Ambassadeur de la NEW 3DS, The Legend of Zelda : Majora's Mask débarque pour prouver que l'un des meilleurs épisodes de la série n'est pas forcément le plus connu.
Retour à la fin des années 2000 où la Nintendo 64 accueille pour noël un deuxième épisode de la saga Zelda, qui va réussir l'exploit de diviser la communauté entre ceux qui y voient un titre tout simplement culte, et les autres qui vont juger que ses trop grandes différences le place en dehors de la saga, jusqu'à trouver beaucoup de réticences de la part de certains fans. Il faut dire qu'il s'agit du premier véritable épisode signé Eiji Aonuma qui, devant le peu de temps qui lui fut accordé pour le développement, a dû faire preuve d'une importante ingéniosité. Et le manque de moyens se ressent en jouant lorsqu'on fait face à énormément d'assets directement tirés d'Ocarina of Time, que ce soit dans l'équipement (de retour à chaque épisode de toute façon), de nombreuses textures et surtout les personnages dont les modèles ont été tout simplement repris : du Link enfant (qui ne deviendra pas adulte en cours de route cette fois) à de nombreux PNJ dont les deux jumeaux jongleurs, le chef de chantier, etc.
Mais la différence vient ici que le monde de Termina est une sorte d'univers parallèle emprunt à une ambiance très mélancolique. Si l'on retrouve les mêmes personnages que dans Ocarina of Time (avec de l'inédit tout de même), leurs rôles est souvent bien différents, comme les sœurs sorcières Koume et Kotake qui, auparavant boss à la solde de Ganondorf, sont désormais de simples personnages entretenant un petit business dans un marais. Et bien sûr, le principal changement vient du « Vendeur de Masques » (qui n'a toujours pas de nom d'ailleurs). Pas très utile dans le premier épisode N64, ce personnage est désormais mis sur le devant de la scène dès l'introduction. Pour expliquer cela, voyons le scénario : peu après les événements de OOT, Link déambule dans les Bois Perdus où il va se retrouver face au taquin Skull Kid qui, accompagné de ses deux fées, va vous voler Epona et l'Ocarina du Temps. La poursuite va vous mener vers un portail qui vous emmènera dans le monde parallèle de Termina où votre proie, finalement dotée de quelques pouvoirs, va tenter de se débarrasser de vous en vous transformant en pauvre Mojo.
Le salut viendra du fameux Vendeur de Masques qui va vous expliquer que Skull Kid a vu son comportement et ses compétences être modifiés grâce au Masque de Majora, relique des plus étranges qu'il vous faudra impérativement retrouver. Et comme si cela ne suffisait pas, vous apprenez que les terres de Termina sont face à la fin du monde : une Lune gigantesque avec un visage démoniaque va s'écraser d'ici 72 heures. Bien sûr, dans les faits, le temps n'est pas vraiment limité. Il l'est dans son cycle jour-nuit en temps réel qui nous rapproche inéluctablement de la fin du monde et du besoin de progresser pour ne pas avoir à tout recommencer. Mais jamais de Game Over au final puisqu'il est à n'importe quel moment possible de revenir au premier jour grâce à l'Ocarina du Temps, en prenant en compte qu'on perd de nombreuses choses en cours de route. Tout revient au point de départ et les « amis » d'un moment ne se souviennent plus de vous, ce qui fait que la progression vers un donjon est totalement rebooté, chose que l'on peut éviter en activant un téléporteur avant le retour en arrière. Même chose pour les objets : les éléments magiques sont conservés (les Masques et objets principaux) mais vos réserves de flèches et bombes disparaissent, tout comme votre lot de rubis si vous n'avez pas pensé à les conserver dans une banque (via une astuce scénaristique bien trouvée).
