Prenez de grosses poignées de malotrus des rues qui terrorisent les braves gens en taguant les murs, en roulant sur les pelouses avec leurs grosses bécanes et en kidnappant les jeunes filles du quartier. Bien mal leur en prend, pour ce dernier point en particulier lorsque les dites jeunes filles s'avèrent être les petites amies des gars musclés champions d'art-martiaux du coin. Et vous obtenez instantanément un bon vieux beat them up old school. Rien de plus sain qu'une virée nocturne dans les ruelles de la ville pour tataner du loubard, comme nous l'a appris Streets of Rage, Final Fight et Double Dragon. Mais c'est Renegade qui, le premier; a vraiment popularisé ce thème du courageux justicier de rue qui règle ses problèmes à coup de latte et de tarte de phalanges. Le joueur incarne un héros anonyme qui se rebelle non pas contre le bien et la justice mais au contraire contre ce simulacre de société underground criminelle qui ne cesse de croitre dans les bas-fonds de sa cité chérie. Le ''Renegade'', en d'autre terme.
Il est de notoriété publique que Renegade est une refonte de Nekketsu Kouha Kunio-kun, beat them up produit par Technos Japan en 1986 pour l'Arcade. Dans ce titre, le joueur y incarnait un jeune combattant devant défendre son frère contre les caïds du lycée et autres petites frappes du coin. Un jeu à l'ambiance très typée manga rappelant sans mal des œuvres parut plus ou moins en même temps, ou parfois bien après cela mais qui partagent un grand nombre de similarités : Sugarless, Great Teacher Onizuka, Crows ou encore Worst (Crows Zero). Pour séduire le public occidental, les graphismes sont presque entièrement refait pour donner un look plus sérieux et mature au soft, selon les canons en vigueur au milieux des années 80. Ainsi plus encore que pour sa version d'origine, Renegade devient un jeu marqué au fer rouge de la culture des années eighties américaines. Indissociable de cette fameuse imagerie populaire déjà bien distillée par Hollywood, et des dires de son réalisateur lui-même, Yoshihisa Kishimoto, Renegade s'inspire grandement des classiques The Warriors (1979, le même qui aura droit à une adaptation par les créateurs de GTA sur consoles 128-bits) et Streets of Fire (1984). Cela peut facilement se vérifier avec la séquence d'ouverture du jeu dans le métro souterrain, vibrant hommage aux films de Walter Hill.
La tenue d'aïkido et l'uniforme traditionnel de lycéen nippon du héros sont troqués pour un gilet noir façon Guerriers de la nuit et la pittoresque gare ferroviaire de Nekketsu Kouha Kunio-kun devient une station souterraine sordide étouffée par l'insalubrité et les graffitis orduriers. Les clans rivaux deviennent des voyous et truands codifiés par couleurs et faisant appel à tous les poncifs de ce genre d'univers. Les femmes qui se défendent à coup de sac à main de luxe se muent en de véritable petites pestes en mini-jupe et bas résilles commandées par un espèce de rhinocéros femelle aussi gracieuse que redoutable et qui constitue de surcroit le boss du troisième level. Les jeunes lycéennes armées de chaine façon Gogo Yubari de Kill Bill se transforment en punkette munies de boulets à pics et les autres pratiquants d'arts-martiaux se voient transposés en motards peu finauds. Même les yakuza en costard évoluent en mafieux à la peau noire, un vieux contentieux culturel sans doute... Il n'y a guère que pour le quatrième et dernier level du jeu que le travail de conversion fut étrangement plus paresseux, à moins qu'il ne s'agisse d'un choix artistique délibéré de la part des développeurs. Quatrième niveau dans lequel on retrouve un décors typiquement japonais, mausolées et katanas d'exposition accrochés au mur en prime tandis que le boss s'apparente plus à un bon gros gangster italien des familles qu'à un champion de karaté.
Outre ces différences d'ordre visuel, les deux versions partagent le même impact que le soft a eu sur le jeu vidéo dans sa globalité. Son aspect innovant et avant-gardiste est relativement passé sous silence car on préfère se souvenir d'autres titres un peu plus élaborés et surtout plus récents comme Streets of Rage ou Double Dragon, qui sera son successeur direct, mais reste que Renegade dispose de plusieurs particularités qui valent le détour. L'innovation majeure de ce titre est bien entendu l'exploitation constante de cette simili-3D : la profondeur de champ dans laquelle on peut faire se déplacer son personnage, et dans laquelle se meuvent aussi librement les ennemis. Loin de n'être qu'un simple élément graphique qui plaçait Renegade dans le haut du panier de la technique en 1986, l'usage du déplacement en diagonale est crucial pour esquiver efficacement les coups ennemis et éviter de se faire encercler par trois ou quatre loubards sans pitié. Et c'est pas de trop tant Renegade est, comme tout bon soft des années 80 qui se respecte, impitoyable !
