Il y a quelques temps, j'avais promis à Doppelganger (que je ne remercie pas, pour le coup) de faire une review sur un jeu qu'il m'avait suggérer : Spy vs Spy. Je me souvenais très vaguement de ce soft, et en fouillant mon armoire spécial trésor rétro, j'y ai retrouvé ma version NES, en boite, à peine abimée par le temps. Et en y rejouant, j'ai compris bien vite pourquoi la boite avait l'air neuve et pourquoi j'avais finit par oublier le jeu : c'est une chiure ! Putain que ce jeu n'est pas fun, il est tout simplement l'antithèse la plus parfaite d'un produit de divertissement... (on croirait entendre Joueur du Grenier).
Voilà, review terminée, content ?
Quoi ? Ah, il faut que j'argumente et que je présente le jeu quand même ? … … … c'est obligé ? Ok ok c'est bon, j'y vais ! Bande d'enfoiray...
Bon... Spy vs Spy, à la base une bande dessinée bimestrielle publiée dans le magazine satirique américain Mad dans les années 60. Son auteur, le cubain Antonio Prohías (non, rien à voir avec le meme de la PS4! ), exilé aux USA après avoir été mise au chômage suite à une caricature de Fidel Castro qui est mal passée au travers de la gorge des autorités de l'époque, ici, y mettra toute l'acidité de son humour et son regard acerbe et caustique au service d'une parodie de la fameuse guerre de coq que se livrait les USA et l'URSS. La fameuse guerre froide, qui n'en est pas réellement une, puisque les deux parties n'étant jamais venus aux mains concrètement et officiellement. Rétrospectivement, des gens très reconnus (comme Ian Fleming, créateur du personnage de James Bond, quand même!) reconnaitra en Antonio Prohías un précurseur, fort d'une conscience bien à lui, honnête et à l'intellect incisif. Il n'empêche que son œuvre, comparable à ce qu'on pouvait trouver dans les Hara-Kiri des années 60-70 en France, n'aura pas donner des foudres de jeu vidéo. C'est même d'ailleurs étonnant d'avoir l'idée d'en faire un jeu vidéo tant l’intérêt peut être très mal perçu outre-atlantique par le public découvrant en parallèle Mario, Metroid et autre Alex Kidd et n'ayant aucune idée de ce que pouvait être Mad, sauf pour les amateurs de pop culture un peu underground d'époque...
Quoiqu'il en soit, les (les ? Bah oué, y'en a plusieurs en plus! Y'en a même eu un sur PS2 et XBOX en 2005, une daube complètement passée inaperçu, dieu merci) jeux sont bien là, d'abord développés en 1984 sur divers micro-ordinateur tel l'Apple II, l'Amstrad et le MSX. Puis porté plus tard, en 1986 sur NES, Master System et j'en passe, alors qu'entre temps, les bécanes de Commodore, Atari et autres accueillaient deux suites, qui par chance pour la console de Nintendo ne l'atteignirent jamais. Kemco débutant en tant qu'éditeur de jeux vidéo avait une tactique simple, plus ou moins honnête et ma foi fort hasardeuse qui était de tenter de flairer la bonne affaire, s'approprier les droits de jeux micro-ordinateur qui semblaient bons, refourguer le tout sur console de salon (quitte à blinder une cartouche de NES à ras-bord sans avoir le temps de corriger les bug et/ou optimiser le gameplay pour jouer au jeu via une manette à 2 boutons...) et prier pour que ça passe. Spy vs Spy sera le second jeu édité par la firme, et donc le second jeu sortant de chez eux destiné à la NES, pas fort concluant comme départ... À noter la sortie d'origine s'étant effectuée au Japon en 1986, nous autres européens n'auront la chance (?) de connaître Spy vs Spy NES qu'en 1990, juste après que le portage Shadowgate Apple II – NES, toujours de chez Kemco, ne rencontre un succès commercial satisfaisant, leur permettant ainsi d'ouvrir les vannes un peu plus.
