

Une fois de plus, le Sorceleur est témoin d'un sordide spectacle, celui de cadavres laissés en état de décomposition. S'il ne manque pas d'éprouver une certaine tristesse a la vue de la dépouille d'un jeune homme pour qui la vie ne faisait que débutée, Geralt n'est pour autant pas surpris par la situation. Il faut dire qu'a Brokilone, une forêt entourée par les grandes villes que sont Brugge, Sodden, Verden, et enfin Cintra, ce genre de scène était devenu banal. Les maîtresses des lieux, les dryades, des guerrières vivant en parfaite communion avec la nature, n'ont jamais caché leur dédain pour les humains, peu importe leur statut, leur sexe ou même leur âge. Constamment armées de leurs arcs, les flèches qu'elles tirent avec une implacable précision sont en quelque sorte un avertissement, en quelque sorte car rare sont ceux à pouvoir se targuer d'avoir traversé la forêt vivant.
Par pur hasard et en déambulant entre les corps sans vies, Geralt remarque un homme à l'agonie, une vieille connaissance qui plus est, un certain Freixenet. Le chapelier, accablé par la douleur parvient malgré tout à lui parler d'une princesse semble-t-il égarée dans la forêt. Sans même avoir le temps de prêter assistance à son ami, le Sorceleur se fait encercler par trois dryades arcs au point. Fort heureusement, le Sorceleur ne s'était pas rendu en un pareil endroit par plus plaisir, porteur d'une lettre signée par le Roi Venzslav à l'attention de d'Eithné, la souveraine de Brokilone, il était impératif que le message arrive à bon port.
C'est ainsi que Braenn, une jeune dryade, se porte volontaire pour conduire le Sorceleur auprès de sa Reine. En chemin vers Duen Canell, la demeure des dryades, ils entendent des cris en provenance d'un sentier. Ils se persuadent d'abord qu'il s'agit d'un lutin entrain d'essayer de se sortir d'un faux pas, mais Geralt, curieux, décide d'en avoir le cœur net. En s'approchant de la source des hurlements, le Sorceleur finit par apercevoir un Scolopendromorphe, un énorme monstre capable de s'enrouler autour de ses victimes pour leur injecter un puissant poison. De prêt, la cible apeurée du monstre ne ressemble aucunement à un lutin, et pour cause, il s'agit en fait d'une petite fille âgée de dix ans tout au plus. Geralt ne souhaitant pas voir une si jeune fille mourir devant ses yeux, il s'empresse de lui venir en aide en attaquant férocement la terrible créature. Finalement, et après que Geralt l'est déjà bien épuisé, Braenn l'acheve une fois pour toute le Scolopendromorphe a l'aide d'une flèche bien placée.

Une dryade (image issue de The Witcher)
Une fois la situation sous contrôle, Geralt ne tarde pas à prendre des nouvelles de la fillette. Cette dernière, la fameuse princesse égarée dont parlait Freixenet, possède tous les traits de caractère semblables aux jeunes filles de son rang, capricieuse et hautaine, il ne lui vient même pas à l'idée de remercier ses sauveurs. Quand le Sorceleur lui demande d’où elle vient, la Princesse refuse de lui répondre, en revanche elle accepte de lui donner son nom, Cirilla Fiona Elen Riannon, Ciri pour ses amis. À la vue des grands yeux verts et des cheveux cendré de la fillette, Geralt ressent comme une impression de déjà vu qu'il ne peut s'expliquer.
Ne trouvant aucunes autres alternatives, Geralt emmène la petite fille avec lui, et cela même en sachant pertinemment le sort qui allait être le sien. En effet, jamais aucune jeune fille s'étant un jour aventurés à Brokilone, par accident ou non, n'était revenue à la civilisation. Les dryades pur sang devenaient de plus en rare, c'est pour cela qu'il leur fallait trouver de nouvelles recrues, des fillettes humaines. Sur la route, le Sorceleur en apprend plus sur sa jeune accompagnatrice. Ciri devait initialement rencontrer son futur mari, le prince Kristin, fils du Roi Ervyll de Verden, seulement la petite n'éprouvait nullement l'envie de se marier, d'une part car elle détestait l'idée d'un jour devenir la femme de quelqu'un, et d'une autre car elle détestait le jeune prince, c'est donc pour cela qu'elle prit la fuite. Cette révélation amuse beaucoup le Sorceleur, au contraire de la fillette, qui jure que sa grand-mère, une puissant Reine selon ses dires, lui fera payer cet affront.
À mesure que le Sorceleur et la princesse apprennent à se connaître, un lien commence à se créer, ce qui rend Geralt encore plus navré de savoir qu'elle ne reverra sans doutes plus le monde au-delà des limites de Brokilone. Au terme de quelques jours de marche, et de nuits glaciales, ils finissent par à arriver à destination. Sur place, et après avoir été séparé de la princesse, Geralt est agréablement surprise de voir Freixenet recevoir des soins. Le chapelier avait donc été épargné, sans toutefois en connaître la raison. Après un court instant, Eithné en personne se présente face au Sorceleur qu'elle connaissait déjà bien. La souveraine de Brokilone n'a pas besoin de lire le lettre du Roi Vezlav pour en connaître le contenu de la lettre, une demande de cessation de terrain. Hors toutes tentatives de faire partir les dryades de leurs terres étaient vaines.
Geralt l'écoute alors parler de l'histoire de son peuple, sans toutefois y prêter grande intention, malgré sa compassion sans failles. Il ne souhaite qu'une chose, que Ciri puisse repartir libre, et non qu'elle devienne une dryade. Après un long débat ayant pour thème la providence, sujet auquel le Sorceleur dit ne pas croire, Eithné propose à la jeune fille, récemment entrée dans la pièce, de choisir elle-même la route qu'elle souhaite prendre. À cet effet, elle lui fait boire de l'eau de Brokilone, celle qui, en temps normal, transforme les jeunes filles en Dryades. Étrangement, la petite ne ressent aucun effet, elle en profite alors pour annoncer son choix de partir en compagnie de Geralt. Comme pour finir de narguer la souveraine de Brokilone, déjà déçu de devoir laisser partir une dryade potentielle, Le Sorceleur boit lui aussi une gorgée de l'eau toxique, persuadé, a tort, d’être immunisé à ses effets.