Renegade propose un gameplay riche pour l'époque. Si les modifications cosmétiques entre le jeu japonais et le jeu occidental sont nombreuses, la progression du gameplay demeure inchangée. On retrouve donc six types d'ennemis par niveaux qui se concluent chacun par un boss respectif. Pour tabasser ce petit monde, vous disposez de pas moins de neuf attaques différentes ! Le joystick 8 directions et les trois boutons d'attaque de la version Arcade ayant posés quelques soucis de portage notamment sur Atari ST et Amiga mais la version NES (dont le tardif portage Master System s'inspirera en 1993), qui fut directement supervisée par Technos s'en sort avec intelligence. Pour pallier le manque de bouton de la manette NES, il fut simplement rendu possible d’exécuter certaines attaques complexes en appuyant deux fois sur une même touche, créant ainsi de véritables combinaisons de boutons que ne renieraient pas Street Fighter et Tekken !
Ainsi, on se retrouve avec un panel de coup très enthousiasmant et variable selon la direction vers laquelle se tourne notre combattant. Projection par dessus l'épaule, coup de pied sauté à la Bruce Lee (indispensable pour désarçonner les chevaucheurs de moto endiablées qui vous fonce sur la figure dans le niveau 2 ! ) et autre mawashi-geri spectaculaire s'enchainent au fil des bagarres. On peut même se permettre d'achever son adversaire au sol et il est conseillé de le repousser sur ses camarades pour déclencher une cascade de dégât sur tous le monde. Pratique quand on est en infériorité numérique (c'est à dire toujours, le soft ne proposant hélas pas de mode coop. Hé, on ne peut pas être innovant partout dès la première tentative, sinon il n'y aurait plus jamais d'innovation justement ! ). Un tel éventail de possibilité et la liberté de mouvement concédée au joueur dans les arènes ouvertes que constituent les décors sont novateurs et prépare le terrain pour le fils spirituel de Renegade et véritable succès international : Double Dragon.
Concrètement, le côté progression du beat them all classique n'est pas encore tout à fait présent puisque les combats s'enchainent comme des séquences de film, liées entre eux par de très brefs écrans noirs. On ne déambule pas à proprement parler tout le long d'une ruelle malfamée ou sur un pont du début à la fin comme dans Streets of Rage, mais cela suffit pour faire son petit effet. Certains petits détails apportent à Renegade son identité comme le fait de pouvoir balancer manu militari un adversaire dans la mer dans le niveau 2 (moyen le plus expéditif pour définitivement s'en débarrasser). La version NES, celle qui nous intéresse le plus ici, mis à part l'originale en Arcade, apporte elle aussi son petit lot d'ajout très sympathique. En sus d'un premier level plus long qui propose au joueur d'entrecouper le combat sur les quais de la station de métro par une visite du véhicule en lui-même, la version NES ajoute une course poursuite sur grosse cylindrée où il faut filer des coups de pompes aux autres pour les faire chuter de leurs bécanes ! Une séquence complète, très dynamique et techniquement fluide et propre qui n'est pas sans rappeler, rétrospectivement la scène de fuite de Midgar dans Final Fantasy VII ! Un joli coup qui donne assurément un plus au portage de qualité de la console de Nintendo.
Même si on reste strictement dans le retrogaming, il faut reconnaître que Renegade commence à doucement accuser le poids des années. D'autres beat them up sont sortis plus tard et ont été plus complets, plus sophistiqués. Mais reste que Renegade est précurseur et mérite le respect qui lui est dut. Dans une industrie en constante évolution, Renegade représente un pallier. Il présentait tout de même une technique novatrice, voire aguicheuse avec cette façon d'exploiter la profondeur du décors et avait un gameplay riche et amusant. En plus, il faisait parfaitement appel à des clichés culturels que tout le monde connaissaient, si bien que sa popularité ne fut pas usurpée. Technos l'aura bien compris et continuera d'adapter la recette sans crainte avec Double Dragon. Mais rien que pour le patrimoine, Renegade mérite qu'on s'y intéresse encore un peu.
