Après avoir fait exploser sa popularité grâce aux épisodes
Underground, la série des
Need For Speed a chaque année enchaîné les nouveaux opus les uns après les autres, sans grande ambition il faut l'avouer, pour finalement n'obtenir qu'un résultat logique : l'extinction progressive de la flamme chez les nombreux amateurs. L'arrivée des machines dites de nouvelle génération fut l'occasion pour
Electronic Arts de tenter de redorer le blason de la saga. En vain,
Need For Speed Pro Street n'ayant eu finalement aucun rapport avec les opus précédents. Dès lors, on comprend la volonté de l'éditeur de retourner aux sources, même si nous ne pouvons clairement pas cacher notre déception devant le manque d'audace envers cette unième séquelle. Dans les faits,
Need For Speed Undercover ressemble à n'importe lequel de ses prédécesseurs, avec une ville plus ou moins grande, de bien belles voitures, du tuning, des babes et surtout un scénario digne d'un roman de gare. Ici, vous jouerez le rôle d'un flic sachant manier le volant comme il faut et qui devra pour le coup infiltrer le milieu des courses urbaines pour les raisons que vous découvrirez en achetant la galette. Sauf qu'il ne semble y avoir aucun rebondissements de taille dans l'histoire, que les scènes sont incroyablement mal jouées, et que chacune d'entre elles nous tombent dessus comme un cheveu sur la soupe dans le simple but de nous montrer leur utilité proche du néant absolu. Ca commence bien…
J'enchaîne, mec !
La ville, parlons-en un peu tiens. Depuis le second
Underground , les développeurs ont pris l'habitude de nous laisser le droit de nous balader librement dans une métropole d'assez grande taille à la recherche de nos prochaines épreuves. Sauf que, quatre ans et autant d'épisodes plus tard, nous étions en droit d'attendre un peu plus qu'une simple resucée. Tout respire le déjà vu et il ne faudra pas espérer retrouver la petite once de folie qui ressortait de certains endroits atypiques de titres comme
Midnight Club ou la série des
Burnout. Vous voilà prévenu. Pour pallier à ce manque évident d'audace, les développeurs ont inclus une sympathique option permettant de se rendre directement et en un clin d'œil (plus un temps de changement) à l'endroit désiré, un aveu de faiblesse pour certains, une bonne nouvelle pour ceux qui, de toute manière, n'aiment pas beaucoup se promener.
Les épreuves sont en revanche plus variées qu'à l'accoutumée. On retrouve bien sûr les courses classiques, celles contre la montre, ou encore celles où l'on doit rester en tête pendant quelques dizaines de secondes mais accueillera également une petite pincée d'épreuves relatives aux forces de l'ordre. A vous donc les parcours de fuite qui, comme son nom l'indique, consiste à fuir en dehors du périmètre de sécurité de la police, ainsi que des missions basées sur la casse, le but étant de faire un maximum de dégâts tout en évitant une incarcération forcée. On fonce dans tout ce qui est possible de faire perdre de l'argent à l'état comme des éléments du décor (poteau, plots, arrêt de bus…) ou directement des véhicules (civils comme de la police). Rajoutons à cela quelques épreuves annexes avec des voitures colées à ramener à bons ports pour faire face à une certaine variété.
L'un des points forts du titre, à l'instar de
NFS Most Wanted, réside donc dans l'intégration des forces de l'ordre qui se chargent d'être omniprésente, que ce soit en épreuves ou même durant vos balades. Pour faire simple, une fois repéré, les gaillards vous prennent en chasse sans le moindre relâchement, en vous barrant la route sauvagement ou en tentant le tout pour le tout grâce à des queues de poisson bien placées (et toujours croustillants à dix mètres du saut salvateur). Pour leur échapper prestement, il n'y a que la fuite (très difficile) ou la recherche des points d'accidents, ces derniers étant symbolisés par des icones spéciales sur la carte et servent à faire s'écrouler un élément du décor comme un pont, un échafaudage, ou ne serait-ce qu'un début d'éboulement. Se sauver devient alors beaucoup plus facile, sauf quand les barrages et hélicos y mettent du leur. Car à l'instar d'un
GTA, un compteur augmente au fur et à mesure des problèmes causés à la ville, nivelant vers le haut le nombre et la puissance de vos opposants. Signalons enfin que pour servir à l'ambiance, les développeurs nous ont offert une très bonne musique pendant ces courses-poursuites, ainsi qu'un doublage convaincant pour ce qui est des voix de la police (que vous pourrez entendre en étant branché sur leur fréquence).
Retour à l'arcade
En terme de gameplay, on voit très bien que
Need For Speed Pro Street n'a pas vraiment fait plaisir aux fans puisqu'on efface la pseudo-simulation pour de l'arcade pur et dur. Peut-être même encore plus que par le passé puisque le véhicule se dirige maintenant avec une aisance indécente, parfois même proche d'un Out Run 2 ! En bref, on force à tout va et on ne freine que trop rarement pour tourner puisque, dans le pire des cas, il suffira simplement de relâcher l'accélérateur pour amorcer un coup de volant facile. Difficile en revanche de reprocher quelque chose à cette approche, les sensations étant finalement assez bonnes, avec tout de même un bémol en ce qui concerne la nitro, complètement dénué d'effet, qu'il soit visuel ou en matière de vitesse. Une petite déception, qui rejoint celle du ralenti qu'on peut déclencher quand on le souhaite, et dont on ne se servira quasiment jamais.
Nouvelle orientation grand public ou pas, ce nouveau
Need For Speed se permet aussi d'amoindrir en même temps les possibilités de tuning, pourtant chères à la série. Bien sûr, on pourra toujours modifier quelques pièces par-ci par-là et faire une jolie collection de vinyles du plus moche au plus classieux, mais dans l'ensemble, on voit bien que les développeurs n'ont pas souhaité s'attarder sur ce détail. Une impression renforcée par la présence d'une sorte de système d'expérience qui vous permet d'upgrader instantanément vos statistiques (nitro, frein, accélération, trajectoire, etc.) au fur et à mesure que vous gagnerez les diverses épreuves que compose le jeu. Un mot sur les graphismes, très loin d'être une merveille pour le(s) support(s) et même en deçà de l'épisode précédent, qu'on remarquera rapidement grâce au mode photo qui nous permet de calculer rapidement les nombreuses imperfections. Un point noir auquel s'ajouteront des chutes de frame-rate et quelques bugs. Reste une bonne dose de fun, un agréable retour aux sources, et une bonne durée de vie même si on espère que le prochain saura enfin remettre la licence au sommet.