La Saga Du Sorceleur
À en croire l'expression d'admiration sur vos visages, j'en déduis que la petite histoire du doppler de Novigrad vous a ravis. Qu'est-ce que j'entends ? Une autre ? Et bien pourquoi pas, le sommeil peut bien attendre. Pour bien comprendre cette histoire, il faut d'abord que je vous parle du duc Bremervoord, Agloval. Le bougre, malgré le nombre assez incroyable de déesses qui vivent ici-bas, avait trouvé le moyen de s’acoquiné avec une résidente des océans, une sirène. Sh 'eenaz, de son nom, ne manquait pas de charme, c'était indéniable, mais étant très attaché a ses précieuses nageoires, elle souhaitait que son amant, par amour pour elle, fasse preuve d'une once d'abnégation en troquant ses jambes contre des nageoires pour parcourir les mers en tandem. Le duc, malgré l'amour qu'il lui portait, ne pouvait se résoudre à accepter une telle chose, qu'est-ce qu'un homme sans ses guibolles après tout.
Un autre problème pesait sur nos deux tourtereaux, la barrière de la langue, Sh'eenaz ne maîtrisant que le langage ancien. C'est pour cela que le duc fit appel à un traducteur, quelqu'un dont ce n'était pas le rôle, mon ami le Sorceleur Geralt de Riv, alors sans le sou, et donc obliger d'accepter de jouer les intermédiaires. Malgré l'insistance dont faisait preuve Agloval, la sirène, obstinée, n'avait que faire que de ses excuses, combien même Geralt le lui traduisait avec le plus grand des sérieux. La mission n'étant pas un grand succès, le duc refusa de payer le Sorceleur, c'est donc a moi que revenait la tache de rehausser notre situation financière. C'est pour cela j'acceptai la proposition d'un certain Teleri Drouhard. L'homme organisait un banquet à l'honneur de sa fille, une future mariée, et comme chacun le sait, il n'y a pas de mariages sans un poète capable de composer des ballades a la gloire de l'amour.
Il y avait juste un léger souci, Teleri s'était déjà payé les services d'un concurrent, ce qui faisait de moi rien d'autre qu'un simple accompagnateur, une tache indigne de mon talent, vous en conviendrez. Ceci étant, nous nous rendîmes tout de même à ce fameux banquet. Sur place j'eus l'agréable surprise de rencontrer mon fameux concurrent qui n'en était en fait pas un, d'ailleurs ce n'était pas un homme, mais bien une femme, ma poupée, Essi Daven, ou petit œil pour les intimes. Pourquoi petit œil ? Simplement car sa belle et insolente chevelure blonde cachait toujours l'un de ses yeux, d'un bleu étincelant.
Essi Daven
Évidemment, Geralt ne pouvait s’empêcher de lui jouer son rôle de Sorceleur mal léché, pourtant je décelais un grand intérêt dans les yeux de ma poupée, comme si mon camarade l'avait ensorcelé a l'aide de je ne sais qu'elle charme. Pendant qu'Essi et moi-même étions occupés à galvaniser les invités avec nos balades enivrantes, Geralt eut un entretien avec le duc Agloval. Ce dernier n'était toujours pas prêt a pardonné l'échec de la mission qu'il avait confiée au Sorceleur, pour autant un problème plus grave retenait son attention. Le matin même, une troupe de pêcheurs avait pris la mer en direction des dents de dragons, le nom donné à deux grands récifs volcaniques. Après de longues heures, seule la barque fut retrouvée. Pour Agloval, il était clair qu'un monstre marin était derrière tout ça. Le Sorceleur avait donc une nouvelle mission, trouver le responsable de la perte de sept pécheurs.
Après une longue soirée, je décidai de m'accorder un repos bien mérité, malheureusement sans la présence de femmes pour égayer ma nuit. À la place je dus me contenter des états d’âme du Sorceleur, le bougre ayant été marqué par sa rencontre avec Essi, plus encore par un baiser qu'elle repoussa malgré une irrésistible envie de faire le contraire. Le lendemain, nous décidâmes d’aller explorer les fameuses dents de dragons. La journée était spéciale, c'était l'anniversaire de petit œil, c'est pour cela que je me mis en quête d'une perle à lui offrir. Ma recherche se stoppa net a la vue du fameux monstre tueur de pécheur, ou plutôt les monstres. Le peuple des océans, comme j'aime à les appeler, ne mit pas longtemps à nous prendre en chasse. Malgré les efforts de Geralt qui se battait comme un beau diable, la fuite semblait inévitable. Curieusement, et alors que nos chances de survie s'amoindrissaient de secondes en seconde, Sh'eenaz vint à notre secours sans même donner d'explications.
De retour sur la terre ferme, Essi s'assurait de notre bonne santé en soignant nos blessures. Alors que votre serviteur s'était déjà remis de cette terrible épreuve, le Sorceleur et Petit oeil eut un petit instant seul à seul. À cause d'ne maladresse de ma part, Essi reçut son petit cadeau d'anniversaire, une perle, des mains de Geralt, qu'elle décida de porter en guise de pendentif. Petit oeil ne pouvait cacher plus longtemps ses sentiments, elle était tombée amoureuse du Sorceleur au premier regard. Malheureusement les pensés de ce dernier étaient envahies par le souvenir de Yennefer, le laissant dans l'incapacité d'en aimer une autre.
Essi et Geralt
En écoutant le résumé de notre découverte, Agloval était une fois de plus furieux envers le Sorceleur, en lui reprochant d'avoir échoué cette seconde mission. Alors qu'Essi, elle aussi présente, commença à élever la voix contre le duc, nous eûmes la surprise de voir débouler Sh'eenaz sur ses deux jambes. Elle s'était rendu compte de l'amour qu'elle portait au duc, et que s'il n'était pas en mesure de faire preuve d'une once d'abnégation, rien ne l’empêchait de le faire pour lui, et pour le bien de leurs relations. Réconcilié avec sa belle, Agloval récompensa Geralt, ce qui sonna nos derniers instants dans la ville de Bremervoord. Sur le départ, je ne pus supporter plus longtemps l'évidente tension entre le Sorceleur et ma poupée. C'est pourquoi je décidai de les laisser s'entretenir une fois pour toutes. Le lendemain, et après qu'ils eurent tous deux passés la nuit ensemble, il s'était mis d'accord sur le fait que leur histoire n'avait aucun avenir, mais que jamais ils n'oublieraient ce moment. C'est ainsi que nos routes se sont séparées....
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À la fin de la nouvelle, Jaskier révélé avoir chanté à plusieurs reprises une ballade ayant pour thème fictif l'amour qui unissait Geralt et Essi. Pourtant il n'a jamais eu l'envie ni le courage de dire au public, ni même à Geralt ce qui est arrivé à sa « poupée » par la suite. En réalité, la jeune poétesse n'a jamais revu le Sorceleur, plus triste encore, elle succomba à la variole quatre années plus tard, c'est Jaskier qui s'assura de l'enterrer dans un endroit paisible, avec son luth, et le pendentif que Geralt lui avait offert. Ce passage poignant, figure pour sur, parmi les meilleurs de toute la saga, en plus de donner un autre visage au personnage de Jaskier, Essi étant comme une petite sœur a ses yeux.
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posted the 04/14/2015 at 09:50 PM by
sorow
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tags : résumé tome 2 une once d'abnégation 
comments (8)
J'ai bien fait de réserver ce pseudo collector moi