Une princesse venue d'une autre planète...
Paru en fin d'année 1997 sur Saturn et uniquement au Japon,
Princess Crown ne fît pas lever les foules, en particulier en occident.
La faute à une sortie tardive sur la 32 bits de Sega, qui était au crépuscule de son existence, mais aussi au fait que le titre ne soit jamais sorti de l'archipel nippon.
En 2005, Atlus annonçait le retour inattendu de son Action-RPG sur PSP. L'espoir d'une localisation occidentale sera vite déçu car là-encore le titre ne dépassera les frontières nippones.
Qu'importe, nous allons tout de même consacrer cet article sur ce titre mythique enfanté par une équipe interne d'Atlus qui deviendra plus tard le studio
Vanillaware.
Gradiel de Valendia
Il était une fois une grand-mère installée paisiblement près du feu, en compagnie de sa petite-fille et de son chat. L'enfant ramassa un livre de contes et demanda à sa grand-mère de lui raconter cette histoire.
La grand-mère s’exécute et commença à lui narrer l'histoire de Gradriel De Valendia, une jeune princesse de 13 ans couronnée monarque de son royaume, succédant ainsi à sa brave mère morte quelques années plus tôt.
Après un court prologue où l'on découvre donc la mère de Gradiel se battant vaillamment contre les forces du mal, on se retrouve projeter 25 ans dans le futur où l'on assiste à l'intronisation de Gradiel en tant que reine de Valendia. Bien qu'elle ait 2 grandes sœurs, c'est bien la jeune Gradiel, tout juste âgée de 13 ans qui prend place sur le trône.
Après quelques discussions avec ses sujets et conseils, elle se rend compte que quelque chose ne tourne pas rond dans son royaume.
Plutôt que de passer ses journées sur Facebook à chatter avec ses copines, ou devant des programmes télévisuels hautement culturels tels que les télé-réalités de NJR12, elle décide de fuir sa vie de château pour découvrir le monde et ses nombreux problèmes.
Elle y fera des rencontres plus ou moins amicales. Elle trouvera ainsi sur son chemin un chevalier assez caricatural du nom de Edward Glowstar qui cherche à venger son père, mais aussi le pirate bienfaiteur des pauvres Portgas Chrisford, ou encore l'agaçante apprentie-sorcière Proselpina qui cherche la formule magique pour devenir adulte et ainsi se faire plus respectée.
Mais elle découvrira surtout une population ayant pas mal de soucis: des enfants transformés en animaux, des voleurs qui dépouillent des braves gens, des monstres qui effraient des mineurs les empêchant de faire leur travail etc...
Elle découvrira surtout que son royaume voit le retour des dragons, brûlant tout sur leur passage, ainsi que la résurgence des démons, les mêmes que sa brave mère avait combattu.
Malheureusement il m'est difficile de développer plus l'aspect scénaristique de ce jeu dans la mesure où il est intégralement en japonais, mais vous connaissez maintenant les grandes lignes. Le scénario est donc très classique, sans surprises s'inscrivant dans la lignée de RPG plutôt naïfs, drôles, assez enfantins et surtout complètement féeriques.
C'est simple, on a l'impression de contrôler un conte de fée entre les mains, avec tous les éléments du genre que sont un univers médiéval-fantastique féerique donc, avec son lot de dragons, de nains, de gobelins, de pirates ou voleurs maladroit, d'elfes, de sirènes, de fées, de grenouilles anthropomorphes etc...
Concernant le game-system, Princess Crown est un Action-RPG side-scroller assez original pour l'époque. Disons qu'il rappelle fortement un titre sorti après lui sur Playstation, Valkyrie Profile.
La progression se fait en 2D, en vue latérale. Le jeu comporte de nombreux villages, villes, donjons, châteaux mais aussi des endroits un peu plus dépaysants comme un cimetière, des grottes ou encore un bateau.
A la manière d'un Valkyrie Profile Silmeria, la carte du monde se dévoilera au fur et à mesure de la progression. Les prochaines destinations à visiter se débloquent donc en discutant avec des PNJ.
Les combats se déroulent dans des donjons ou dans des zones de transition entre 2 villages par exemple. Ces zones sont très souvent des forêts, des marais, ou des plaines plus ou moins désertiques.
