Les amateurs de batailles massives, de joutes sanglantes et de massacres à la hache peuvent astiquer leur joystick, Dynasty Warriors 5 arrive sur PlayStation 2.
Voilà pratiquement 5 ans que ça dure. A l’origine,
Dynasty Warriors était un jeu de baston tout ce qu’il y a de plus classique. Sorti sur la première PlayStation, le soft était loin d’égaler l’excellent
Soul Blade mais proposait tout de même une expérience intéressante. Puis il y a eu ce chamboulement, vraisemblablement causé par la puissance, toute relative certes, de la PlayStation 2. Pourquoi montrer seulement deux combattants quand on peut en montrer 100 ? C’est probablement la question qu’a dû se poser
Koei, l'éditeur de la série. Quelques années plus tard, le cinquième épisode de la saga débarque en grandes pompes, mais sans grandes innovations malheureusement. La fin d’un mythe ?
Retour vers le passé
La première chose qui saute aux yeux lorsque l’on s’essaye à
Dynasty Warriors 5, c’est l’incroyable
aliasing qui jonche les divers éléments du décor, nous rappelant parfois les premières productions PlayStation 2. Du coup, ce qui était censé représenter une colline ressemble plutôt à une forme indéfinie aux contours bourrés d’effets d’escaliers clignotants. Passé ce médiocre constat, on remarque tout de même qu’un certain soin a été apporté à la modélisation des personnages. Ces derniers sont en effet habillés de textures colorées relativement réussies et leurs visages sont plus fins qu’auparavant. Hélas, pour les points positifs de la réalisation, il faudrait s’arrêter là. La suppression de l’agaçant brouillard des précédents épisodes laisse désormais place à un
clipping très important (voir un groupe de soldats apparaître comme par magie à 15 mètres de vous n’est pas ce qu’il y a de plus immersif dans un
beat’em all) et les textures sont toujours aussi fades qu’auparavant. Techniquement, et après les nombreuses heures passées à déchiqueter du monstre dans
God of War, ce
Dynasty Warriors 5 fait bien pâle figure…
Mais une fois la manette en main, et fort heureusement pour
Koei, on oublie vite les énormes tares du moteur 3D et l’on prend un malin plaisir à exterminer des soldats par dizaine. A ce niveau là,
Dynasty Warriors reste toujours aussi efficace et n’a rien perdu de ses qualités. Une touche pour l’attaque de base, deux pour les attaques spéciales, et une pour le saut, voilà ce qu’il faut retenir pour pouvoir jouer correctement à
Dynasty Warriors 5. Difficile de faire plus simple en terme de jouabilité. Alors évidemment, avec un panel de mouvement pareil, difficile de faire du
gameplay quelque chose de riche et d’intéressant. Qu’on se le dise, entre ce cinquième opus et le second, les différences visibles sur le champ de bataille sont minimes et l’on est en droit de se demander si
Koei ne se moque pas un peu de nos poires.
Wang Fei aime les sushis
Pourtant, en se penchant d’un peu plus près sur le jeu, on remarque tout de même des éléments nouveaux. Tout d’abord, on note l’arrivée de six nouveaux combattants, aux styles martiaux légèrement différents des autres. Au total, ce ne sont pas moins de 48 personnages qui sont mis à disposition du joueur. Un chiffre convaincant, d’autant plus que chaque guerrier possède ses propres coups et armes. Et en parlant de coups, sachez que ce cinquième épisode intègre aussi quelques nouvelles combos, fort bienvenues puisqu’elles apportent tout de même un peu plus de variété dans ces batailles on ne peut plus bourrines. Du côté des coups spéciaux, on remarque l’apparition du Musou Rage, sorte de fureur extrême anéantissant toutes formes de vie dans un rayon de 10 mètres. Enfin, le garde du corps, plutôt inutile dans les anciens épisodes, a vraisemblablement subit une grosse mise à niveau et joue désormais un rôle considérable. Non seulement celui-ci est capable de monter en grade, et ainsi de se doter de nouveaux pouvoirs, mais il est enfin assez intelligent pour sortir le joueur d’une situation difficile, ce qui est parfois décisif contre certains boss. Bref, les nouveautés sont bel et bien présentes mais le
gameplay ne s’en voit pas véritablement amélioré.
Côté son,
Koei ne semble toujours pas avoir compris que des voix américaines doublant des visages asiatiques, c’est un peu un plat de sushis servi avec des frites, c’est complètement indigeste. Et la prestation des acteurs est loin de remonter le niveau, tant ces derniers manquent de ferveur. Les musiques sont, elles aussi, loin d’être inoubliables, car bien trop discrètes. Et honnêtement, massacrer une armée chinoise entière sur fond de hard rock des années 80, ça le fait moyen.