
Interview Sega France
Le JDLI a rencontré James Rebours, Directeur général de Sega France. Voici l'Interview.
Quel bilan tirez-vous de vos six premiers mois de présence sur le marché ?
La mise en place a été très rapide mais nous sommes très satisfaits des six mois écoulés, sachant que les temps forts de notre communication sont encore à venir. Depuis l’ouverture de la filiale au second trimestre 2003, Sega France a commercialisé cinq jeux qui ont bien performé chacun dans leur domaine. Viennent en tête Sonic Adventure DX sur GameCube et Virtua Fighter 4 Evo sur PlayStation 2, pour lequels 75% des mises en place ont été écoulées. Otogi, une exclusivité sur Xbox a également été une bonne surprise, nous venons de procéder à un réassort rapide de 4000 pièces. Preuve d’une attente des consommateurs Xbox pour des titres en exclusivité. Sega France représente environ 24% du chiffre d’affaires de Sega en Europe. Pour notre première année fiscale qui se terminera fin mars 2004, nous prévoyons un chiffre d’affaires d’environ 16 millions d’euros.
Comment s’est passé le retour de Sega en France ?
La mise en place a été rapide mais nous l’avons voulu qualitative en renouant avec la bonne image qu’avait laissé Sega en 2001, lorsque la firme a cessé les activités de la Dreamcast. Sega avait tenu alors à respecter ses engagements avec ses partenaires, la situation était donc saine pour l’ouverture de la nouvelle filiale. Sega Europe a tenu à engager une équipe déjà bien expérimentée dans l’industrie du jeu vidéo : Frédéric Dumas, Directeur marketing a travaillé pour Sony puis Wanadoo Edition et Franck Sébastien, Responsable des relations presse, a notamment officié chez Virgin Interactive et Crave avant de diriger l’agence Indigo Pearl en France. Pour ma part, j’ai auparavant été directeur des ventes adjoint chez Ecudis / Infogrames avant de diriger Konami France. Il en va de même pour la plupart des employés de la filiale, cela a été un atout pour assurer une mise en place rapide de la structure et rassurer nos partenaires, notamment la distribution.
Quel est le positionnement de Sega sur le marché des trois consoles de salon ?
Depuis l’arrêt de l’activité constructeur de consoles, Sega est un éditeur totalement multiplateforme. Nous éditons en effet des jeux sur les trois consoles de salon, avec tant des logiciels multiplateformes comme Sonic Heroes ou Worms que des titres exclusifs : Sega GT Online sur Xbox, Billy Hatcher sur GameCube ou encore Virtua Fighter 4 Evolution sur PlayStation 2.
L’objectif est de rester en adéquation avec la demande sur chaque type de machine. Notre collection Sega Sports ESPN sera ainsi proposée sur PlayStation 2 et Xbox, la console de Microsoft disposant de fonctions online avancées via le Xbox Live.
Nous privilégions sur GameCube les productions destinées à une cible relativement jeune. En dehors des trois consoles de salon que nous travaillons en direct, Sega édite également des logiciels sur PC et Game Boy Advance. La distribution des logiciels GBA a été confiée en Europe à THQ, tandis que Ubisoft se charge de commercialiser la version PC de Worms, seul titre PC dans notre catalogue pour cette année.
Worms est un jeu européen édité par Sega. Un nouvel axe de développement ?
Sega a déjà disposé de studios en Europe comme No Cliché autrefois ainsi que Amuze, la cellule suédoise qui développe actuellement Headhunter : Redemption. Nous avons présenté à l’E3 2003 les prochains jeux européens édités par Sega, Worms de Team 17 et Warhammer Online, un jeu de stratégie basé sur la célèbre licence. L’objectif de Sega Europe est de développer l’édition de logiciels conçus sur le vieux continent en tendant à développer le panel de genres abordés par notre catalogue européen. Une cellule de recherche de développeurs a été mise en place en Europe afin d’assurer une veille auprès des studios en vue d’acquérir de nouveaux titres. Chaque filiale se charge de prospecter son marché, c’est Frédéric Dumas qui s’en charge pour la France. J'en profite d’ailleurs pour lancer un appel aux développeurs qui voudraient nous présenter leurs productions. Nous sommes ouverts à toute proposition, que ce soit sur PC ou consoles et ce, tous genres confondus.