Le système de combat est très simple à assimiler. Les combats sont tout d'abord aléatoires. Une fois un combat enclenché, on se retrouve dans une configuration qui rappelle clairement les jeux de combat 2D. Un bouton permet de frapper, un autre permet de sélectionner des objets ou magies dans l'inventaire et le pavé directionnel permet de se déplacer, de se protéger en reculant et de sauter, comme un jeu de combat en fait!
Toujours dans ce même ordre d'idée, il est aussi possible en pressant sur un bouton d'effectuer des esquives arrière ou avant en respectant un timing précis toutefois.
Les joutes s'avèrent donc très dynamiques, vous pouvez combattre au maximum 3 ennemis d'un coup, sachant qu'ils attaquent les uns après les autres.
Outre la jauge de santé de Gradiel, on trouvera juste en dessous la jauge de Power. Cette jauge se consommera en attaquant, en prenant des coups sur sa garde, ou en effectuant la seule et unique attaque spéciale de Gradiel.
Si elle tombe à 0, Gradiel sera soit "stun" et donc totalement vulnérable pendant quelques petites secondes, ou soit elle ne pourra pas se battre comme il faut dirons-nous.
Rassurez-vous, elle se recharge toute seule en n'effectuant pas d'action, ou se recharge encore plus vite en prenant des dégâts.
Sans aller plus loin, sachez juste que la gestion de cette jauge est la clé stratégique du système de combat. Bien la gérer vous amènera au succès.
Comme dit précédemment, les magies se présentent sous forme d'items à récupérer pendant les combats ou dans les coffres laissés par les ennemis une fois vaincus.
Car oui, l'une des originalités de ce jeu est le fait que pendant les combats, les ennemis dropent tout un tas d'items que l'on peut ramasser et stocker dans son inventaire. Toutefois il faudra veiller à ce que vos sacs qui font guise d'inventaire ne soient pas entièrement remplis, et ils se remplissent très vite.
Bref, on peut donc ramasser tout un tas d'objets comme des magies donc, mais aussi des armes de soutien comme des dagues ou des bombes, des items qui doperont nos capacités ou encore de la nourriture.
Princess Crown n'est pas Final Fantasy, ne vous attendez donc pas à des magies grandiloquentes et destructrices. Ici elles vous serviront surtout à écarter un ennemi, et à vous sortir de mauvais pas. Elles n'ont pas une utilité fondamentale.
Enfin, comment ne pas mentionner ce satané gobelin qui viendra piquer tous les items si vous tardez à la ramasser. Combien de fois m'a-t-il sucré des items-clés sous mon nez et ma barbe juste parce que je n'avais pas eu le temps de les ramasser. Ce gobelin-voleur est une donnée "stressante" à prendre en compte pendant les combats, et même hors combat.
Bien qu'original et très dynamique, le système de combat de Princess Crown possède quelques limites. Il s'avère sur le long terme finalement peu stratégique, assez bourrin, et surtout un peu trop répétitif. On aurait aimé plus de combos ou d'attaques spéciales par exemple.
En outre, il existe un sérieux problème d’équilibre entre les boss et les ennemis lambdas. Certains boss volent littéralement en éclat au bout de quelques secondes, alors que certains ennemis normaux comme les dragons donneront vraiment du fil à retordre.
Enfin un petit élément sympathique à mes yeux, à l'instar des beat them all d'époque comme Streets of Rage par exemple, certains boss deviendront par la suite de votre progression de simples ennemis. Un petit côté old-school pas désagréable.
Nous allons parler rapidement du système d’évolution. Et force est de constater qu'il n'y a pas grand chose à dire dessus. Une barre d’expérience située en dessous de la barre de HP, se remplit progressivement à chaque fin de combat. Des points d'EXP sont donc attribués et augmentent cette barre.
Les montées en niveau augmentent nos points de HP, et notre force et résistance grosso modo. Et c'est tout!
Bien que Gradiel ne soit pas fan de Facebook et de Secret Story, elle a tout de même une passion: la cuisine.
C'est ainsi qu'elle peut récupérer des ingrédients pour concocter des plats. Et le truc super fort c'est qu'elle pourra récupérer poêles et marmites pour confectionner ces petits plats.
