Après deux premiers épisodes convaincants, la série des Conflict revient dans un troisième épisode. La guerre du Golfe laisse ici sa place à celle du Vietnam, décidément à la mode ces temps-ci dans le monde du jeu vidéo. Les habitués de la série ne seront cependant pas dépaysés puisque le titre de SCI n'innove que très peu.
Les deux premiers épisodes de la série des Conflict ont réussi à charmer un grand nombre de joueurs à travers le monde. En proposant un
gameplay à mi-chemin en action et tactique,
Pivotal Games a fait de ses titres des million sellers. Pas étonnant donc de voir débouler un troisième opus tout juste un an après
Conflict: Desert Storm II, la poule n'ayant apparemment pas fini de pondre ses oeufs en or. Terminé le sable du Golfe, la scène prend place dans la jungle vietnamienne, oppressante et fourbe à souhait, car parsemée de pièges. Vous incarnez un escadron de quatre soldats, chacun possédant ses particularités. Le scénario est par ailleurs centré sur le bleu de l'équipe, Cherry.
Good Morning Vietnam !
Elément primordial pour pénétrer comme il se doit dans l'ambiance d'un jeu de guerre, le
gameplay proposé ici n'a que très peu évolué par rapport au dernier titre de la série. C'est sans surprise que l'on retrouve donc la gestion d'équipe, peu modifiée. Il est ainsi toujours possible de switcher entre les quatre personnages via la croix directionnelle, mais également de donner divers ordres, dont certains désormais contextuels. L'interface se révèle, hélas, peu intuitive et placer ses hommes précisément sur le terrain n’est pas chose aisée, loin de là. Envoyer l’un de vos soldats soigner un autre relèvera plus du hasard qu’autre chose. Le constat est identique en ce qui concerne le déplacement des protagonistes, relativement approximatif et parfois assez fendard. En effet, il semblerait que les soldats des années 60 savaient courir en arrière, un scoop à vite inscrire dans les manuels d'histoire.
Autre point noir, le système de visée. Visée automatique activée, il sera quasiment impossible de rater sa cible, puisque le troupier dirigera immédiatement son arme vers le moindre ennemi présent, qu’il soit proche ou caché derrière des arbustes en haut d’une colline. Conséquence directe, on est bien souvent tenté d’avancer sans se méfier et de tirer à chaque fois de la visée s’agite. Pour un titre sensé nous plonger dans une guerre d’usure et de stress, ça ne le fait pas trop. En mode de visée manuelle par contre, la jouabilité pas franchement précise et les graphismes un peu trop fouillis empêche le joueur de repérer et de dégommer les ennemis comme il se doit.
L’ennemi invisible
Conflict : Vietnam utilise le même moteur graphique que le premier épisode de la série. Si ce dernier a été, certes, quelque peu amélioré, il faut bien avouer que le titre a bien des difficultés à nous mettre plein la vue. Si les textures, variées et assez riches, et les détails nombreux font partie des bons éléments de la partie technique, la modélisation des personnages est hélas peu avare en polygones. L’
aliasing s’ajoute avec nonchalance sur les décors et influe directement sur la visibilité, rendant le jeu fouillis. Les baisses de
frame-rate viennent également assombrir le tableau, puisque dès que plusieurs soldats apparaissent à l’écran, l’animation commence à faire des siennes.
Pourtant, question ambiance,
Pivotal Games maîtrise bien son sujet. Les musiques, doublages (en Français évidemment) et autres bruitages sont tout simplement excellents. Dès les premières minutes de jeu, les mélodies progressives (c’est-à-dire évoluant selon ce qui se passe à l’écran), et les exclamations de nos chers Américains, parfois assez crus par ailleurs, nous plongent dans l’ambiance si particulière de cette guerre. Tout cela fait que, malgré les défauts du
gameplay, on est tout de même tenté de prolonger un peu plus l’aventure dans ce Vietnam plus vrai que nature. Ouf, on frôlait la catastrophe.