Après des années de report et de modifications notamment au niveau du gameplay, Geist arrive enfin sur Nintendo GameCube. Ce FPS spectral parviendra-t-il à s’attirer les faveurs des joueurs avides de nouvelles sensations ? Pas sûr…
Présenté à de nombreux salons sans jamais convaincre réellement, le développement de
Geist a été chamboulé par de nombreux reports et autres modifications en tout genre. Après de véritables bombes ludiques comme
Far Cry,
Halo 2 ou encore
Metroid Prime : Echoes sur la même console,
Nintendo nous propose un FPS d’un nouveau genre, moins axé sur l’action, et davantage orienté vers l’aventure et la réflexion. Les fanas de FPS crieront irrémédiablement au scandale, tandis que les éventuels curieux seront pour la plupart assez déçus.
Geist, ou l’histoire d’un concept prometteur qui n’a malheureusement jamais réussi à décoller.
Spectre : Vision surnaturelle et effrayante d’un mort
Tout débute par une opération militaire musclée qui tourne rapidement au vinaigre. En effet, possédé par dieu sait quelle entité maléfique, l’un de vos partenaires vous abat sans raison. Vous vous retrouverez ensuite allongé, sur une table d’opération, et votre âme finira par se séparer violemment de votre corps. Après un court moment de détente dans un décor verdoyant, vous (John Raimi) devrez vous habituer à cette nouvelle forme de vie spectrale, et ainsi suivre les indications d’un autre fantôme (une jeune fille), qui vous enseignera les rudiments concernant vos nouvelles possibilités. Outre planer tranquillement dans la base militaire, vous pourrez prendre possession de divers objets et personnages présents dans une pièce. A noter toutefois que pour être possédé, un personnage doit d’abord être effrayé par une action préalable. Ainsi, au tout début, vous devrez d’abord investir le téléphone derrière le garde avant de le faire sonner, la jeune fille s’occupera alors de faire exploser la poubelle, le garde terrorisé deviendra alors votre premier cobaye. Le principe est des plus intéressants (bien que loin d’être innovant), et l’on comprend rapidement que le soft ne se limitera pas à des phases de shoot incessantes comme beaucoup de FPS, mais plutôt à des énigmes à résoudre en effectuant diverses actions dans un ordre bien précis. Evidemment, chaque individu dispose de ses capacités propres (accessibles via la touche L), ainsi, certains pourront courir plus vite, d’autres auront encore la capacité de zoomer afin de gagner en précision de tir.
Vous remarquerez également que votre jauge de vie spectrale ne cessera de décroître au fur et à mesure du jeu. Pour pallier à ce souci, 2 solutions : posséder un corps, ou bien absorber l’énergie vitale contenue dans certaines plantes. Les objets/personnages que vous pouvez posséder sont affublés d’un contour luminescent, impossible donc de les rater lors d’un premier passage. Efficace certes, mais l’on se rend alors rapidement compte que la liberté d’action qu’était en grade d’offrir le soft se voit alors très limitée. La progression est terriblement scriptée et il faudra inlassablement effectuer certaines actions très précises afin d’évoluer dans le scénario. Toutefois, avec ce système de possession, certains affrontements se révèlent plutôt réussis comme ce combat face à un soldat adepte de la grenade, une même grenade que vous devrez posséder de manière à la faire rouler jusqu’à son expéditeur et la faire exploser à ses pieds. Sympa. Le concept est donc plutôt rafraîchissant, bien que déjà vu (on pense notamment à
Messiah), mais le déroulement de l’aventure n’offre que trop peu de libertés au joueur. De même, les (rares) phases d’action se révèlent relativement molles et inintéressantes à jouer, la faute à une IA lamentable et des ennemis qui se ressemblent tous. Mais le plus gros point noir du jeu réside indéniablement dans sa technique, en effet, les retards accumulés ont fini par jouer en la défaveur du titre de
Nintendo.
Une technique d’un autre temps
Effectivement, les tares techniques accumulées par
Geist sont nombreuses, et si les décors souffrent de certaines textures particulièrement pauvres, les personnages comptent pour leur part un nombre de polygones trop restreint, ce qui tend à leur conférer un aspect anguleux indigne des productions actuelles, et des capacités de la console de
Nintendo. Si les déplacements profitent d’une fluidité juste correcte, on ne pourra que pester face aux nombreuses saccades qui émaillent le jeu dès lors que l’on pivote sur la droite ou la gauche. Toutefois, les différents effets de lumières rehaussent un peu le niveau, et les différentes possessions s’accompagnent d’un effet assez saisissant.
Le
gameplay pour sa part est des plus classiques, et les habitués du FPS retrouveront leurs marques sans le moindre souci. Toutefois,
Geist s’apparente davantage à un jeu d’aventure qu’à un réel FPS. En effet, les phases d’action s’effacent pour laisser place à de nombreuses phases de réflexion lors desquelles vous devrez trouver les actions à effectuer, et il arrivera très fréquemment dans le jeu de rester bloqué dans une petite salle, ne sachant absolument pas quoi faire pour ouvrir cette satanée porte lockée. Niveau scénario, le soft de
Nintendo s’avère assez intéressant à jouer, et se retrouver dans la peau d’un spectre confère une impression de puissance non négligeable, même si, je le répète, vos actions sont terriblement limitées au final. Bien que le jeu ait subi de nettes améliorations depuis les premières présentations, l’équilibre entre recherche et action n’a malheureusement pas été trouvé, et ce n’est finalement qu’un nombre de joueurs très restreint qui risque d’y trouver son compte. D’autant plus dommage que le soft disposait d’un énorme et réel potentiel, malheureusement bien mal exploité par ses créateurs.