D'ailleurs le jeu dispose d'un petit côté éducatif, car les gâteaux remplis de crème et autre hamburgers ne restitueront que faiblement notre santé. Le poisson au citron par exemple nous remplira nettement plus notre barre de HP, voire augmentera cette barre de quelques points, sans attendre la montée en niveau.
Il sera aussi possible d'acheter des plats chez des aubergistes ou dans des boutiques via des pièces d'or.
On pourra aussi sauvegarder dans les INN, ou chez des clercs locaux dans des villages dépourvus d'auberge.
Mais soyons honnêtes, malgré le fait que Princess Crown soit ludiquement agréable, ce qui a impressionné les quelques joueurs qui s'étaient essayé au titre est l'aspect graphique absolument FANTASTIQUE!!!!
Réalisé en full 2D, le jeu d'Atlus en avait choqué plus d'un grâce à des graphismes d'une incroyable finesse, à des sprites énormes et TRES détaillés, sans parler de l'esthétique globale et du character-design et du monster-design d'un haut degré de qualité.
A l'instar d'un Metal Slug, Princess Crown est juste un chef d’œuvre de pixel-art, un magnifique tableau animé, un pur et authentique bonheur pour les yeux!
Et encore, on ne parle pas de l'animation qui est à couper le souffle.
Le travail de l'équipe qui deviendra Vanillaware est impressionnant et force le respect, même au dernier réfractaire de la 2D! Les étapes d'animation sont très nombreuses, les mouvements des sprites sont d'une grande souplesse et incroyablement classe etc.... Bref le soucis du détail poussé à son paroxysme, c'est çà Princess Crown! Même les barbes des magiciens sont animés, c'est dire!
La bande sonore complètement heroic-fantasy soutient à merveille le visuel. Les différents bruitages et bruits d'ambiance s'intègrent idéalement au reste.
Vous l'avez compris, Princess Crown est artistiquement est une très grande réussite.
Par contre on ne peut pas en dire autant de la durée de vie. Il faut compter environ 15 heures pour terminer la campagne de Gradiel, et ce en réalisant l'essentiel des quêtes annexes, ce qui est peu.
3 autres campagnes avec respectivement pour héros Edward, Portgas et Proselpina viendront s'ajouter. ll faudra compter une dizaine d'heures pour venir à bout de ces campagnes bonus.
Enfin le plus gros soucis du jeu, et on le répète encore une fois vient du japonais. Bien qu'assez linéaire, la progression demandera souvent au joueur de faire des va-et-vient. On se coince facilement. Donc si vous vous attaquez à ce titre, je vous confirme qu'une soluce est plus qu'obligatoire.
Enfin, j'ai trouvé le jeu, notamment au niveau des combats, un poil trop facile.
C'est la bien là le seul gros "défauts" du jeu, le japonais. Car pour le reste, Princess Crown s'avère être un Action-RPG enchanteur, mignon, et suffisamment amusant pour tenir sur la longueur.
Concernant le portage sur PSP, sachez qu'Atlus ne s'est pas foulé. Déjà on dispose d'une conversion bête et méchante sans aucun rajout au niveau du contenu.
Aussi le jeu n'a pas été adapté au format 16/9e de la console, du coup on se retrouve avec un gros cadre stylisé qui réduit beaucoup la fenêtre du jeu.
Autre point, sur console portable, on ne retrouve pas le côté grands et imposants des sprites, mais qu'importe cette version nomade reste une bonne alternative pour s'essayer à cette merveille.
Fiche technique:
Titre: PRINCESS CROWN
Développeur: VANILLAWARE
Editeur: ATLUS
Genre: ACTION-RPG
Année: 2005
Autre support: SATURN
Nombre de joueur(s): 1
Localisation:
NOTE PRESSE (Gameplay RPG 079 - Février 2006)

RESSOURCE PRESSE

Screenshots:
Bonus:
Pour une fois je vous propose un bonus utile, puisque je vous mets en lien un walkthrough du jeu qui vous permettra de le terminer tranquillement. Merci à ce youtuber qui m'a beaucoup aidé!
Walkthrough Princess Crown
>>> C'est vrai, je viens d'y penser, c'était l'un des "avantages concurrentiels" de ce soft. Bonne analyse rétro