Attendu de pied ferme, le nouvel épisode de la franchise Spec Ops fait table rase du passé pour nous projeter au cœur d'un Dubaï en perdition.
Après avoir dit adieu à la franchise au début des années 2000, on peut dire que Yager aura pris son temps pour la faire renaître. Pourtant, en dépit d'un parterre de fans plutôt nombreux, le studio a choisi de remettre à plat tout ce qui avait pu être dit sur la licence pour se concentrer sur son leitmotiv, un jeu de combat militaire et réaliste. Et réaliste, Spec Ops : The Line l'est en grande partie. Évidemment, la partie « tempête de sable dévastant Dubaï » dans un futur proche est loin d'être réaliste, vous en conviendrez, mais c'est plus avec la représentation d'une guerre et de ses atrocités que le titre touche au but. 15 chapitres pour nous en apprendre davantage sur la ligne, une ligne morale à ne pas franchir, mais que les héros de cet épisode, et plus particulièrement son personnage principal, le Capitaine Walker, vont découvrir bien malgré eux. Venu retrouver le Colonel Konrad et son équipe, l'escouade Delta se retrouve donc au milieu d'un véritable champ de bataille les opposant rapidement à deux ennemis : les damnés, anciens militaires américains, et la CIA. Le scénario se veut classique, mais c'est pour mieux nous surprendre. Car au fil des missions, le héros va devenir de plus en plus fou, imaginant des choses et vous donnant parfois les clefs du camion afin de réaliser des choix qui influeront sur le scénario à court terme.
Plusieurs fins sont disponibles mais pour autant, seuls les derniers choix vous mèneront vers l'une ou l'autre. N'espérez donc pas devoir revenir au tout début de votre aventure pour réaliser que le choix que vous aviez fait à tel endroit, a eu une incidence sur la mort d'un tel. En fait, ce qui déçoit un peu dans le titre, c'est lorsque l'on se rend compte que les choix que l'on nous offre ont si peu d'incidence à long terme. S'agissait-il d'éviter une certaine frustration de la part du joueur ? Mystère, mais après les grandes promesses de l'éditeur, tout cela tombe à plat, en dépit d'un scénario classique, mais qui nous déroule un vrai tapis rouge durant la seconde partie du jeu.
Pour autant, Spec Ops : The Line n'en reste pas moins un TPS classique. La comparaison avec Gears of War est indéniable, notamment parce que le gameplay reste sensiblement le même (y compris sur PC), et surtout parce que le titre de Yager jouit du même moteur graphique, l'Unreal Engine 3. Il est évident que si l'on devait choisir entre les deux, la comparaison ne serait pas à l'avantage du premier, mais malgré tout, on appréciera vraiment beaucoup l'aventure, courte, mais intense - un peu moins d'une dizaine d'heures. Un shooter à la troisième personne donc, mais qui ne dispose pas de personnalisation concernant l'équipement. Les développeurs ont toutefois réussi à faire oublier ce menu détail en apportant dans leurs bagages un grand nombre d'armes, en plus d'une disponibilité rarissime des balles. Il faut croire qu'en plein désert, les ennemis ne s'approvisionnent plus trop de ce côté-là. Autrement, il faudra toujours compter sur un système de couverture rigide, à l'instar de ses nombreux concurrents, mais aussi sur les tempêtes de sable, assez rares, mais qui oblige le joueur que l'on est à perdre ses repères : vous ne pouvez plus donner d'ordre à vos coéquipiers, ni même vous aider du réticule rouge de visée sur les ennemis.
Mais même si l'on se trouve sous Unreal Engine, il faut bien avouer que les développeurs de Yager ont fait un joli boulot et que notre aventure en surface ou dans les profondeurs de Dubaï fait froid dans le dos. Le contraste entre dévastation et richissimes propriétés fait mouche. On regrettera l'aliasing particulièrement présent sur Xbox 360, à contrario de l'absence totale de ralentissement. Joli boulot d'optimisation. Enfin, on termine sur le mode multi séparé en deux fonctionnalités. Le coop, qui propose des missions exclusives, ne venant donc pas du mode solo, et permettant d'arpenter avec un ami le sablier de Dubaï, avec différentes situations. Le multi pur quant à lui, est efficace, mais n'offre cela dit aucune véritable surprise. Pas sûr qu'il puisse réellement survivre le temps d'un été, mais la présence d'un système d'expérience, et la possibilité de débloquer des armes au fur et à mesure de vos réussites, apporteront sans doute du grain à moudre à celles et ceux souhaitant bronzer tout en combattant les damnés. On notera cependant que les situations du mode solo, comme les tempêtes de sable notamment, sont bien plus nombreuses et deviennent alors de vrais challenges.
Conclusion : Spec Ops : The Line s'avère donc être une jolie surprise et devrait parvenir à se faire une belle réputation auprès des joueurs avides de galettes cet été. S'il est loin de révolutionner le genre, son scénario se révèle pourtant captivant, tout comme son ambiance particulièrement réussie. Dubaï n'a qu'à bien se tenir, et vous aussi !
Vous pouvez retrouver notre interview du producteur exécutif à cette adresse.
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