Comme on l'a dit plus haut, l'équipe a dû à l'époque résonner différemment pour ce nouvel épisode. Et ce qui prend le plus de temps à développer, c'est bien les donjons et la route qui y mène. Pour cela que, sans surprise, le contenu est bien moins élevé que dans Ocarina of Time avec seulement quatre donjons, et un dernier pour le final (soit presque moitié moins). Leur architecture reste travaillée et la Forteresse de Pierre donnera quelques sueurs froides aux moins habitués mais on comprend qu'il y a de quoi rechigner, surtout que les développeurs auraient largement pu faire en sorte de combler ce manque à l'occasion de ce remake. A la place, quelques minimes ajouts pour légèrement atténuer la difficulté, comme la possibilité de faire des sauvegardes permanentes à de nombreux endroits là où la version N64 demandait obligatoirement de revenir dans le temps. On parlera également, et ce n'est pas un mal, de la jouabilité plus affinée, que ce soit dans les déplacements de Link (surtout en forme Goron), le deuxième stick qui fait toujours autant de bien ou encore la gyroscopie qui permet d'augmenter la précision lors des phases dédiées.
Mais là où Aonuma a réussi son pari, c'est dans les quêtes annexes, dont l'intérêt est le plus élevé de toute l'histoire de la saga. En effet, si l'aventure en ligne droite se montre plus courte qu'à l'accoutumée, le 100 % permet lui de rehausser drastiquement la durée de vie et il y a de quoi être motivé vu que, outre les grands classiques comme les quarts de cœur, l'essentiel du jeu portera sur la récupération des masques. Et attention, pas de pauvres trucs inutiles comme dans OOT mais bien l'apport de nouvelles compétences dont les trois masques principaux qui nous transforment en une nouvelle race (Mojo, Zora et Goron) avec à chaque fois de nouveaux acquis, ou encore des choses plus secondaires mais toujours utiles comme le Masque de Lapin qui nous permet de courir plus rapidement. Bien entendu, le travail pour tout récupérer sera de longue haleine même si plus facile qu'à l'époque grâce à un Journal des Bombers beaucoup plus fourni en indices et la possibilité d'avancer le temps pour aller plus vite à la prochaine étape d'une quête, ce qui permettra d'en motiver davantage à tout faire, surtout pour la très jolie récompense offerte lors du boss final si vous avez l'intégralité des masques entre vos mains.
En bref, si l'on excepte les menus-changements dans le gameplay et les petites astuces offertes pour être moins stressé par le timing constant, Majora's Mask reste identique à la version d'origine avec tout de même son peaufinage technique quasiment identique à celui effectué pour Ocarina of Time 3D, permettant d'obtenir un titre proprement magnifique et aux nombreux effets (exploitant comme il faut la 3D relief), zappant le clipping de l'époque même si le frame-rate continue de toucher certaines zones, même sur NEW 3DS. Certains trouveront également que l'atténuation du brouillard et les couleurs plus vives enlèveront un peu de cachet à l'ambiance très sombre et païenne de cet épisode mais pas de quoi crier au scandale, surtout que les magnifiques musiques de Koji Kondo sont toujours là pour faire le boulot.
Les plus
Les moins
+ L'un des meilleurs Zelda
+ Mais également le plus sombre et proposant la meilleure ambiance
+ L'OST proprement magnifique
+ Toujours aussi bien construit
+ L'utilité des Masques
+ Le principe du timing
+ La belle refonte graphique
+ Plus accessible
+ L'inventaire au tactile très utile quand on change constamment de masques
+ Jouabilité améliorée
- Quelques chutes de FPS
- On n'aurait pas refusé un ou deux donjons bonus pour la forme
Conclusion : On l'attendait depuis le remake d'Ocarina of Time et évidemment, il ne déçoit aucunement. Majora's Mask était et reste l'un des Zelda les plus cultes grâce à l'audace d'Eiji Aonuma qui déjà à l'époque souhaitait apporter du changement à cette saga. Un immanquable de ce début d'année et le parfait titre pour accompagner la NEW 3DS, au point que l'on se prend à rêver innocemment d'un nouvel épisode 3D pour la machine. Inédit cette fois.
Je n'avais jamais fait cet opus, et ce remaster me permets de l'apprécier à sa juste valeur car de ce que j'ai lu, les défauts de la version 64 ont été corrigés. Quid alors ? Un jeu énorme, allemand, une ambiance pesante assez rare dans un jeu Zelda, une durée de vie énorme, une OST génialissime, ce jeu est un must have de la 3DS.
Des défauts ? J'en vois deux :
-le principe même du retour dans le temps toutes les 72h peut énerver, surtout dans un donjon ; alors certes, c'est le principe du jeu, mais cela frustre, des fois.
-on remarque hélas que le meilleur Zelda sur 3DS est un remake...
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