Quelle est la place de l’Europe au sein de la stratégie mondiale de Sega ?
L’Europe est le troisième marché pour Sega, après le Japon et les Etats-Unis. Le territoire représente environ 20% du chiffre d’affaires mondial du groupe. Signe de l’importance de l’Europe dans la stratégie mondiale, nous disposerons en avant-première de Sonic Heroes, le prochain jeu de la Sonic Team pour les trois consoles de salon. Le jeu sortira tout d’abord en Europe en décembre, puis par la suite au Japon et aux Etats-Unis.
Quelle va être la stratégie éditoriale de Sega pour cette fin d’année ?
Nous allons particulièrement travailler sur l’image des marques connues et fortes de notre catalogue. Sonic Heroes, Billy Hatcher, Sega GT ou ensuite Headhunter Redemption en 2004 sont notamment des franchises sur lesquelles nous allons communiquer dans les prochains mois. Le « patrimoine » Sega va être fortement mis en avant, en capitalisant sur leur autorité d’icônes fortes dans le paysage du jeu vidéo. Nous avons également d’importants objectifs concernant la ligne de jeux ESPN : NHL, NFL et NBA dont nous allons travailler en particulier l’effet de gamme. Nos deux avantages sur le marché concurrentiel du jeu de sport sont la licence officielle de la chaîne TV ESPN ainsi que la compatibilité de nos titres avec le Xbox Live. Sega France aura commercialisé une vingtaine de références à fin 2003.
Comment comptez-vous soutenir ces titres sur le terrain ?
Nous allons monter en puissance la communication « classique » autour des différents produits avec des annonces en presse et sur Internet. Nous souhaitons également aborder notre communication sous un angle original. Nous allons développer le street marketing en visant notamment les leaders d’opinion, par exemple dans le domaine des jeux de sport. Nous avons également mis en place les Worms Awards pour la sortie de Worms, un concours de création de site Internet autour du jeu. Nous sommes d’autre part soutenus sur certains titres par les constructeurs comme Microsoft pour la gamme Sega Sports et Nintendo pour Billy Hatcher, exclusivité GameCube. Nous mettons enfin au point des opérations spéciales pour la fin d’année comme un jeu Sega Sports offert pour deux titres de la gamme achetés afin d’encourager l’effet de gamme ou encore une réduction de 15 euros pour l’achat de Billy Hatcher et Sonic Heroes sur GameCube.
Sega Europe fait appel aux développeurs
'SEGA Europe souhaite aujourd'hui faire évoluer son portefeuille de produits pour 2004. Les titres développés par Sega comme Headhunter, Sega GT Online et Sonic côtoient aujourd'hui des produits de développeurs externes comme Worms 3D et Warhamme Online. Nous souhaitons développer encore plus l'acquisition de produits de studios externes. Nos recherches portent sur deux types de studios : des studios ayant des titres originaux à nous proposer et des studios capables de créer de nouveaux titres basés sur des licences SEGA déjà existantes'.
L’équipe de Sega France :
Une douzaine de personnes travaillent actuellement chez Sega France, réparties entre les trois entités, marketing, vente et finance. La filiale a ouvert ses portes en avril 2003 mais les embauches avaient débuté dès fin 2002. Sega France est en charge de l’édition et la distribution des logiciels de la marque sur le marché français. Nous estimons avoir atteint aujourd’hui notre taille critique. Notre organisation est aujourd’hui parfaitement cohérente et nous n’envisageons pas de la faire évoluer dans l’immédiat.
(Source : JDLI)
posted the 11/16/2003 at 03:26 PM by
Gamekyo