C'est donc l'histoire des deux espions, Black et White qui ont pour mission de récupérer divers éléments dans le décors où ils déambulent, et rejoindre la sortie pour échapper à l'adversaire de la nation rivale. Le tout bien sur, bande dessinée humoristique oblige, sans jamais tuer l'autre, mais plutôt en enchainant les pièges fourbes et les mauvaises blagues (on nous retire simplement une demi-minute au compteur, avec en plus une pénalité de dix secondes d'attente)... Pièges au petit nombre de quatre seulement (ce qui fait que très vite, la redondance est de mise, dommage, car en se creusant la tête 3 minutes, on peut imaginer d'autres système de piège) : la bombe, le ressort, le seau d'eau et la bombe à retardement. Les deux premiers se cachent derrière le mobilier, le troisième au sommet d'une porte bien sûr et le quatrième n'importe où. Il est possible de les désactiver en utilisant des objets communément appeler les "remèdes", un parapluie par exemple permet de déjouer le seau.
Les items à récupérer avant l'autre et avant de rejoindre la sortie sont on ne peut plus représentatif du monde des espions, et là aussi au nombre de quatre: le ticket d'avion, l'argent, la clef et le passeport.
Si le faible nombre d'item à récolter peut donner lieu à des parties vite expédiées, la présence d'un second joueur pour endosser le rôle de l'espion adverse créé parfois des bagarres de pièges qui peuvent durer plusieurs dizaine de minutes. Minutes qui en vérité, si elles sont drôles au départ, deviennent vite ennuyeuses, au point que votre compagnon de jeu choisira de vous laisser gagner (ou inversement) afin de lancer au plus vite une partie de Double Dragon II ou de Chip'n'Dale : Rescue Rangers (peu importe, tant que c'est un jeu fun).
Sur micro-ordinateur, l'interaction avec les meubles d'une pièce, au nombre de 2 ou 3 généralement (c'est vide, on sent quand même fortement que le jeu date de 1984 techniquement, et si en 1986 sur NES, ça se maintient, en 1990, des jeux comme Castlevania II et Metroid sont déjà passé par là, et là, rien ne va plus...les décors vides nous indiquent au moins clairement que il n'y a que ce qui est présent dans la pièce qui est interactif, pas besoin de fouiller la moindre table pour espérer faire quelque chose) se faisait avec une sélection d’icône cliquable à la souris. Rapide, efficace, sur NES, on est obligé de faire défiler les pièges jusqu'à arriver à celui que vous voulez en appuyant à répétition sur B, mais passer le dernier active automatiquement le plan (qui au passage provoque un léger sursaut de l'écran, super...), plan qu'il faudra donc fermer avant de revenir à l'écran de jeu principal. Fastidieux, carrément casse couille quand par inadvertance ça se reproduit deux ou trois de suite, on perd vite patience tandis que l'adversaire, situé sur l'autre écran (l'écran étant en permanence splitté en deux, avec un CPU ou un vrai joueur), aura le temps de faire ce qu'il veut...
Autre hic, le fait que la fameuse mallette où entreposer les objets (qu'on ne peut récupérer que un par un, ordonnant donc des aller-retour assez nombreux, chiant au possible donc) est elle-même considérée comme un objet. Se faisant, si vous utilisez un piège sur un élément du décors, la mallette se verra cachée quelques part dans une pièce du level, et ce sera à vous de repartir à sa recherche ! Couplé à cela une maniabilité lourdaude, avec des personnages aussi réactifs qu'un 38 tonnes, une palette de couleur fort restreinte et des musiques ma foi guillerettes mais hors de propos, et vous aurez Spy vs Spy sur NES.
