Avant de devenir une acquisition de SONY en 1993 (c'est à ce moment là que SONY a commencé à se construire une petite équipe de développeurs pour produire des jeux et non plus se contenter de les éditer, viendra en 1995 989 Studios, aujourd'hui dissout mais à l'époque répondant au nom de Sony Interactive Studios America), Psygnosis était parmi l'un des rois éditeurs et développeurs de l'Amiga et des micro-ordinateurs en général. Ne cessant d'innover en proposant toujours des histoires, des ambiances graphiques et des gameplay différents, et multipliant les coup de flair étonnant en éditant divers jeux de petits producteurs peu connus mais terriblement talentueux, Psygnosis devint vite l'une des deux sociétés phare de Grande-Bretagne dans le domaine des jeux vidéo, en compagnie de Rare dans les années 1990.
S'associant à des développeurs à l'époque inconnus mais aujourd'hui parmi les cadors du secteur, on peut citer certain de leurs jeux édités comme Shadow of the Beast : développé par Reflections Interactive , les futurs créateurs de Driver (la licence Shadow of the Beast appartient toujours à Psygnosis et donc à fortiori à SONY, d'où l'exclusivité du revival que l'ont a aperçu à la Gamescom sur PS4), Wiz 'n' Liz : développé par Bizarre Creations qui nous pondront en 2001 l'excellent Project Gotham Racing sur XBOX, ou encore Bad Compagny (à tester sur Amiga, le portage Atari ST est ignoble) produit par Millenium Interactive qui deviendra plus tard SONY Cambridge, à qui nous devront MediEvil, Primal, et le récent Killzone : Mercenary sur PS VITA.
En clair ? Psygnosis édite et développe un bordel monstre de super bon jeu sur Amiga fin des années 80 début 90 ! et c'est un de ceux qu'ils ont édité qui nous intéresse aujourd'hui, développé par les inconnus d'alors DMA Design, qui se renommeront plus tard Rockstar North et qui créeront les GTA. Ah, du coup, vous êtes calmez là, hein, bande de c... bande de, tout court.
Hired Guns, sorti sur Amiga dans un premier temps en 1993 puis sur MS-DOS l'année d'après, est un jeu de rôle remarquable dés le départ. Le début du jeu disposant d'une musique à couper le souffle, des graphismes en haute résolution pour l'époque, tout ça pour introduire un jeu qui n'en est pas moins bourré de qualité. L'écran principal est divisé en quatre partie, comme un certain Space Hulk qui aura fait son petit effet lui aussi sur les joueurs PC, et chacun des quatre personnages (à sélectionner parmi une douzaine tous ayant leur spécificité propres) peut être contrôlés par un joueur différent sur un seul et même écran ! Et vlan, voilà le premier jeu du genre RPG coopératif (quoique Bloodwych proposera ça aussi en 1989, mais seulement avec deux personnages à la fois et des choix plutôt limités comparé à Hired Guns), une sorte d'hybride entre dungeon-crawler d'époque (RPG à vue FPS avec mouvements limités, Black Crypt toussa...) et MMORPG, genre créer avec Neverwinter Nights, 2 ans plus tôt.
Ici, la fantaisie est mise de côté pour un univers bien plus science-fiction. Une sinistre guerre fit rage, entre deux systèmes planétaires : Lacaille (Mabiche aussi, non?) et Luyten. Elle se solda par la défaite de Lacaille, lorsqu'une ogive biologique et chimique (arme bannie depuis des années dans l'univers) explosa à la surface de Tharagrene, planète-mère du système Lacaille, le 14 octobre 2697. Mais deux soldats de Luyten avaient découvert cette arme interdite, Rorian Deevergh et Desverger. Résolus à dénoncer leur patrie, leurs têtes furent mises à prix dans tout leur système d'origine, contraint de fuir pour survivre. En 2712, l'équipe de mercenaires de Rorian est contactée par un mystérieux inconnu. Leur mission : se rendre sur la planète Graveyard où un site d'armes gouvernementales illégales se trouverait. But : le détruire...
