Infinity Ward fait le pari de nous surprendre une nouvelle fois avec ce nouveau FPS. Qu'en est-il vraiment ?
Après de nombreux épisodes se déroulant en pleine seconde guerre mondiale, les développeurs d'
Infinity Ward avaient enfin sorti une aventure sortant des sentiers battus. C'est ainsi que le monde entier a pu apprécier
Call of Duty 4 : Modern Warfare. Deux ans plus tard, et après entre temps un cinquième épisode (développé par
Treyarch) qui n'avait pas suivi la tendance et nous permettait de suivre les aventures d'un soldat américain au Japon, et d'un soldat Russe durant la WWII, Activision revient à la charge avec
Modern Warfare 2. Car oui, l'appellation
Call of Duty, si elle est toujours présente sur la boite du jeu, n'est qu'un détail dans ce tout de même sixième opus.
Commençons par le solo, le cœur du jeu si vous préférez. Car avec
Modern Warfare,
Infinity Ward avait mis en place les fondations d'un scénario comme on en voit peu dans les FPS d'aujourd'hui. Les différents protagonistes étaient extrêmement bien mis en scène et les rebondissements faisaient parti du jeu. Avec cette suite, qui se déroule quelques années après, les choses ne se sont pas améliorées, bien au contraire. Amateurs de la série 24, vous devriez apprécier car si vous n'êtes pas Jack Bauer, les évènements que vous allez subir sont difficiles à vivre. Entre explosion nucléaire et petits meurtres entre amis, cet épisode est bourré de bonnes idées. Mais malgré cela, on a quand même bien du mal à comprendre où
Infinity Ward veut en venir. Et le générique de fin nous le prouve, car l'histoire n'avance pas d'un iota si bien que lorsque l'on termine
Modern Warfare 2, on a un désagréable sentiment d'inachevé. Sentiment qui devrait se poursuivre durant les deux années à venir à moins que
Treyarch ne se décide à prendre le train en route pour une fois.
Cela dit, le mode solo n'est pas mauvais pour autant, bien au contraire même et il vous en fera voir de toutes les couleurs. Car ce qui est appréciable dans ce sixième épisode, c'est qu'il est mis en scène de façon très hollywoodienne. Oui, vous avez bien lu, on a le droit à un scénario typé fin du monde entre deux ennemis de longue date, sur fond de traitrise organisée. Et on va en voir du pays avec des scènes impressionnantes, à commencer par l'excellent niveau se déroulant en plein Afghanistan ou bien celui qui nous fait découvrir une Maison Blanche en proie aux flammes. Mais la scène la plus fascinante, c'est bien évidemment celle se déroulant dans un aéroport. Si elle fait encore débat aujourd'hui et qu'il est tout à fait possible de la zapper, elle reste pourtant spectaculaire et mérite clairement le coup d'œil. C'est un peu ce qui s'est fait de mieux dans la licence.
La mise en scène est donc l'une des qualités majeures et cela permet de faire preuve de recul lorsque l'on découvre que l'intégralité des actions que vous entreprenez sont scriptées. Qualité ou défaut, au choix,
Infinity Ward fait certes dans la linéarité, mais le studio américain le fait bien. Et cela se ressent à de nombreux moments de l'aventure, car pour éviter de lasser le joueur, les développeurs ont su renouveler l'action de manière constante. De plus, on appréciera que si l'on s'attarde un tant soit peu sur ce qui se passe autour de nous, on verra des passages qui font de l'univers de ce sixième opus, un univers crédible. Pour peu que vous ayez le temps, vous pourrez par exemple voir des médecins s'occuper des soldats blessés, ou bien d'autres vérifier que les zones soient vides… Mais le problème de ce trop plein de linéarité, c'est qu'à force de constamment proposer quelque chose de nouveau à chaque niveau, on en arrive rapidement à terminer le jeu. En normale, ne comptez pas y jouer plus de 4h, tandis que la difficulté Vétéran ne devrait pas vous tenir en haleine plus de 7h. C'est l'un des défauts majeurs de cette superproduction vidéoludique. Et malgré le multi, on a franchement du mal à mettre 70€ dans une durée de vie aussi courte.
Si sur PC, le multi-joueurs est une véritable déception et est surtout castré, il n'en est rien de la version console. On peut jouer jusqu'à 18 joueurs par carte (en 9vs9), cartes qui se révèlent plus petites qu'avant. Mais ce n'est pas forcément un mal pour autant puisque le gameplay se veut ainsi beaucoup plus nerveux. Les joueurs sont constamment mis à bout de nerfs, car ils ne sont jamais à l'abri d'un ennemi. La sauce n'a guère évolué et les multiples modes de jeu ne font que nous le prouver mais après tout, pourquoi changer une équipe qui gagne. Lorsque vous tuez vos ennemis ou que vous effectuez des actions, vous gagnez des points d'expériences, points vous permettant de monter en grade et de débloquer des armes par exemple.
Plus vous en tuez sans mourir, plus les avantages qui vous sont offerts sont utiles, notamment la bombe nucléaire qui fera gagner votre équipe à coup sûr. Mais pour se faire, il faudra enchainer pas moins de 25 victimes ! Les développeurs ne sont pas dénués d'humour pour autant, et lorsque vous mourrez plusieurs fois de suite, vous avez le droit à quelques bonus. Les cartes sont extrêmement bien pensées et permettent des tactiques excellentes. L'aspect communautaire est donc à l'avantage des consoles puisque le
Xbox Live ou le PSN sont largement mis en avant pour offrir une expérience de jeu unique en son genre.
Mais
Modern Warfare 2 offre bien plus que cela, puisque les développeurs ont mis en place des défis intitulés « Spec Ops ». Ces derniers vous permettront de jouer en coopération (faute de ne pas le proposer sur le mode histoire) avec des décors variables et des objectifs différents à chaque fois. Ils sont courts, mais pas pour autant faciles et certains vous donneront du fil à retordre. Les avantages de jouer à deux sont multiples. Par exemple, lorsque vous tentez une approche furtive au sol, votre collègue peut se débarrasser des tourelles de manière à détourner l'attention de l'ennemi.
Modern Warfare 2 s'impose clairement comme l'un des meilleurs FPS de cette fin d'année sur consoles. Doté d'un solo épique quoique beaucoup trop court, et d'un mode multi-joueurs excellent, le titre d'Infinity Ward force le respect. Plus que jamais alors, on a hâte de découvrir la suite des évènements d'un scénario haletant.