Les possesseurs de Xbox se souviennent sûrement du très controversé Blinx, sorti peu de temps après la console. Pour Microsoft, l’objectif était de créer une mascotte pour son tout nouveau support de jeu via un titre de plates-formes novateur, un peu à la manière de Mario. Malheureusement pour la firme américaine, l’accueil réservé par les joueurs ne fut pas à la hauteur des espérances, et le soft d’Artoon s’est vite fait oublié. A l’inverse de Jak and Daxter : The Precursor Legacy sur PlayStation 2, Blinx: The Time Sweeper, n’a pas su convaincre, la faute à un design atroce et à un système de jeu trop marginal. Sorti sur la pointe des pieds et proposé à un prix de 40 €, ce Blinx 2 : Masters of Time & Space saura-t-il corriger les défauts de son prédécesseur pour nous proposer une aventure digne de ce nom ?
A l’instar du premier épisode, l’histoire prend place dans un monde futuriste où les êtres humains n’existent pas. Pas de Jacques Chirac, de George W. Bush ou de Zinédine Zidane, les personnes qui dirigent la Terre ne sont autres que des animaux, et plus précisément, des chats (les chronos-spireurs) et des cochons (le Tom-Tom Gang) qui parlent et qui se déplacent sur leurs deux pattes arrières. Et alors que tous ces petits animaux vivent dans la joie et la bonne humeur, la centrale du temps, la base des chrono-spireurs, se fait attaquer par des membres fictifs du Tom-Tom Gang. Parallèlement, le véritable Tom-Tom Gang part à la recherche du grand cristal afin de répondre aux désirs absurdes de leur chef. Ce dernier, complètement idiot, va malencontreusement détruire cet énorme spath, hélas nécessaire au bon déroulement du temps. Les chrono-spireurs et les Tom-Tom Gang vont alors partir, chacun de leur côté, à la recherche des fragments du grand cristal…
Chat va pas ou quoi ?
La grosse nouveauté de ce second opus réside dans la possibilité de jouer aussi bien du côté des chrono-spireurs que du Tom-Tom Gang. Lorsque vous dirigez votre matou (personnalisable de la tête au pied), le
gameplay se rapproche fortement de ce que l’on a déjà pu voir dans
Blinx: The Time Sweeper. On retrouve donc ainsi toujours les mêmes aspirateurs en forme de guitare que nos petits félins utilisent pour combattre les ennemis. A la manière de Luigi’s Mansion, vous devez aspirer les éléments du décor (pneus, barils, troncs d’arbres, etc.) afin de pouvoir les balancer sur les quelques méchants qui croiseront votre route. Les chrono-commandes sont évidemment à nouveau au rendez-vous et vous permettront de vous sortir de situations parfois très délicates. Vous n’arrivez pas à viser un ennemi parce qu’il se déplace trop rapidement ? Aucun problème, enclenchez la commande « Pause » et tout se figera au tour de vous, y compris l’affreux jojo en question. Toutes les commandes s’apparentent à ce que l’on trouve sur les magnétoscopes, que dis-je, les enregistreurs DVD (ndlr : homme de Cro-Magnon, faut te mettre à la page…) : « Rew », pour revenir en arrière, « FF », pour avancer le temps, « Rec », afin d’enregistrer vos actions et de les rejouer, et enfin « Ralenti » qui, comme son nom l’indique, vous permet de ralentir le temps autour de vous. Cerise sur le gâteau, les combinaisons de chrono-commandes sont aussi de la partie. Il est ainsi possible, par exemple, d’utiliser « Pause » et « FF » en même temps, afin de se déplacer deux fois plus vite dans un monde où le temps s’est arrêté.
Chez les Tom-Tom Gang, le
gameplay n’a plus grand chose à voir et se rapproche nettement de la mode « infiltration/action » qui s’abat en ce moment sur le monde du jeu vidéo. Dans une volonté de diversifier au maximum l’expérience de jeu, les développeurs ont jugé efficace d’introduire des éléments d’infiltration, très souvent inspirés de
Metal Gear Solid. A l’aide de gadgets assez délirants (trous noirs, ou cape d’invisibilité pour ne citer qu’eux) et d’armes parfois aux antipodes de la discrétion comme le bazooka, il faudra la plupart du temps atteindre des objectifs pas franchement variés qui se résument bien souvent à aller voler tel objet pour le ramener à tel endroit. Seulement voilà, à l’inverse d’autres titres du même genre, ce
Blinx 2 : Masters of Time & Space a du mal à nous scotcher à la manette et ce, pour plusieurs raisons. Outre un scénario franchement neuneuche, un univers qui manque de cohérence et un design qui pourra facilement en rebuter certains, les phases de jeu avec le Tom-Tom Gang n’apportent au final rien de réellement convaincant, puisque ces dernières demeurent assez imprécises et répétitives, et bien loin des titres dont elles s’inspirent en terme de plaisir de jeu.
Blinx serait-il un chat noir ?
Toujours dans le registre des éléments fâcheux, il est à noter que les musiques qui accompagnent les niveaux sont parmi les plus mauvaises que l’on ait entendu dans un jeu vidéo. Les doublages, restés en anglais, sont, eux aussi, assez mauvais. Seuls les bruitages, classiques, arrivent à sauver la bande-son de la noyade. Visuellement, par contre, le constat est tout autre. La Xbox nous montre encore une fois qu’elle n’a aucun problème pour gérer les divers effets graphiques, engendrés ici par le maniement du temps. Il faut notamment voir l’eau se déplacer sous vos pas lorsque vous avez mis le temps en pause, c’est bluffant. Qui plus est, les décors s’affichent à perte de vue et le
frame-rate ne faiblit jamais. Un régal pour les yeux.