La planète Graveyard (''cimeterre'' en anglais, bordel que c'est classe) est donc le siège d'un énorme complexe visant à produire génétiquement des organismes hostiles dans le but de conquérir la galaxie. Pour les empêcher, il faudra détruire touts leurs moyens logistiques (réacteurs, tours de communication, labos, centres de commande …) et bien sur sortir indemne de tout ça. Les missions sont nombreuses et variées, toutes liées au scénario (pas de missions annexes débiles pour allonger la durée de vie artificiellement!) et portera chacune un coup décisif dans votre lutte contre le complexe. Trois modes de jeux sont disponibles, ''entrainement'' pour se faire la main en 5 missions tutorielles, ''action brève'' pour boucler 15 missions rapidement et ''campagne'' pour se faire l'ensemble des missions mais avec les conditions de combat réelles et des scènes de dialogues supplémentaires afin de suivre le scénario en conséquence de vos actes. Petit clin d’œil sympa, l'une des missions du mode ''action brève'' vous opposant à des Lemmings, petites créatures bien connues des amateurs de rétro gaming et star du jeu du même nom produit par DMA.
Les déplacements se font à la Eye of Beholder, soit case par case dans un environnement 3D (à la Doom, sauf que là, vos déplacement se font selon 4 directions respectant les 4 points cardinaux. Un peu comme si vous jouiez aux échecs, vous pouvez aller devant, derrière, sur les côtés, mais pas en diagonales), ce qui garanti, en plus du détail des textures et de l'ambiance sonore très soignée une immersion absolue. Un viseur apparaitra dés lors que vous aurez sélectionné une arme tel un revolver (pour le début) ou un fusil laser (pour les missions finales) et le fait de disposer de quatre personnages donne lieux à quelques résolution d'énigme plutôt bien foutues (en grande partie à base d'interrupteur, certes, mais qu'il faut actionner dans un ordre précis en découvrant la map avec chacun des personnages). Aussi, entre les quatre sous-écrans qui constituent le principal défilera de temps à autres des dialogues qui se déroulent entre tous les personnages, lisez les bien car non seulement ils sont finement écrits et parfois marrants (je rappelle qu'on est en compagnie d'une bande de mercenaire, alors les vannes qui fusent et les caractères bien trempés sont monnaie courantes dans Hired Guns), mais en plus ils vous donneront des indices sur le point de la map où se rendre ou la façon dont il faut résoudre les énigmes quand le jeu estimera cela nécessaire. Très immersif !
Autre chose sympathique à noter, la variété des décors (je crois l'avoir déjà dit en fait, mais on s'en fout, je le redit du coup). Des centres de commande informatisés gris et ternes, des bases militarisées diverses, des vieux bâtiments en ruine, mais aussi quelque lieux naturels comme des grottes, des environnement boisés et des fonds marins ! Ce qui nous amène à parler de l'attirail d'ennemi que vous allez croiser, à l'image des décors, varié : squelettes, robots de surveillances, mercenaires et militaires adverses, et même requins dans les niveaux sous l'eau !
L'utilité de bien choisir son équipe tient dans le fait que certain pourront utiliser des armes spécifiques (le lance-flammes par exemple) et d'autres certain objet comme le radar qui affichera une carte détaillant l'emplacement des pièges ou des passages secrets (très nombreux, mais moins que dans Doom qui reste tout de même le maestro de ce genre de feature à l'époque). À noter un système de détérioration des armes qui les rendront inutilisables au fur et à mesure de leur utilisation. Le léger côté RPG prend place dans diverses statistiques propres à chaque personnage déterminant son endurance, les dégâts qu'il peut causer avec chaque famille d'arme et aussi sa charge maximale. Là où se système est complètement con dans Albion, déjà tester sur Rétro Gamekyo, ici, c'est plutôt ingénieux car le jeu ne nous force pas à transporter tout un tas de matos inutile (ça reste un FPS à la base). Une gestion de l'inventaire et des objets à dispatcher entre tout vos mercenaires sera donc de mise.