Ciri(Fanart by misha-dragonov)
Victimes d'hallucinations, le Sorceleur reçoit des images de Yennefer, puis de Pavetta et Duny. Quelques bribes du banquet donné par la Reine Calanthe de Cintra lui reviennent, de même que la promesse qu'il avait aux deux futurs époux, celle de revenir chercher l'enfant que portait Pavetta, sans que Duny en soi courant. Les yeux verts de la petite fille, les mêmes que Pavetta, sa mère, Ciri n'était pas une enfant comme une autre, son destin était liés au sien, l'enfant de la destinée... sa destinée. L'épée de la providence a deux tranchants, Geralt est l'un d'eux...
Réveillé par le son de la douce et hésitante voix de Ciri, Geralt constate qu'il est de retour dans la forêt. Ensemble et grâce à l'étonnant don de Ciri pour retrouver leur chemin en prenant soin d'éviter les pièges posés par les dryades pour couper la route aux humains, ils parviennent à revenir sur la route. Plus loin, il rencontre une troupe de soldats provenant de Verden. Entourés de cadavres de marchands portant les marques de puissants coups d'épée, les gardes prétendent qu'il s'agit le crime commis par des dryades, or elles ne se servent jamais d'épées. Le Sorceleur commence doucement à comprendre que les soldats ne sont pas étrangers aux meurtres des marchands, tandis qu'il donne l'ordre à Ciri de se mettre en sécurité, il sort son glaive en prévision d'un combat semblant inévitable. S'il domine largement la bataille, un groupe de dryades, mené par Braenn, ne tarde pas à venir lui prêter main-forte avant de répartir dans leur forêt.
Un homme en profite alors pour venir se présenter, bien que ce ne soit pas nécessaire, Geralt le connaissant déjà, il l'avait rencontré lors du banquet donné par Calanthe, le druide Sac-A-Souris, l'homme ayant été autrefois mandaté pour aider la Princesse Pavetta à canaliser ses pouvoirs. Le druide, que Ciri appelle affectueusement son oncle, n'est étrangement pas étonné de la voir accompagné par Geralt. Sac-A-Souris se dit prêt à lui laisser la garde de la princesse, conformément à son droit de surprise proféré dix ans plus tôt. Geralt refuse, il dit ne pas croire en la providence. Le druide n'arrive pas à croire que le Sorceleur décide pour la seconde fois d’aller à l'encontre de la destinée en prenant l'enfant avec lui.
Le Loup Blanc laisse donc la petite avec « son oncle », au grand désespoir de la petite Ciri, parfaitement au courant que son destin était lié à celui d'un Sorceleur, bien qu'elle ne savait pas qu'il s'agissait de Geralt avant de le rencontrer. Elle lui hurle qu'elle est sa destinée, et qu'il ne peut pas partir sans elle, il l'entend mais il refuse d'y prêter attention, l'épée de la providence a deux tranchants, Geralt est l'un d'eux, l'autre est la mort, et il ne peut se résoudre à exposer la jeune fille....
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-Il n'y a pas d'erreurs quand Sac-A-Souris dit que le Sorceleur renonce une seconde fois à sa destinée, sa première « rencontre » avec Ciri remonte à quelques années auparavant, mais ce passage sera mis en avant dans la nouvelle suivante, de même que le sort réservé aux parents de Ciri.
-Le sort de Freixenet. Si le chapelier ne repart pas avec Ciri et Geralt, les dryades lui laissent néanmoins la vie sauve. Cependant, et dans l'attente qu'il se rétablisse pleinement de ses blessures, Eithné lui réserve quelque chose de spécial. La plupart des dryades pur sang sont mortes durant les guerres les opposant aux humains, dont la fille d'Eithné. Afin de grossir leur rang, elles capturent des fillettes, mais là encore cela ne suffit pas toujours. Il existe néanmoins une solution, la reproduction. Pour ce faire, elles s'assurent de capturer des hommes fertiles, des hommes comme Freixenet. Selon Geralt, les dryades n'y prennent aucun plaisir, elles se contentent juste de passer chacune leur leur en espérant donner vie à une petite dryade neuf mois plus tard. Si par malheur le mal reproducteur se sent d'humeur à aller plus loin, les dryades n'hésitent pas à lui trancher la gorge. Geralt révéle avoir lui aussi jouer ce rôle dans le passé alors qu'il était blessé, or il semble que les dryades n'étaient pas au courant de la stérilité propre à tous les Sorceleurs.
-L'eau de Brokilone est hautement toxique, en plus de donner des convulsions aux jeunes filles qui en boive, leurs souvenirs, de même que leur personnalité est effacée pour les rendre plus dociles. Il arrive malgré tout que certaines d’entre elles retrouvent des bribes de leur passé. C'est le cas de Braenn, qui révéle à Geralt son vrai prénom, Mona.