superpanda de mémoire c'est une version adaptée du portage ZX Spectrum, cette dernière exploitait vraiment bien les (pauvres) capacités de la machine et était très jouable de ce qu'on dit, mais il parait que la version Thomson est moins fluide
darksly La Gameboy a du bol avec les beat them up, Double Dragon, Battletoads, Tortues Ninjas... des portages souvent, assez peu de jeux originaux, mais souvent de la bonne qualité tout à fait adaptée à la (grosse) portable de Nintendo !
buros et vu tous les spin-off notamment de sport que la série comporte, faudra pas s'étonner si un jour où l'autre l'un d'eux passe sur le grill de Retro Gamekyo
anakaris je les connais quasi tous, a part certains sur portable, d'ailleurs pendant les promos steam, je me suis acheter le remake de la version CD de la Pc Engine, il est aussi sur Ps3 et la il y en a un qui sort sur ps4 et une compile et un remake sur 3DS pour les 30 ans de Kunio, j'espère qu'un jour des trad seront faîtes en français sur les deux versions Super Famicom qui sont des perles (ils ont été trad en Anglais, c'est déjà pas mal).
anakaris tient d'ailleurs pour tout les fans de Kunio Kun, il y a toujours un projet en cour qui avait été Kickstarté et qui a l air au top, car ce n'est juste pas le monde de Kunio qui mis en avant , mais tous le petit monde de Technōs Japan ^^, dans "River City Ransom: Underground", il a été Greenlighté dans steam, j'espère le voir bientôt https://www.facebook.com/rivercityransomgame & https://twitter.com/rivercityransom
Et bien sur un aperçu : [video]http://www.youtube.com/watch?v=eXoaIHtGgmQ[/video]
buros pour l'instant je ne sais pas précisément quel pourrait être le prochain Kunio a être testé par mes soins sur Retro Gamekyo. Histoire de donner une continuité au test de Renegade je pencherais pour Downtown Nekketsu Monogatari ou dans un autre registre Nekketsu Kōkō Soccer-bu: World Cup-hen (le fameux Nintendo World Cup). Ce sont je suppose les deux plus connus car ayant eu une adaptation en occident.
J'étais pas au courant pour River City Ransom Underground, j'avoue que ça fait vibrer mon petit cœur de retrofan le projet a l'air en pause depuis quelques temps malheureusement, ou en tout cas les responsables ont pas l'air de beaucoup communiquer
anakaris si si sur twiter il communique régulièrement et visiblement Arc Sytem Works va peut être rentrer dans la partie
Pour Downtown Nekketsu Monogatari la version CD de la Pc engine est un bon cran au dessus de la version nes , sinon t as la version GBA qui est très bonne ou alors la version 3ds qui est juste trop belle!
Nekketsu Kōkō Soccer-bu pour celui , si tu peux essaie la version Megadrive , pareil visuellement elle est bien au dessus de la version nes, enfin c'est toi qui vois
ASW si ils pouvaient nous faire un rai Double Dragon en belle 2D moderne eux, ce serait génial, la 2D de leur Dragon Ball Z: Extreme Butōden était charmante !
C'est pas si improbable de vouloir qu'ils fassent un Double Dragon étant donné qu'ils ont récemment fait Hard Cops (qui est assez bon) qui est un dérivé d'une autre série 2D célèbre de l'époque: Contra. Mais surtout ils ont fait le portage Master System de Double Dragon en 1988 ! Chose qu'on oublie souvent parce que depuis ils se sont largement fait leur propre nom avec Guilty Gear et BlazBlue
buros Oh mais attend voir, j'y pense, ASW aurait pas racheté Technos, ou du moins leurs IP par hasard ? J'ai souvenir de ce genre de ce genre de news datant d'il y a un an ou deux
anakaris après faut voir , au niveau des droits , je ne sais pas si ils ont acheter tous les droits de Technōs Japan, si c'est le cas oui je ne serai pas étonner d'un DD,mais je ne sais pas si ils pourraient l'exporter en dehors du Japon
anakaris oui ASW, ils ont racheter les licences en 2015 d'ou la sortie d 'un remake sur steam et ps3 et bientôt un autre sur ps4 et deux sur 3DS, donc on peut espérer un vrais retour de double dragon ^^
anakaris y a une tonne de jeux énormes sur Game Boy... A vrai dire depuis un moment je me tâte à faire des trucs là dessus, mais pas des articles comme j'ai fait à l'époque, j'ai envie de tester un nouveau format
anakaris Je confirme, puisque j'ai également vu la news. Arc System Works à effectivement récupéré la licence Double Dragon, mais également River City.