Pour profiter de l’expérience à son paroxysme surtout en terme d'ambiance et d'immersion, il faut posséder un Amiga au moins de modèle 1200 ou supérieur. Avec ce genre d'appareil, jusqu'à 400ko de fichiers sonores supplémentaires sont exploités (déjà présent sur la disquette mais non lus par l'appareil si celui-ci n'est pas assez puissant) par rapport à la version de base développée à partir d'un Amiga 500. Aussi, les sprites des personnages que l'ont peut extraire du fichier source peuvent être retouchés (modifications des couleurs seulement) via n'importe quel programme de dessin, de DeluxePaint à Photoshop et réintroduit dans le jeu. Pour finir, le jeu est entièrement installable sur disque dur (pour un accès immédiat sans chargement disquette et pour une fluidité accrue en jeu) et configurable en français. Au final, on tombe sur un jeu très intéressant, disposant d'une ambiance unique, d'un soin technique plus qu'appréciable et faisant montre de plusieurs choix de développement qui accrue la praticité d'utilisation du logiciel. Un plaisir complet !
Déjà à l'époque, DMA Design prouvent qu'ils sont sérieux, organisés, inventifs et passionnés. Studios parmi les plus en vogue début 90 sur micro ordinateur, Psygnosis ont eu raison de les épauler. Hired Guns est joli (d'un point de vue purement technique, après, ça reste un jeu aux antipodes d'un Mario par exemple, en terme d'ambiance), jouable, drôle et suffisamment difficile par moment, qui nous cache savamment quelques belles surprises, et en plus, il propose une durée de vie tout à fait honorable. Un must de l'Amiga. Ni plus, ni moins.
Ce qui est bien ici c'est qu'on découvre toujours des jeux avec une fort personnalité, des jeux sur lesquel on peut discuter parce que y'a matière a discuter, c'est super intéressant à lire!
Excellent article comme d'hab un véritable plaisir franchement !
Belle découverte pour moi, tu me dévoile souvent des jeux inconnus !
Continue !!!
On peut sans doutes dire que ces aerticles figurent franchement parmis les meilleurs de Gamekyo et DE TRES LOIN ! (surtout en ce moment c'est encore pire vu tous les articles inutiles et stupides.... --' )
sephiroth07 je ne peux que me sentir revigoré et plein de volonté (après un petit passage à vide de quelques semaines) avec un commentaire comme le tient! Merci beaucoup, tu es un prince!
Je continuerais aussi longtemps que j'aurais la passion et un peu de votre soutient!
Je n'y jouerais pas car je suis allergique à ce type de RPG car j'ai un sens de l'orientation désastreux et je m'y perd très vite par contre j'ai un ami qui va surement l'adorer.
Énorme. Que de bons souvenirs passés sur Hired Guns.
Merci beaucoup. J'avais bien aimé à l'époque sur Amiga. Je dois l'avoir encore sur une étagère.
Pour ceux qui ne connaissent pas il y avait aussi l'excellent Captive : http://www.jeuxvideo.com/jeux/amiga/00007159-captive.htm
Belle découverte pour moi, tu me dévoile souvent des jeux inconnus !
Continue !!!
On peut sans doutes dire que ces aerticles figurent franchement parmis les meilleurs de Gamekyo et DE TRES LOIN ! (surtout en ce moment c'est encore pire vu tous les articles inutiles et stupides.... --' )
Je continuerais aussi longtemps que j'aurais la passion et un peu de votre soutient!
Je n'y jouerais pas car je suis allergique à ce type de RPG car j'ai un sens de l'orientation désastreux et je m'y perd très vite par contre j'ai un ami qui va surement l'adorer.
Merci beaucoup. J'avais bien aimé à l'époque sur Amiga. Je dois l'avoir encore sur une étagère.
Pour ceux qui ne connaissent pas il y avait aussi l'excellent Captive :
http://www.jeuxvideo.com/jeux/amiga/00007159-captive.htm
je découvre Hired Guns grace à ton article, merci et superb article comme tjrs