Les développeurs de chez Blue Byte nous proposent enfin, après plus de trois ans d’attente, le cinquième épisode de la célèbre série des Settlers. Cette attente était mêlée d’appréhension puisque les créateurs du jeu avaient annoncé quelques changements afin de rendre leur titre plus accessible au grand public. Qu’en est-il au final ? Réponse ici.
Pour ceux qui ne connaîtraient pas la série des
Settlers, rappelons que ce qui la caractérise est le savant mélange entre la gestion avancée de sa colonie et la stratégie mise en œuvre pour survivre le plus dignement possible. Au menu, on pouvait trouver nombre de possibilités comme la gestion de l’économie et des ressources, la spécialisation des Settlers en géologues, pionniers, jardiniers ou encore saboteurs et voleurs, art de la guerre ou la magie. Les
Settlers représentaient donc plus un jeu de gestion qu’un jeu de stratégie uniquement basé sur les affrontements, et c’était là toute son originalité. Je parle au passé car, vous l’aurez compris, aujourd’hui cela n’est plus. Les développeurs avaient en effet annoncé depuis quelques temps vouloir changer leur fusil d’épaule pour faire un épisode de
Settlers accessible à tous et donc davantage axé RTS classique que jeu de gestion.
Comment se Warcraftiser ?
On peut supposer que les créateurs de ce cinquième volet des Settlers se sont posé cette question. The Settlers : L'héritage des rois commence par une cinématique très sympathique mettant en scène l’un des héros du jeu et plus particulièrement la ville où il habite, attaquée par des mystérieux chevaliers noirs. Que ce soit dans la mise en scène des cinématiques, l’allure des graphismes ou encore dans la structure et l’organisation des missions, on sent clairement que le célèbre hit de Blizzard a été une source d’inspiration à bien des niveaux. Les fans de la série des
Settlers pourront vite voir que la gestion poussée n’est plus d’actualité, tout a été simplifié. Une mission qui fait office de didacticiel vous présentera d’ailleurs très bien et très vite le nouveau système instauré dans cet épisode. Les ressources sont toujours essentielles, bien sûr, et rassemblent le fer, le bois, la pierre, l’argile et le souffre. Il suffira de placer quelques serfs, sortes d’esclaves locaux, dans les gisements pour obtenir ces ressources en continu. Il est néanmoins plus efficace de découvrir des carrières et de construire des mines pour accélérer les choses. Là encore, tout est simplifié puisqu’une fois les mines construites, des mineurs viennent automatiquement y travailler, plus besoin de spécialiser les Settlers, et de leur procurer les outils adéquats. Il faudra par contre veiller au bien-être des travailleurs en leur construisant, près de leur lieu de travail, une maison et une ferme. Même si la gestion a été simplifiée, il reste tout de même quelques possibilités sympathiques. Par exemple, l’université permet d’apprendre, grâce à des savants dont il faut prendre soin, de nouvelles technologies qui permettront la construction de nouveaux bâtiments et unités ainsi que nombre d’améliorations en tout genre. Une briqueterie permettra par exemple d’affiner l’argile pour la rendre plus efficace. La caserne permet de faire appel à des généraux qui, une fois entraînés, feront appel à des unités de même type pour vous venir en aide. En clair, l’ensemble reste très classique.
De la gestion au RTS classique
The Settlers : L'héritage des rois est donc bien un RTS tout ce qu’il y a de plus classique. Si les développeurs ont simplifié la gestion des colonies, ils ont sans doute oublié que, dans ce cas, il aurait fallu davantage pousser le côté stratégique du titre pour en faire un jeu qui tienne la route. En effet, dans un RTS, l’aspect primordial est sans aucun doute l’IA. Ici, elle est assez mal gérée puisque les différents affrontements se suivent et se ressemblent : les ennemis agissent toujours de la même manière, sans aucune surprise, et ils ne prendront jamais une initiative comme attaquer sur deux fronts. Vous vous rendrez compte qu’il suffit de créer une masse d’unités et de foncer sur un village ennemi pour en venir à bout. Rien de bien folichon. A la manière d’un
Warcraft III: Reign Of Chaos, vous disposerez d’un ou plusieurs héros, en fonction des missions, et vous devrez remplir un certain nombre d’objectifs pour passer à la mission suivante. Détruire un camp ennemi, sauver un mec emprisonné quelque part, créer une colonie, bref, du classique. Les héros disposent toutefois de quelques pouvoirs qui viennent renforcer un peu l’intérêt des batailles.
Le point fort du jeu reste sans nul doute sa durée de vie. En effet, la campagne solo est très longue et il faudra compter de nombreuses heures de jeu pour en venir à bout. Un mode escarmouche vient s’ajouter ainsi qu’un mode multi très sympathique. Ce dernier vous proposera des affrontements jusqu’à huit joueurs dans trois modes de jeu. Vous pourrez : détruire le QG des autres adversaires, développer le plus rapidement possible toutes les technologies disponibles ou encore jouer une partie dans un temps limité, le joueur qui obtient le meilleur score en fin de partie étant le vainqueur. Même s’il n’arrive pas à se mettre au niveau des as du RTS classique, The Settlers : L'héritage des rois propose donc tout de même quelques aspects fort sympathiques. Malheureusement, les fans de cette série seront probablement déçus et le public des RTS classiques portera sûrement son choix sur des titres concurrents plus ambitieux.