Après quasiment dix années de développement et de nombreuses refontes, Firefall fait enfin son entrée en version finale. Faut-il craquer pour ce nouveau MMO free-to-play ?
On ne peut pas dire que le développement de
Firefall fut de tout repos. Plusieurs fois remanié, au point même de voir les mécaniques PvP purement et simplement supprimées en septembre dernier, le titre tente aujourd'hui le pari d'une sortie en version finale, près de dix ans après le début de son développement officiel chez
Red 5 Studios. Il s'agit en tout cas d'un MMOFPS free-to-play qui mise sur les événements dynamiques et les combats basés sur vos compétences d'attaques et de défenses pour tenter de se distinguer de la jungle des jeux du même type déjà disponibles sur le marché. Se situant principalement au Brésil, le jeu nous entraîne dans un monde qui a subi un terrible cataclysme suite à une pluie d'astéroïde, menant de ce fait au crash de l'Orbe, un vaisseau interstellaire qui libéra au passage un nuage toxique ouvrant les portes d'un monde parallèle. Une force destructrice et humanoïde déferla alors sur la Terre, lui infligeant de sérieux dégâts. C'est dans ce contexte que vous apparaissez. Vous êtes un élu mercenaire, et allez devoir indirectement participer à l'effort de guerre.
Il y a donc pas mal de choses à faire dès le début, on en donne pour preuve le tutoriel qui met tout de suite dans l'ambiance puisqu'il vous place dans une simulation d'un monde en ruine. La majorité de vos premières heures en jeu vont se dérouler à Copa Cabana, un cadre idyllique qui ne le sera finalement pas vraiment puisque vous allez avoir plusieurs quêtes à votre disposition. La plupart du temps, il s‘agit de contrats vous demandant de tuer une ou plusieurs cibles, ou encore de protéger des installations. C'est d'ailleurs plutôt dommage, car certaines missions se déroulent sur un arc complet, mais manquent cruellement d'originalité. Chaque fois que vous êtes amené à accepter un job, vous passez par un dialogue avec Aero, un personnage qui vous donnera des indications sur vos objectifs, et se permettra même de vous raconter un peu sa vie. Outre le fait qu'il apparaît en haut à droite de l'écran dans une petite bulle, ce qu'il dit n'a malheureusement que trop peu d'importance, en plus de ne jamais s'avérer prenant. On subit plus qu'autre chose.
Firefall propose plusieurs classes, aussi appelées Battleframes. Pour véritablement prendre conscience de leurs capacités, il va vous falloir plusieurs heures de jeu, en sachant que vous pouvez modifier votre classe à chaque fois que vous pensez que c'est nécessaire. C'est l'une des qualités du titre, mais aussi sa principale faiblesse. En ne statuant pas clairement, on se retrouve face à des classes finalement très semblables, même une fois que l'on a joué suffisamment longtemps avec l'une d'elle. On retrouve évidemment les schémas de base comme le soigneur, le tank ou encore le sniper, autrement dit rien de bien original. Vos exploits vous permettent toutefois de remporter de l'expérience débloquant alors des compétences. Vous pouvez en installer quatre dans la barre de raccourcis en bas de l'écran. Si vous choisissez de devenir ingénieur, vous pourrez par exemple poser des tourelles. Seulement voilà : malgré quelques capacités bien utiles sur le champ de bataille, le tout fait terriblement brouillon. On ne se sent jamais vraiment indispensable lorsque l'on joue en groupe, il n'y a pas de classes à prendre impérativement en fonction des monstres que l'on peut rencontrer.
L'un des autres défauts majeurs du titre se révèle être la construction et la scénarisation de ses différentes missions. Par exemple, vous allez très souvent devoir rejoindre un point A à l'autre bout de la carte, avant de devoir revenir à votre point de départ, simplement pour que l'on vous montre une partie d'une zone. Il est d'ailleurs important de noter que la plupart de nos explorations forcées se faisaient seul, sans aucun monstre à tuer. Les chemins menant à vos objectifs manquent en effet cruellement de vie, et la volonté des développeurs de vous faire admirer le paysage en devient alors carrément caricatural. Si vous n'avez pas de véhicule - acheté en argent réel ou via une suite de quêtes au niveau 25 - cela usera rapidement votre patience.
