La DS accueille son premier opus de la saga Resident Evil avec cette adaptation du mythique premier opus. Les quelques nouveautés incluses suffiront-elles pour autant à amadouer le fan ?
Après un quatrième opus tout bonnement incontournable et novateur en tous points, on pensait que
Capcom en avait enfin terminé avec le recyclage de sa célèbre saga horrifique
Resident Evil. Bien mal nous en a pris puisque 10 ans après la sortie du mythique
Resident Evil sur PS1, voilà que ce même opus arrive sur
Nintendo DS dans une version proche techniquement de la version originale, mais agrémentée pour le coup de quelques bonus et autres phases de jeu mettant à l’épreuve les capacités uniques de la console. Mais après une conversion PC, Saturn, sans compter le superbe remake
Resident Evil Rebirth sur GameCube, était-il réellement nécessaire finalement de transposer une énième fois ce premier opus sur la console à double écran de
Nintendo ?
’What is it ?’
Le jeu s’ouvre bien évidemment sur la célèbre introduction vidéo kitchissime, mettant en scène de véritables acteurs, tous aussi ridicules les uns que les autres (mention spéciale à Wesker). Si certains piailleront de joie à l’idée de retrouver de la vidéo sur leur
Nintendo DS, on ne peut que faire la grimace devant la piètre qualité de celle-ci. Fortement pixellisée, bien que loin d’être affichée en plein écran, on commence dès lors à douter de la qualité globale de ce portage PS1. Une fois l’introduction terminée (ou coupée chez certains), et le personnage choisi (Jill ou Chris), on se retrouve enfin dans le célèbre manoir, celui-là même qui a fait frissonner toute une génération de joueurs. Après une courte cut-scene, on en vient enfin à prendre le contrôle de notre personnage et on découvre immédiatement trois ajouts plutôt sympathiques comme la possibilité de dégainer son couteau en un clin d’œil en pressant la touche L (cf
Resident Evil 4), recharger son arme à la volée, mais également la possibilité de faire demi-tour en pressant simultanément Bas, ainsi que la touche pour courir. Sympa. De même, les premières minutes de jeu laissent place à un soupçon de nostalgie non dissimulée avec la découverte du cadavre de Kenneth ou encore les nombreux ‘What is it ?’ et autres ‘What is this ?’ de Barry. Mais outre ces premières minutes de jeu, voyons ce que cette itération DS a à offrir à nos petits doigts agiles.
Le soft vous propose deux modes de jeu : le Classic Mode et le Rebirth Mode. Si l’on fera vite l’impasse sur le premier, qui vous propose de revivre l’aventure originale inchangée (si ce n’est l’ajout des quelques mouvements cités plus hauts), on en vient immédiatement à sélectionner le Rebirth Mode. Quoi ?
Resident Evil Rebirth sur ma
Nintendo DS ?? A vrai dire non, les deux modes disposent exactement des mêmes graphismes, mais le Rebirth Mode profite de quelques nouveautés au niveau du système de jeu, avec des phases de puzzle inédites ou encore du charcutage de zombies au couteau en vue FPS. De plus, les acharnés qui auront déjà fini des dizaines de fois l’opus original, découvriront des énigmes parfois modifiées et des ennemis un peu différents. La trame principale reste toutefois identique, et vous devrez donc tout faire pour quitter vivant ce maudit manoir. Techniquement, le jeu est très proche de la mouture originale, même si l’on pourra reprocher une luminosité parfois trop élevée, mais surtout des couleurs très délavées par endroits. De même, si certains niveaux se révèlent des plus réussis, d’autres (comme les souterrains) souffrent d’une pixellisation abusive qui nous empêche de déceler correctement une porte, ou même un interrupteur par exemple. Toutefois, dans l’ensemble, force est d’admettre que le résultat affiché à l’écran est réussi, et même si l’on zappera sans vergogne les rares vidéos qui illustrent certaines actions tant la compression de celles-ci est risible, le jeu affiche des graphismes de bonne qualité pour la machine, les développeurs ayant même laissé la possibilité de visionner les fameux écrans de chargement, ou bien de les écourter en pressant la touche Action.
