Arx Fatalis. En ce nom résonnera, pour toutes personnes ayant goûtées à ce jeu, un souvenir ludique impérissable. Arkane Studios réalise là un véritable tour de force et donne une véritable leçon à tous les autres développeurs. Sony et Microsoft n’en ont pas voulu, ils ont eu tort…
« Ce qui a vraiment ébranlé notre civilisation, c’est lorsque le soleil a soudain disparu. En quelques heures, il était mort. L’ombre de la nuit est tombé, pour ne plus jamais se lever. Depuis ce jour maudit, la main glacée de la mort règne à la surface. Tout être vivant est, soit mort congelé à la surface, soit retranché au cœur même de la Mère terre, ainsi que l’a fait notre peuple dans le passé. Cette ancienne mine des nains devint le seul espoir pour tous ces réfugiés, l’Age Sombre avait débuté…
Seuls les membres de la Guilde des Voyageurs ont été assez audacieux pour remonter à la surface à la recherche d’autres réfugiés. Ici bas, il a bien fallu s’installer. Chaque race s’est appropriée une partie de la mine. Nous ne nous nourrissons que grâce à la magie, sans elle, nous n’aurions jamais survécu. Lunshire le Juste, est un Roi bon et légitime, qui nous protège des démons embusqués aux portes de notre forteresse.
Mais il y a un moyen de mettre fin à toute cette souffrance. Un Dieu puissant, qui possède le pouvoir de mettre fin à nos existences misérables en ramenant le soleil… » et sa voix éteignit alors dans un long soupir… Voici Arx Fatalis.
Le jeu débute, comme dans bon nombre de RPG, avec la phase de création de votre personnage. Relativement basique, elle offre la possibilité de choisir entre 4 têtes différentes et répartir ses points dans diverses catégories (force, mental, furtivité, etc). Une fois le chargement du niveau réalisé (les chargements sont d’ailleurs assez fréquents et plutôt longs), l’aventure commence. Vous vous trouvez dans une prison gobeline et vous faites rapidement la connaissance de votre voisin de cellule. Après avoir trouvé un moyen de sortir de la votre, le premier combat commence…
La première chose qui frappe dans Arx Fatalis, c’est l’incroyable qualité des graphismes. Les textures atteignent ici un niveau de richesse jusqu’alors inégalé (sauf sur Xbox). La modélisation des divers protagonistes force le respect (admirez un peu les visages plus vrais que nature dans les photos ci-dessous) et leurs animations sont de grande qualité. Les effets de lumière en mettent plein la vu et la gestion des ombres est quasi-parfaite. Le design des niveau est par ailleurs vraiment très recherché. On sent que chaque décor a fait l’objet d’un soin particulier. L’immersion dans le monde d’Arx ne peut donc qu’en être encore plus renforcé.
L’intelligence artificielle des personnages que vous rencontrerez tout au long du jeu est d’un réalisme saisissant. Chaque race possède sa propre façon de parler, sa propre façon de vivre en communauté, sa propre façon de réagir face à un comportement étranger. Si vous attaquez une femme par exemple, celle-ci se mettra alors à crier et à courir dans tous les sens. Si vous attaquez le Roi des Gobelins, il commencera le combat et s’il voit que votre force est supérieure à la sienne, il partira en courant cherchez ses gardes, etc. Et les combats ne se résument pas à frapper bêtement votre adversaire. En effet, leur IA est assez réaliste, ce qui demandera une certaine réflexion pour venir à bout de votre opposant.
Dans un contexte légèrement différent, il n’est pas rare de voir un gobelin partir à toute vitesse aux toilettes en criant « Oh non, ça recommence ! ». Même si Arx Fatalis se veut avant tout un grand jeu d’aventure, les petits clins d’œil et moments cocasses sont bel et bien présents histoire de détendre l’atmosphère.
Vous le savez bien, chaque jeu de rôle (même si Arx Fatalis ne peut être considéré comme un RPG à part entière) possède un gameplay propre. Arx Fatalis ne déroge pas à la règle.
L’interface du jeu paraîtra au début très complexe. Le gameplay pourrait se diviser en 3 parties : le mode discrétion, servant à marcher dans le but de passez inaperçu, le mode combat, et le mode normal. Chaque mode s’enclenche avec un touche spécifique et le mode normal est le mode par défaut. Il vous permet de marcher tranquillement et d’interagir avec les éléments vous entourant (l’interaction avec les objets est d’ailleurs vraiment très riche : il vous est même possible de vous concocter de petits plats par exemple). Si un ennemi approche, enclenchez le mode combat. Vous sortez alors votre arme (le jeu offre un nombre assez incroyable d’arme et d’armure) et vous affrontez alors votre adversaire. Les dommages sont localisés, ce qui permettra de couper la tête ou le bras de vos ennemis si cela vous chante.
Mais là où Arx Fatalis devient particulièrement intéressant, c’est au niveau des sorts. Votre personnage a en effet la capacité d’utiliser la magie pour se défendre, attaquer ou bien d’autres choses. Pour user de vos sorts, il faudra les tracer eux-mêmes à l’écran. Explications : en appuyant sur la touche Ctrl, une musique s’enclenchera et Am Shaegar (le nom du héros du jeu) tendra son bras à l’écran, il vous suffira alors de tracer avec le bras le dessin du sort pour que celui-ci s’enclenche. D’autres part, les possibilités que vous offre la magie sont impressionnantes : rallumer un feu éteint, lancer une boule d’énergie destructrice, avoir la capacité de voir dans la nuit, devenir invisible, prendre le contrôle d’un démon, entrer en lévitation, créer une faille temporel et progresser dans un monde ralenti, etc. Et Ceci n’est qu’un mince aperçue…
Cerise sur le gâteau : la liberté offerte par le jeu. A vous de choisir comment résoudre telle ou telle énigme ou quêtes secondaires, et à vous de choisir si vous voulez qui vous voulez vous mettre à dos. Vous pouvez tuer qui bon vous semble, même le roi (même si après le jeu compliquera nettement !). Évoluer dans ce monde est vrai un plaisir, les possibilités de progression sont très nombreuses, et l’on ne s’ennuie jamais tellement le monde vous entourant est vivant et l’interactivité avec celui-ci est abondante.
Au chapitre des défauts (oui, il y a quand même quelques défauts), on regrettera que le monde d’Arx, soit un peu trop petit. Certes on découvre les différentes zones petit à petit mais on sent que le jeu n’est pas aussi vaste que l’on aurait souhaité. La difficulté du jeu est elle, un peu trop élevé pour le grand public, ce qui réservera Arx Fatalis aux vrais joueurs. Autre point malheureux, les dialogues non-intéractifs qui ne permettent pas de choisir ses propres réponses. Et techniquement, on a remarqué des ralentissements dans l’animation. Les petites configurations soufreront…
Malgré ces quelques défauts, on ne peut que tirer son chapeau à Monsieur Raphaël Colantonio et son équipe. C’est très beau, l’univers dans lequel vous évoluez est riche, réaliste et immersif et le plaisir de jeu est présent.
9/10