Firefall évolue également la plupart du temps autour de quêtes de type « appels aux armes », où plusieurs joueurs doivent se battre ensemble sans pour autant appartenir à un même groupe afin de terminer un objectif. C'est fun certes, mais cela suppose sur le long terme que le nombre de joueurs soit conséquent et se renouvelle régulièrement, ce qui n'était pas probant au moment de notre test.
Ce sentiment de brouillon continuait après une trentaine d'heures de jeu lorsque l'on arrive à Sunken Harbor qui est une sorte d'arène PvP. Car en dépit de sa dépréciation en faveur d'une refonte, notre intéressé dispose bien d'une partie joueurs contre joueurs. Ici, l'arène est conçue comme un parc d'activités avec quelques missions et différentes choses à réaliser dans un contexte festif. Mais difficile de véritablement se faire un avis sur la question lorsque la zone est globalement vide, alors qu'elle a été conçue dès le départ pour fonctionner grâce à l'afflux massif de joueurs. Elle mérite au moins le fait de nous présenter l'un des vestiges du MMOFPS de Red 5 Studios, même si elle ne le fait malheureusement pas correctement.

Visuellement, Firefall propose un univers au design proche de celui de Borderlands. Si on en reste cependant loin, il y a ce côté bande dessinée mixé à du cel-shading plutôt plaisant. Ça manque de finesse, mais les environnements sont variés et colorés, tout comme les ennemis d'ailleurs, et les performances sont aussi plutôt bonnes car passé les navrants bugs du lancement officiel, on tourne très facilement à 60 FPS. Côté gameplay, on est là encore assez proche du FPS coopératif de Gearbox Software. Si le jeu reste jouable à la troisième personne, il s'apprécie plus facilement en vue FPS, ne serait-ce que pour visualiser clairement ses cibles. Le FOV est correct, et le feeling des armes plutôt plaisant à la longue, surtout lorsque l'on commence à avoir quelques choses de puissant à portée de mains. Les skills accessibles depuis la barre de raccourcis sont une autre manière d'aborder le jeu et ajoutent souvent un côté tactique à l'action bien qu'encore une fois, leur intérêt dans la plupart des missions est proche du zéro.
Un mot sur la partie free-to-play du jeu : si vous choisissez de vous mettre à Firefall et de ne rien payer, cela n'aura pas beaucoup d'impact sur votre vie en PvE, à condition de se concentrer sur un challenge à votre portée. Le magasin est en effet essentiellement composé de produits purement cosmétiques et de boosts d'XP. Mais si vous voulez évoluer à très haut niveau, il faudra sans doute penser à dépenser un peu d'argent. Durant votre temps de jeu, vous remporterez en effet une monnaie utilisable dans ce magasin, mais de manière très lente, et elle est surtout nécessaire pour l'artisanat. Concrètement, lorsque vous lancerez la construction d'un objet, il faudra patienter un peu de temps, et cela peut aller de quelques secondes à plusieurs jours, comme EVE Online. Il est donc logiquement possible d'outrepasser cette attente en mettant la main au porte-monnaie. À vous de voir si cela à un véritable impact sur votre temps de jeu et votre façon de jouer.
Les plus | Les moins |
+ Feeling des armes
+ Interface simple
+ Les classes sur le long terme
+ Visuellement très correct | - Quêtes d'un intérêt douteux
- Univers brouillon
- PvP aussi inutile qu'inexistant
- Allers-retours incessants
- Les énormes temps d'attente en artisanat |
Conclusion :Firefall est un MMOFPS très imparfait, sans doute trop pour véritablement réussir à faire entendre sa voix. Certes, il propose un gameplay coopératif, mais il est surtout plombé par des quêtes à l'intérêt proche du néant, et par un univers qui fait vraiment brouillon. Les classes et leurs compétences réclament également une certaine implication avant de montrer à quoi elles servent vraiment, ce qui n'aide pas à apprécier l'expérience en début de partie. On ne peut nier le potentiel du titre de Red 5 Studios, mais difficile pour autant de l'accepter alors qu'après quasiment dix ans de développement, le résultat est loin d'être à la hauteur de ce que l'on peut appeler une version finale.