N'en jetez plus ! Par pitié, où est mon putain de Super Mario Bros. 2, que je m’amuse un peu avant de devenir fou ?! Et pourtant, Spy vs Spy était un jeu presque immédiatement reconnaissable auprès des vieux routards ayant connus l'époque NES, entre autre grâce à ces personnages au design sympatoche et au principe pour l'époque intriguant (s'apparentant grandement à un bon vieux jeu de société pour rigoler avec la famille, mais avec un écran de télévision). Comme quoi, même en étant médiocre, on peut se faire une petite place au soleil (bon là c'est un soleil timide, avec nuage, et où il fait 12 petit degrés, mais qu'importe), des jeux comme Top Gun, Wild Gunman et Day of Thunder sur la même machine ne me contredirais pas.
Rajouter facilement 20% à la note finale si vous voulez savoir la valeur du soft d'origine parut en 1984 sur micro-ordinateur. Grâce à son gameplay plus souple et plus intuitif (avec les icônes) sur micro et le hardware de l'époque, on pardonne plus facilement la faiblesse technique du soft.
La note peut paraitre dure mais encore une fois il faut garder en tête qu'a la sortie du jeu en 1990 sur NES chez nous, le soft a déjà 6 ans d'âge, la NES a vu passé bien mieux entre temps tant niveau technique que jouabilité! Les versions micro-ordinateur disposait d'une système d’icône où on pouvait sélectionner son piège instantanément, là, on a le droit à un système d'inventaire défilant très peu pratique, la note en subit les conséquences!
Après avoir lu la review et regardé vite fait la vidéo, j'ai pas envie de le connaitre plus que ça par contre j'ai bien aimé la musique qu'il a dans la vidéo
anakaris ne t'inquiète pas, la note est tout à fait juste!
Comme tu dis, ya une différence entre la version C64 et NES, et rien que le fait que l'éditeur nous propose un jeu en 1990 alors qu'il est dispo depuis 1984 c'est just limit (faut pas oublier qu'à ce moment, la prometteuse Megadrive vient de débouler depuis 1 an, le jeu est clairement out !!!)
Je confirme, de mémoire, très emmerdant ce jeu, même à deux... pourtant les bd avaient un petit quelque chose de simple, rigolos et authentique, le N& b probablement...
darksly oui! comme je le dis à la fin de la review, et je me l'explique pas, il semblerait que malgré tout un certain nombre de joueurs aient de la sympathie pour ce jeu!
Mais après avoir vérifié les notes des médias de l'époque à l'instant, il semblerait que j'ai vu juste quand même, les versions micro-ordinateur testées par Tilt et consort tourne autour des 70% (comme je l'indique à la fin de la review) tandis que les versions consoles sont bien moins intéressantes.
Putain, j'étais occupé pendant toute la semaine et le test tombe sans m'en rendre compte
Sinon, un grand bravo pour le test (d'ailleurs, tu mérites mes votes sur ton groupe et sur toi aussi)
Doppelganger
Après avoir lu la review et regardé vite fait la vidéo, j'ai pas envie de le connaitre plus que ça par contre j'ai bien aimé la musique qu'il a dans la vidéo
Comme tu dis, ya une différence entre la version C64 et NES, et rien que le fait que l'éditeur nous propose un jeu en 1990 alors qu'il est dispo depuis 1984 c'est just limit (faut pas oublier qu'à ce moment, la prometteuse Megadrive vient de débouler depuis 1 an, le jeu est clairement out !!!)
Mais après avoir vérifié les notes des médias de l'époque à l'instant, il semblerait que j'ai vu juste quand même, les versions micro-ordinateur testées par Tilt et consort tourne autour des 70% (comme je l'indique à la fin de la review) tandis que les versions consoles sont bien moins intéressantes.
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J y ai joué vite fait pour tester ma cartouche ça sentait la daube...ben gagnééééééééééé !
Putain, j'étais occupé pendant toute la semaine et le test tombe sans m'en rendre compte
Sinon, un grand bravo pour le test (d'ailleurs, tu mérites mes votes sur ton groupe et sur toi aussi)