Vu de loin, Puppeteer semble avoir la tête d'un jeu PSN, aussi beau soit-il. De près, il s'agit tout simplement d'une des meilleures surprises de cette année.
Avec son scénario prétexte et son héros sans la moindre once de charisme, n'ayant même pas une tête qui lui est propre,
Puppeteer parvient à proposer une originalité rare en terme d'esthétisme et de mise en scène. Car tout l'univers du jeu se situe sur une scène de théâtre, avec les applaudissements de fond qui vont avec et un narrateur décrivant constamment l'histoire et nos actions, avec un superbe doublage. Avec une caméra fixe et un gameplay 2D, les développeurs ont donc pu user de la puissance de la machine pour s'attarder sur le reste, offrant alors un déluge d'effets en tout genre, une galerie impressionnante de personnages, parfois immenses à l'écran, et des personnages hauts en couleurs, souvent proches de l'univers d'un Burton en roue libre. Alors oui, ça cause, et même parfois beaucoup, mais on prend un énorme plaisir à vivre cette petite aventure teintée d'humour et de références où l'équipe a eu carte blanche pour nous livrer décors variés, situations burlesques et boss hors-normes.
Le cheminement consiste à arpenter 21 chapitres plus ou moins longs en enchaînant les tableaux qui mise autant sur la plates-formes que sur les énigmes, l'action brute étant mise un peu de coté, les boss eux-mêmes constituant des sortes de puzzles où il faudra juste saisir le pattern et trouver la faille. Le titre a le mérite de renouveler son gameplay en avançant dans l'aventure puisqu'au départ, notre héros ne possède pas grand-chose pour lui et pourra ensuite utiliser des ciseaux magiques pour tout découper, avec plus tard un boost à chaque « coupe », des bombes à lancer, des objets à déplacer, un grappin... Bref, autant d'objets qui permettent de renouveler constamment les situations même si le titre n'échappe pas à quelques redites selon les missions. Cœur du jeu en apparence, les différentes têtes qu'on peut équiper n'ont finalement aucune incidence sur le gameplay de base, ces dernières constituant en fait des points de vie (3 têtes maximum en stock, vous en perdez une à chaque coup avec possibilité de la rattraper en étant rapide) ou débloqueront tout simplement des bonus.
C'est à ce propos une bonne qualité du jeu. Si le titre en ligne droite vous prendra moins de huit heures, on pourra recommencer quand on le souhaite n'importe quelle chapitre pour utiliser nos nouveaux pouvoirs et débloquer de nouveaux secrets via les différentes têtes. Attention tout de même, comme on l'a dit, on ne peut avoir que trois têtes en stock et on tombera souvent sur des passages où on n'a pas l'objet requis, ce qui pourra s'avérer assez frustrant si cela arrive en fin de niveau, obligeant à tout recommencer. Notons qu'on est constamment accompagné d'une sorte de petite fée qui pourra activer certains points du décors façon Point&Click, soit pour vous octroyer des cristaux (100 = 1 vie), soit sauver des marionnettes perdues, soit justement dénicher des têtes inédites. On remarquera qu'il n'est pas toujours facile de fouiner le décors tout en se concentrant sur l'action principale. Pour cela que les développeurs ont pensé à un mode deux joueurs, le second incarnant la fée à la manette ou au PS Move, même si pour le coup son champ d'action se montrera très limité. Le genre de titre où « Papa aide généreusement son fils à progresser ». Ou inversement.
Les plus | Les moins |
+ Graphiquement impeccable
+ Esthétiquement superbe
+ La mise en scène originale
+ Qualité des doublages
+ Situations variées
+ Les boss
+ Plein de trucs à débloquer | - Facile de terminer le jeu avec plus de 60 vies en stock
- Le second joueur, souvent essentiel mais qui s'ennuiera
- Le système des têtes totalement inutile pour terminer le jeu |
Conclusion : On attendait un simple petit jeu, on se retrouve avec un excellent titre se permettant de réinventer en quelque sorte la mise en scène dans l'univers de la plate-forme/puzzle, rajoutant en plus de cela un haut degré de variété dans les décors comme les situations et motivant constamment à avaler les actes jusqu'au final. Hautement conseillé pour les amateurs d'originalité, malgré une très grande facilité.