Sorti au mois de juin dernier sur PC, le titre de Empire Interactive déboule sur console six mois plus tard. Après tout ce temps pour une conversion de PC à console on est en droit d’attendre quelque chose de bien au-dessus de ce qui était déjà disponible cet été. Malheureusement, mis à part approfondir le concept en y ajoutant quelques bonnes idées, la réalisation générale de Ghost Master : The Gravenville Chronicles est assez tumultueuse.
Ghost Master : The Gravenville Chronicles part sur un concept plutôt sympathique et original. Vous allez incarner un maître fantôme, comme le nom du jeu l’indique, dont le seul but est de terroriser les humains. Après une intro assez humoristique, dans une mise en scène qui n’est sans rappeler les dessins animés de la Warner, les bases du jeu vous seront expliquées dans un tutorial. Ce dernier va vous aider à mieux assimiler les quelques rares subtilités amusantes qui se cachent derrière ce titre.
Ghost Master : The Gravenville Chronicles se présente comme un jeu de gestion, avec un stick faisant office de souris pour sélectionner les différents menus et un autre pour manipuler la caméra. Si l’on se base sur ce qui est écrit sur le papier ou au dos de la pochette, le projet part sur de bonnes idées, très amusantes. Vous allez disposer de différentes sortes de fantôme, chacun d’entre eux ayant une utilité bien précise et avec bon nombre de pouvoirs différents. Certains ont par exemple la faculté de faire fuir les habitant d’une demeure, et d’autres, celle de les attirer à un endroit bien précis. Les nombreuses missions que vous allez découvrir durant le jeu seront des énigmes à résoudre à l’aide de ces compétences. Les humains sont ici votre cible, il faut qu’ils se fassent pipi dessus, c’est votre mission et c’est pour cela que vous avez été engagé. A lire comme ça, cela paraît simple mais l’une des nouveautés de la version Playstation 2 est l’ajout d’ennemis, comme les sorcières ou les shamans, qui vous donneront du fil à retordre dans certaines circonstances.
Même pas peur !
La multitude des environnements dont dispose le titre est très variée, mais rappelle néanmoins ceux de bon nombre de films pour ados, appelés aussi « teenagers movies » tels que Scream, Faculty ou encore Scary Movie pour rester dans le même registre que celui du jeu en question. En effet, vos terrains de chasse pourront être tout autant un véritable manoir aux couloirs bien lugubres, qu’un appartement de jeunes étudiantes insouciantes, ou encore de grandes maisons où c’est la fête tous les soirs. Chaque zone vous propose un certain nombre de missions dont le but peut tout aussi bien être de rendre service à ses occupants que les aider à faire leurs bagages en vue d’un déménagement improvisé. Malheureusement, c’est ici une nouvelle fois que vous allez retrouver en « guest star » le fameux
aliasing de la Playstation 2.
Passons du côté de l’interface générale qui a été soigneusement améliorée afin de mieux s’adapter à la navigation avec la manette. Une bonne initiative de la part du développeur, mais qui risque toutefois de bien vite disparaître quand le nombre d’actions à réaliser à l’écran devient trop important. Si la disposition des menus et autres actions à l’écran a été améliorée dans cette dernière version, il faut savoir qu’une fois l’interaction directe avec les fantômes, la gestion devient vite incompréhensible. La caméra, bien que vous en ayez un contrôle total, est très sensible, et va vite vous échapper tel un savon dans une baignoire. On regrettera aussi que les murs ne disparaissent pas quand vous faites un zoom, ce qui laisse certains angles très difficiles d’accès, surtout lorsque que vous êtes en combat avec des sorcières. Il arrive bien souvent que l’on ne distingue plus très bien quel est celui qui attaque entre vous et vos opposants.
Enlève ton masque…
Si le titre n’est pas très agréable à manipuler dans son ensemble, c’est aussi le cas des personnages autres que votre escadron de spectres, qui ont des expressions bien surnaturelles, pour desdits humains. Peut-être les développeurs ont-ils fait cela intentionnellement, dans le but d’apporter un peu d’humour à tout ça, mais on se dit que cela n’était toutefois pas nécessaire quand on voit le résultat. En effet, ils sont bien ridicules nos petits Playmobiles lorsqu’ils rencontrent l’un des vôtres. D’ailleurs, il n’y a pas que les animations qui sont d’un poilant ridicule, mais la modélisation et la gestion de tout ce beau monde dans les petites pièces. Quelques pixels et deux ou trois polygones et nous voici en présence d’un humain, à moins qu’il ne s’agisse d’un fantôme. On en arrive au point de tous les confondre puisqu’ils traversent les murs.
Le concept du jeu laissait penser aux pires tactiques sadiques en vue d’effrayer, avec un malin plaisir, les occupants des différentes bâtisses que vous allez visiter. Malheureusement, si tout cela vous faisait bien saliver, il vous faudra attendre qu’un autre développeur reprenne cette idée afin de mieux l’exploiter. Ce qui est surtout regrettable c’est que l’on soit obligé de se plier à un simple mode solo en suivant des missions assez répétitives, sans pouvoir utiliser ses talents dans un monde libre telle une ville par exemple. Un très court passage sur ce que propose le titre en bande-son, puisque vous allez retrouver des thèmes classiques et propres à tous les bons films de fantômes et des bruitages très discrets, des « bouhh », des « ahh » et des « ohh ! »... Enfin, vous l’aurez compris, rien de bien exceptionnel.