Cette nouvelle, un peu particulière, sert de fil rouge à ce premier tome. Découpée en sept parties, toutes disséminées entre deux nouvelles, l'histoire ici racontée prend place directement après la nouvelle "Le Sorceleur".
I
Une jeune femme s'approche d'un pas assuré vers le lit du Sorceleur. Réveillé, Geralt ne la repousse pas, il décide même de prendre les devants. Bercé par l'odeur de camomille provenant des cheveux de la belle inconnue, Geralt se laisse aller le temps d'une nuit qui promet d’être inoubliable.
II
Le Sorceleur est une fois de plus sorti de son sommeil, cette fois-ci par une toute autres femmes, Nenneke, qui s'empresse de faire déguerpir la jeune femme alors couverte de honte. Geralt s'était fait une image erronée de la jeune Iola, celle qu'il comparait à une ondine possédait en réalité des yeux bleus et de charmantes taches de rousseur en harmonie parfaites avec son teint et sa chevelure fauves. Nenneke gère de main de maître le temple de Melitele, mais malgré la sainteté du lieu, la déesse n'interdit rien à ces prêtresses, pas même de coucher avec un illustre inconnu. Geralt ne s'était pas totalement remis de sa blessure au cou causée par la princesse, anciennement la strige à Wyzima, mais il savait pertinemment que Nenneke, comme toujours, allait le remettre dans une forme digne d'un Sorceleur.
Geralt et Nenneke se retrouvent dans l'enceinte du temple que le Sorceleur connaissait bien, il n'était qu'un petit garçon lors de sa première venue. La prêtresse en chef souhaite qu'il participe à une transe en compagnie de la jeune Iola afin de lire en lui et peut-être trouver ce qui semble le tourmenter. Geralt, ne croyant pas qu'une telle chose soit possible, lui propose plus simplement de lui raconter en détail ces histoires de Sorceleur, des histoires qu'il juge banales. Lorsqu'il lui demande si elle ne pense pas que son manque de foi puisse d'avance rendre les effets de la transe inutile, Nenneke lui répond alors qu'il s'agirait là du premier signe lui prouvant que le manque de foi possède lui aussi un pouvoir quelconque.
III
Falwick et Tailles, deux chevaliers de l'ordre de la Rose-Blanche s'entretiennent avec Nenneke et Geralt. Leurs ordres sont formels, le Duc Herewald exige du Sorceleur qu'il quitte la ville d'Ellander au plus tôt, cette caste qu'il rapproche volontiers de celle des magiciens et autres druides ne sont, selon lui, bons qu'à attirer les ennuis. Nenneke se fiche bien de tout cela, le Temple de Melitele étant sous son contrôle, elle seule décide de qui est apte à rester parmi les siens. Alors que Tailles commence à hausser le ton, Geralt essaye tant bien que mal de calmer la situation en déclarant qu'il quittera les lieux dans trois jours. Les deux chevaliers ne veulent rien entendre, le Sorceleur doit partir immédiatement. Nenneke ne change pas d'avis pour autant, pire encore elle commence le jeu des menaces en leurs demandants de faire passer un message, non pas au Duc, mais à sa femme, Ormella qui ferait bien de calmer son époux si elle ne veut pas être privée de sa traditionnelle livraison d'aphrodisiaque. S'en est trop pour les chevaliers eux aussi peu avares en menaces, mais Geralt leur conseille sur un ton bien moins conciliant de traiter la prêtresse avec plus de respect. En partant, les chevaliers font la promesse de revenir sous peu, Nenneke répond que tout le déplaisir sera pour elle.
IV
Geralt livre un véritable monologue a Iola, la prêtresse ayant fait vœu de silence, elle ne peut que l'écouter. Le Sorceleur dit ne croire en rien d'autre qu'en ses glaives, c'est pour cela qu'il en porte toujours deux, l'un en acier, l'autre en argent. Par la suite, il parle de Kaer Morhen sa maison, là où sont créer ses semblables, de sa formation, sa condition de mutant, les avantages et inconvénients d'une telle vie...
Lorsqu'il a quitté Kaer Morhen pour la première fois, son enthousiasme était certains, rêvant de rencontrer son premier monstre, c'était avec un chauve aux dents laides qu'il se fit la main. Pendant que sa bande retenait le père, le chauve commençait à violer la fille à peine âgée de treize ans. Après l'avoir froidement abattu, il ne souhaitait qu'une chose, que le père et la fille se confondent en remerciements, ce ne fut pas le cas.
