Après des mois d'attente, The Elder Scrolls Online arrive enfin sur PlayStation 4 et Xbox One afin que les consoleux puissent découvrir le potentiel de cette version MMORPG
Note : L'avis ici présent est une mise à jour du test paru au lancement de la version PC et disponible à cette adresse.
Il y a un peu plus d'un an, mon cher collègue mettait en avant le fait que The Elder Scrolls Online ne pouvait plaire qu'aux fans des épisodes solo. Étant moi-même de cette catégorie, je peux décemment en faire aujourd'hui le jugement en mettant la main sur ce fameux produit qui n'a pas su déclencher d'effervescence à sa sortie PC, obligeant Zenimax à revoir sa copie pour en faire un jeu sans abonnement (ou en tout cas non obligatoire) afin de rameuter davantage de monde. Bref, ce constat était à la fois vrai… et faux. Vrai dans le sens où effectivement, les joueurs des Elder Scrolls canonique (principalement Skyrim) n'auront aucun mal à se lancer dans cette aventure en ligne. Le gameplay reste fondamentalement le même en tout de même un poil plus mou, et les menus changements (arbres de compétences notamment) ne sont pas bien difficiles à appréhender vu qu'il suffit de quelques heures (ce qui ne représente rien dans la durée de vie globale) pour saisir la quasi-intégralité des choses.
Autre chose qui est dans le vrai : The Elder Scrolls Online peut sans problème être pratiqué en solo pour une bonne partie de l'aventure. Alors effectivement, niveau « ambiance », il y a tout de même plus immersif que de voir des tas de personnages sautiller ou courir dans tous les sens sans vous prêter la moindre attention mais c'est ainsi que sont fait une bonne partie des MMO. On fera avec. En revanche, non, le titre ne plaira pas forcément aux plus gros fans de la série, qu'ils soient consoleux ou PCistes. Si l'un des piliers de la série est de nous larguer dans un monde ouvert avec une infinité de possibilité, TES Online fait la même chose, mais de manière beaucoup plus sauvage. Ironiquement, même un habitué de la série va se sentir totalement largué au départ, ne sachant pas trop quoi faire ou où aller, le terrain de jeu étant incroyablement grand, même si une seule une petite portion est accessible au départ (hérésie !). A force de tâter dans tous les sens, on finit par prendre ses marques, qui peuvent se rapprocher de Skyrim : on fout rapidement de coté la quête principale pendant au moins quelques heures (ou quelques dizaines d'heures selon l'envie de chacun), on trouve une première guilde en adéquation avec notre personnage créé, on prend la première mission qui vient, nous emmenant à x endroit de la carte et enfin, comme de coutume, on s'amuse sur le chemin à aller fouiner chaque endroit d'importance sachant que cela va engendrer d'innombrables allers-retours dû à un inventaire limité et en profiter pour tenter quelques crafts et augmenter du coup ses compétences annexes : alchimie, menuiserie, cuisine, forge… Bien sûr, tout cela augmenter bien plus lentement que d'habitude, MMO oblige. Évidemment, le besoin de socialiser un peu avec le reste du peuple (via chat vocal ou menu rapide d'invitation) devient vite une obligation pour oser se lancer dans certains donjons et autres raids d'importance, sans parler des différentes guildes.
Bon on ne va pas revenir en détails sur l'aspect MMO (le lien ci-dessous étant suffisant) mais notons tout de même que, malgré un lancement foireux, Zenimax a tout fait pour assurer un suivi très correct autant dans la customisation visuelle que dans le système de combat plus complet. Le contenu fut également et drastiquement rehaussé depuis le lancement PC début 2014 : sessions épreuves pour les joueurs les plus avancés, nouvelles zones, système judiciaire pour éviter de faire un peu trop le malin en ville, arrivée des points de champion pour revenir à certains fondamentaux niveau compétences, Serments qui vous permettent des rush de donjons pour améliorer son équipement, mode arène pour s'affronter à 4 pour ceux qui en ont marre du PVP classique à Cyrodiil… En bref, largement de quoi faire, encore plus pour ceux qui vont débuter maintenant.
Mais alors pourquoi ça n'est pas l'éclate ? Les raisons sont diverses. Non content d'être un MMO un peu faiblard et trop classique sur de nombreux aspects, il n'est également pas une aventure inoubliable dans le solo pour des raisons multiples. Outre les inévitables bugs (c'est un Elder Scrolls), on pourrait citer par exemple le fait que si les épisodes principaux ont le don de mettre les joueurs directement dans le bain, notre intéressé propose lui un départ très long, mou et limité. On pourrait également évoquer le problème des compétences qui sont certes nombreuses mais dont l'utilisation est limité par manque de raccourcis (problème déjà constaté sur PC). Comment également ne pas évoquer toute l'ironie qui ressort de la caméra. Car si un Elder Scrolls se pratique normalement à la première personne, il y a ici un on ne sait quoi (level design, ambiance MMO…) qui nous pousse à passer à la troisième personne, beaucoup plus agréable. Problème, la souche du jeu est la même que dans les jeux solo et il est du coup très difficile de viser correctement certains objets dans ces conditions, obligeant du coup à switcher constamment en fonction des situations. Dernier problème et non des moindres : ce n'est pas la joie techniquement. Déjà en retard il y a plus d'un an sur PC, The Elder Scrolls Online semble aujourd'hui carrément tiré d'une autre époque. Moins agréable à l'œil qu'un Skyrim esthétiquement parlant, le jeu souffre de diverses tares sur consoles entre un frame-rate aléatoire, du clipping, des freezes… Et surtout un paquet de déconnexions. Même passé la période de lancement sujette à quelques couacs, on ne compte plus le nombre de décos sous prétexte de « spams » massifs de messages. On cherche encore à comprendre vu que les versions consoles sont dénuées de dialogues au clavier, et que l'on n'avait pas encore branché de micro à ce moment là...
Les plus
Les moins
+ Un bon suivi
+ Prise en main facile
+ Univers pleinement respecté
+ Contenu forcément énorme
+ Sans abonnement (et aucunement bridé pour autant)
- Trop long à démarrer
- Techniquement très en retard
- L'interface toujours problématique
- Phasing à gogo
- Encore plein de bugs (déco, freeze...)
Conclusion : Après un an de retard qui a permis à la base de s'améliorer drastiquement sur de nombreux aspects, The Elder Scrolls Online continue d'être un jeu sympathique mais loin d'être inoubliable. Pas assez carré pour les fans de MMO, pas assez accrocheur pour les joueurs solo, cette tentative dans l'univers massivement online sera probablement classée sans suite. A vous de voir si vous êtes réellement en manque mais une chose est sûre en revanche : pour peu que vous accrochiez un minimum malgré les défauts, vous êtes tranquille jusqu'à Elder Scrolls VI. Voir au-delà.
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