Venons-en désormais aux diverses possibilités tactiles et vocales de ce
Resident Evil Deadly Silence. La première interaction que vous aurez à effectuer sera d’ordre tactile, puisque vous devrez rapidement mettre hors d’état de nuire les quelques zombis qui semblent bien décidés à vous dévorer. Le jeu adopte alors une vue FPS fixe, et par le biais du stylet (ou de votre doigt) vous devrez infliger par vous-même des coups de couteau aux ennemis qui s’approcheront d’un peu trop près. Malgré quelques approximations parfois, l’ensemble répond assez bien, et le couteau suit parfaitement la direction ordonnée par vos soins. Toutefois, on regrettera à la longue l’apparition abusive de ces phases de jeu, qui, si elles restent plutôt sympathiques et bienvenues au départ, deviennent rapidement lassantes quand il faudra occire deux zombis, suivis par un oiseau, puis deux chiens, pour enfin finir par un Hunter. A noter toutefois quelques combats mémorables avec ce même couteau, mais nous n’en dirons évidemment pas plus ici. Restons dans le domaine du tactile avec une nouvelle série d’énigmes qu’il vous faudra résoudre à la force du stylet. Ainsi, dans la plupart des salles de sauvegarde, vous aurez droit à un coffre qu’il vous faudra ouvrir en inversant les billes de couleur qui font office de serrure, ou bien encore tourner une valve le plus rapidement possible, équilibrer un système électrique, retirer une épée coincée dans une porte… Les interactions sont assez nombreuses, et comme c’est le cas pour les phases en FPS, certaines sont très réussies, tandis que d’autres semblent avoir été implémentées simplement de manière à justifier le portage du jeu sur la machine. En ce qui concerne le micro, vous aurez à l’utiliser une fois pour venir en aide à l’un de vos coéquipiers. Au niveau de l’affichage du jeu à proprement parler, l’action se déroule bien évidemment sur l’écran du bas, tandis que l’écran supérieur servira à afficher la map des lieux, ce qui permet de ne pas avoir à sans cesse passer par le menu pour savoir dans quelle direction il nous faut nous diriger.
Le Resident Evil de trop ?
Toutefois, malgré une esthétique réussie, et quelques ajouts de
gameplay sympathiques, sans être franchement indispensables, on finit irrémédiablement par se questionner sur l’intérêt de rejouer encore une fois à ce premier
Resident Evil. En effet, si
Resident Evil Rebirth bénéficie de graphismes hallucinants, qui permettent de se replonger dans l’horreur avec un réalisme rarement atteint, cette édition DS propose des graphismes quasiment identiques à la version PS1, avec des couleurs toutefois très délavées, mais surtout un écran de petite taille, qui ne permet pas vraiment de ressentir le moindre stress, si ce n’est lorsque l’on arpente un couloir hideux infesté de zombies, à la recherche d’un point de sauvegarde depuis 20 minutes, alors que notre santé frise le zéro. Si les joueurs n’ayant jamais connu cette aventure mythique (existent-ils vraiment ?) pourront se laisser séduire, les habitués de la série ne verront en revanche que très peu d’intérêt à se relancer dans l’aventure une énième fois, et ce n’est pas le mode multijoueur qui changera quoi que ce soit à la donne.
En effet,
Resident Evil Deadly Silence permet pour la première fois à plusieurs joueurs d’évoluer dans ce manoir lugubre. Vous pourrez ainsi affronter d’autres joueurs via le mode Versus, qui vous demandera de vous échapper d’un niveau en un temps donné, en prenant le soin d’occire quelques ennemis pour faire grimper votre score. Plus intéressant, le mode Coopération permettra à 2, 3 ou même 4 joueurs d’évoluer ensemble dans le manoir et de coopérer pour s’en échapper. La barre de vie étant commune, il faudra savoir prendre des risques mesurés sous peine de mettre à mal toute l’équipe. Ce mode Coopération est également en temps limité. Une initiative sympathique de la part de
Capcom même s’il est dommage de devoir posséder autant de cartouches que de joueurs pour en profiter. De même, on regrettera que ce mode multi soit en quelque sorte bridé par les capacités techniques de la machine puisque si chaque joueur verra évidemment son personnage sur l’écran, les autres protagonistes seront en revanche symbolisés par une étoile mouvante, de quoi tirer rapidement l’intérêt de jeu et l’immersion vers le bas.
Malgré une aventure toujours aussi passionnante, on ne peut être que déçu par ce
Resident Evil Deadly Silence. Si les plus férus seront ravis de pouvoir emporter leur jeu fétiche partout avec eux, les fans retrouveront un opus très (trop) proche de l’original, dont les quelques fonctionnalités tactiles plutôt maladroites dans l’ensemble, ainsi qu’un mode multi en demie teinte ne parviennent en aucun cas à justifier l’intérêt de ce portage DS. Seuls les novices seront ravis de pouvoir enfin toucher du doigt l’une des aventures les plus tripantes du jeu vidéo.