Depuis, il a toujours veillé à ne jamais plus prendre part à de pareilles situations, non par respect du code des sorceleurs, qui, de toute façon, n'existe pas, mais par respect de son propre code. Parfois il arrive que les choses soient plus compliquées, certains cas exigent d'écouter la voix de la raison, d'autres, son instinct. Il prétend connaître son destin, le passé l’intéresse peu, c'est pour cela qu'il ne regarde jamais derrière lui.
Il termine en avouant n'avoir aucune intention de retourner à Cintra, ce qu'il a fait le bas n'était que pure folie. Selon ces calculs, l'enfant a dû naître en Mai et donc quelque part aux alentours de la fête de Belleteyn, la ville natale de Yennefer. Geralt remercie Iola d'avoir bien voulu parler avec lui, il assure que tout va bien, tout va très bien.
Geralt et Jaskier
V
C'est au tour de Jaskier de venir prendre des nouvelles du Sorceleur, au grand dam de Nenneke peu fan des blagues graveleuses du barde, elle lui interdit même de l'appeler « mère » l'idée même qu'il pourrait s'agir de son fils la répugne profondément. Geralt explique qu'il compte quitter les lieux sous peu, Jaskier en profite pour lui parler de Buina, une ville qui regorge de créature à chasser. Le Sorceleur n'y croit pas vraiment, le monde change, c'est la fin d'une époque.
Pour donner du poids à sa pensée, il raconte une petite histoire au barde, celle d'un troll qu'il a croisé il y à peine deux mois. Le troll exigeait une redevance à quiconque souhaitait traverser le pont sur lequel il s'était installé. Voyant là un parfait moyen de gagner de l'argent, il proposa ces services au maire qui lui donna pour réponse qu'il était hors de question de faire quoi que ce soit, le troll étant essentiel à la rénovation du pont. Plus loin sur la route, il tomba nez à nez avec un diploure géant tenant une brebis dans ces griffes. Les paysans le supplièrent de ne rien tenter, la créature étant l'animal préféré d'une des filles du baron local capable de faire vivre un véritable calvaire a son peuple. De même qu'il n'offre jamais ses services gratuitement, il lui est impossible de tuer des créatures qui ne sont pas nuisibles.
Le barde trouve la situation des Sorceleurs paradoxal. Ils ne vivent que dans le but de nettoyer le monde de toutes les monstruosités qu'il abrite. Ils œuvrent pour un monde paisible, un monde dont le quelle il n'auraient plus aucune utilité. Ne supportant pas de voir son ami de longue date perdre toute motivation, il lui conseil de changer de vie, de s’arrêter quelque part et de ne plus jamais en repartir. Il ressasse ensuite l'histoire de leur première rencontre à Guletta, la ou Geralt l'ai aidé a prendre la poudre d'escampette suite à une aventure ayant mal tourné avec la benjamine d'une fratrie composée de quatre solides gaillards. Ensemble ils se remémorent finalement leurs péripéties dans la vallée des fleurs...
VI
Nenneke implore le Sorceleur de rester à ses côtés, il ne bénéficiait clairement plus de sa force d’antan, il s'était relâché face à la strige, et une nouvelle erreur de ce genre pourrait lui coûter bien plus cher qu'une simple blessure au cou. Geralt n'est pas de cet avis, de plus, il tient absolument à ne pas croiser Yennefer, la magicienne étant furieuse contre lui. La dernière fois qu'elle s'est présentée au temple, Yen essayait de trouver un moyen de soigner sa maladie propre a toutes les femmes de sa caste, la stérilité. Geralt montre à la prêtresse la récompense obtenue par le Roi Foltest pour avoir désensorcelé sa fille. Il propose d'en donner la moitié au temple et l'autre à Yennefer lorsqu'elle reviendra. Nenneke l'en dissuade sèchement, que ce soit pour se faire pardonner ou pour aider la magicienne à régler son problème, le geste du Sorceleur était inutile et idiot. Yennefer ne pourra jamais avoir d'enfants, elle a renoncé à cela en devenant ce qu'elle est et rien ne pourra lui rendre ce qu'elle a perdue. S'il existe bien des exceptions, Yennefer ne rentre pas dans cette case, elle reste exceptionnelle à plus d'un titre, mais pas dans ce domaine.
Quand le sujet de la transe revient sur le tapis, la vieille femme révèle que c'est elle qui avait envoyé Iola dans la chambre du Sorceleur. S'il le souhaite, la jeune femme est capable de lui prédire son avenir, hors ce n'est justement pas le souhait du Loup Blanc...