Je crois que j'ai joué à ce jeu en émulation car je me souviens vaguement en voyant les images. Mais en effet, ça semble être plus un sous-Double Dragon.
arngrim un "sous" Double Dragon non, un précurseur oui
hyoga57 ce serait excellent, même en démat' sur le PSN un bon vieux Double Dragon avec une 2D et une action explosive à la Arc System Works je prend
darksly c'est ça qui est bien avec la Gameboy, c'est que les développeurs l'ont pris au sérieux à l'époque. Aujourd'hui, des gadgets sort, des nouvelles consoles, mais les développeurs sont frilleux ou estiment que les gadgets ne sont pas digne d'intérêt. Du coup on se retrouve avec des Wii mote, des PSVR, des PS Move etc sous-exploités.
Mais à l'époque, le concept très novateur de la console portable a plu à beaucoup de monde et la Gameboy a vu arrivé presque aussitôt les plus grandes licences de son époque: Mario, Castlevania, Zelda, Street Fighter, Double Dragon... de grands noms ont travaillé sur ce support: Konami, Capcom, Squaresoft, Rare, Sunsoft ... bref une merveilleuse console ! À l'époque, les développeurs étaient émerveillés comme des enfants à l'annonce d'une nouvelle machine, ils savaient prendre des risques et avaient les couilles d'exploiter à fond les particularités des consoles les plus uniques pour faire des jeux. C'est pour ça que la Gameboy a la chance d'avoir une ludothèque unique, très vaste et de qualité je pense
J'ai encore quelques pépites assez méconnues à faire découvrir sur Gameboy sur Retro Gamekyo, mais le temps me manque
Très bon article, un bonheur de te voir t y remettre un peu
https://www.facebook.com/rivercityransomgame & https://twitter.com/rivercityransom
Et bien sur un aperçu : [video]http://www.youtube.com/watch?v=eXoaIHtGgmQ[/video]
J'étais pas au courant pour River City Ransom Underground, j'avoue que ça fait vibrer mon petit cœur de retrofan
Pour Downtown Nekketsu Monogatari la version CD de la Pc engine est un bon cran au dessus de la version nes , sinon t as la version GBA qui est très bonne ou alors la version 3ds qui est juste trop belle!
Nekketsu Kōkō Soccer-bu pour celui , si tu peux essaie la version Megadrive , pareil visuellement elle est bien au dessus de la version nes, enfin c'est toi qui vois
ASW
C'est pas si improbable de vouloir qu'ils fassent un Double Dragon étant donné qu'ils ont récemment fait Hard Cops (qui est assez bon) qui est un dérivé d'une autre série 2D célèbre de l'époque: Contra. Mais surtout ils ont fait le portage Master System de Double Dragon en 1988 ! Chose qu'on oublie souvent parce que depuis ils se sont largement fait leur propre nom avec Guilty Gear et BlazBlue
http://www.gamekyo.com/newsfr62670_double-dragon-entre-les-mains-d-arc-system-works.html
euh, c'était en noir et blanc, ça allait à 10 000 à l'heure et impossible de passer le 2è tableau lol
hyoga57 ce serait excellent, même en démat' sur le PSN un bon vieux Double Dragon avec une 2D et une action explosive à la Arc System Works je prend
darksly c'est ça qui est bien avec la Gameboy, c'est que les développeurs l'ont pris au sérieux à l'époque. Aujourd'hui, des gadgets sort, des nouvelles consoles, mais les développeurs sont frilleux ou estiment que les gadgets ne sont pas digne d'intérêt. Du coup on se retrouve avec des Wii mote, des PSVR, des PS Move etc sous-exploités.
Mais à l'époque, le concept très novateur de la console portable a plu à beaucoup de monde et la Gameboy a vu arrivé presque aussitôt les plus grandes licences de son époque: Mario, Castlevania, Zelda, Street Fighter, Double Dragon... de grands noms ont travaillé sur ce support: Konami, Capcom, Squaresoft, Rare, Sunsoft ... bref une merveilleuse console ! À l'époque, les développeurs étaient émerveillés comme des enfants à l'annonce d'une nouvelle machine, ils savaient prendre des risques et avaient les couilles d'exploiter à fond les particularités des consoles les plus uniques pour faire des jeux. C'est pour ça que la Gameboy a la chance d'avoir une ludothèque unique, très vaste et de qualité je pense
J'ai encore quelques pépites assez méconnues à faire découvrir sur Gameboy sur Retro Gamekyo, mais le temps me manque