout cela sert à plusieurs moments dans le jeu mais globalement, malheureusement, le level design (différent entre la version SNES et Gameboy) n'est pas assez travaillé pour offrir des heures d'exploration et des tonnes de secrets. Le level design exploite que trop peu les capacités variées de Jelly Boy et en comparaison d'un autre jeu de plate-forme sur Gameboy proposant des pouvoirs du même genre (Wario Land), le jeu de Probe semble vite en manque d'imagination.
Cependant, cela ne semble pas être le but du jeu, à moins que cela ne soit un défaut de conception qui fait entrer en contradiction difficulté et but du jeu. En effet, à l'instar d'un Mario, les niveaux sont chronométrés, et l'horloge démarre bien souvent avec peu de seconde en stock ! Il faut rapidement récolter un maximum de fruits et autres objets afin de gagner des points et surtout de précieuses secondes. Cependant, dans plusieurs niveaux, il fut constaté que le timing était vraiment très serré même quand on connait l'emplacement exact de l'objet à dénicher pour faire marcher l'ascenseur (d'autre jeu du genre souffre de ce problème comme Asterix : The Great Rescue sur Megadrive). Si bien qu'il est impossible de profiter des pouvoirs de Jelly Boy pour explorer. On se demande finalement si c'est un mal puisque le level design est parfois très pauvre et offrant aucun embranchement ni passage secret.
Graphiquement, Jelly Boy n'est pas très joli sur Gameboy. Sur Super Nintendo, il souffre d'une identité visuelle quelconque malgré quelques jolies couleurs, et sur la portable de Big N, c'est pas fameux. Le sprite de Jelly Boy est rigolo, mais les décors n'ont pas de caractère, les fonds sont très peu travaillés. Souvent, aucun sprites n'est affiché pour représenter une texture comme la pierre ou le bois, il n'y a qu'un fond monochromatique vide et plat. Si la fabrique de jouet pouvait se targuer de voir son fond recouvert d'un tas de boites de jouets, de petits soldats en plomb et de voitures miniatures multicolores sur Super Nintendo, il y a rien d'autre qu'un drap gris et terne sur Gameboy. Et ce n'est pas les très faibles capacités hardware de la console qui sont en cause puisque encore une fois, Wario Land parvenait à faire mieux avec ses éléments décoratifs (arbres, murs, torches, végétations diverses...). Le studio Probe a certainement voulu surfer sur la vague des jeux à mascotte inondant les étals de jeux vidéo au début des années 90, mais c'est raté.
Malgré tout cela, Jelly Boy n'est pas forcément un très mauvais jeu. Il n'est pas injustement difficile ou buggué, il est juste quelconque et manque cruellement d'ambition ou de créativité. Lorsqu'on tente de faire un jeu dans un genre aussi concurrentiel que la plate-forme sur une console aussi modeste que la Gameboy, il vaut mieux redoubler de créativité si on ne veut pas que notre jeu disparaisse dans les limbes de l'anonymat. Lutter contre des jeux aux héros connus et reconnus comme Mickey Mouse ou Mario Land, ou proposer une aventure aussi haletante que Donkey Kong Land n'est pas donné à tout le monde, et on s’ennuie bien vite dans Jelly Boy.
Jelly Boy souffre du syndrome commun à un tas d'autres jeux : il n'est pas mauvais, il est banal. Prévu sur Megadrive avant d'être annulé suite à des résultats commerciaux désastreux, ce soft exclusif à l'Europe (rare ! ) fait à peu près comme tous les autres, mais en moins bien, tout simplement.
Anakaris Lol pour le zob,j'avais pas fait gaffe. Sinon jamais eu ce jeu et tant mieux visiblement. J'étais bien trop occupé à l'époque entre les Marioland et les TMNT.
"Jellyboy, aussi rose que Buu, aussi mou qu'un marshmallow, aussi fun qu'une salle d'attente de médecin..."