VII
Alors qu'il sort de la clairière le menant à la ville en compagnie de Jaskier, Geralt est accueilli par toute une troupe de chevaliers de l'ordre de la Rose Blanche, dont Falwick et Tailles. Le nain Dennis Cranmer, le capitaines des gardes, un homme impartial et loyal est lui aussi présent pour veiller à ce que l'affront fait a Tailles dans l'enceinte du temple soit lavé. D'un ton calme, Cranmer explique au Sorceleur qu'il doit absolument affronter le chevalier, mais pas dans un duel comme un autre, non, Geralt doit absolument se laisser faire sans ne rien tenter en retour, c'est à cette seule condition que le contentieux sera définitivement réglé. Le nain laisse cependant le choix au sorceleur, obéir ou alors allez à l'encontre des ordres du duc, si tel est le cas, il sera le seul à porter les conséquences de cette décision.
Avant ce qui s’annonçait être une parodie de combat, Geralt offre une dernière chance à son adversaire d'écouter la voix de la raison en présentant ses excuses, Tailles, n'écoutant rien d'autre que sa haine rate sa seule chance d'en sortir indemne. L'heure du duel venue, Geralt se contente, dans un premier temps, d'esquiver tous les coups portés par le chevalier. Alors que les deux épées se croissent, le sorceleur en profite pour repousser violemment son adversaire, en faisant cela, le visage de Tailles vient se heurter avec sa propre lame. Falwick exige que le Loup Blanc soit arrêté pour non-respect de l'accord initial, son camarade étant sévèrement blésé. Cranmer en tire une tout autre conclusion, pour lui le Sorceleur ne l'a aucunement touché. Ceci fait, Dennis ordonne au Sorceleur de quitte la ville immédiatement, mais avant cela Geralt décide de donner un dernier avertissement au comte Falwick, celui de ne jamais plus s'en prendre à Nenneke, à son temple ni même à ses prêtresses, sous peine de devoir un jour le payer très cher. Cranmer souhaite bonne chance au Sorceleur ainsi qu'au barde avec un large sourire, en espérant que cette rencontre ne soit pas la dernière.
Avant de prendre la route, Geralt tient à dire un dernier au revoir à Nenneke. Jaskier la remercie chaleureusement, en fond il le sait, la vieille femme l'aime bien , même si elle n'aime pas l'avouer. Iola était elle aussi présente, en rendant son coffret d’élixirs au Sorceleur, sa main rentra en contact avec la sienne, elle fut alors victime de sombres visions, du sang, beaucoup de sang, des cris, puis la mort. Victime de convulsions, son corps se raidit jusqu'à en tomber à la renverse. Nenneke, paniqué, donne l'ordre à toutes ses prêtresses de la ramener au temple le plus vite possible. Geralt n'est pas surpris, ce n'est pas la première fois qu'il fait face à de telles visions, mais rien ne sert de regarder derrière soit. Le Sorceleur s'en va sous l’œil inquiet de Nenneke.
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Illustrations: Jana Komárková, merci a sfinger du forum officiel pour le partage
-Le nom de
Nenneke reviendra souvent dans la saga. Entant que maîtresse du temple de melitele, elle passe son temps à venir en aide aux autres. Toujours secondée par ses prêtresses, c'est elle qui prend personnellement soin des Sorceleurs de l'école du Loup lorsqu’ils ne sont plus en état de faire leur métier. Geralt était encore un enfant lorsqu'il fit sa connaissance pour la première fois, depuis une grande complicité s'est installée entre eux, Nenneke faisant office de figure maternelle. Plus tard, elle veillera personnellement sur la petite protégée du Sorceleur, Ciri.
-
La transe consiste a voir l'avenir d'une personne simplement en ayant un contact physique. En touchant Geralt par inadvertance, Iola reçoit des visions concernant le futur de ce dernier, un futur sombre lui prédisant une mort prochaine, transpercé par les griffes d'un monstres, du moins, c'est ce qu'elle croyait...
-Fondé par des humains ayant juré de protéger et servir leurs semblables,
l'ordre de la Rose-Blanche est une faction non religieuse. Après des années au service du peuple, l'ordre disparut, les principaux instigateurs du mouvement étant décédés. Un autre ordre, celui de la Rose-Ardante prendra le relais bien des années plus tard, avec à sa tête, un certain Jacques d'Aldersberg, un homme aux motivations troubles, et qui fera face au Sorceleur dans The Witcher.
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