
Interview Eidos
Voici une Interview accordée au JDLI de Florent Moreau, Directeur Marketing, qui fait le point sur la stratégie de la filiale française de Eidos pour les mois à venir.
Comment le planning de sorties de Eidos est-il organisé pour les prochains mois ?
Florent Moreau : Plusieurs titres importants qui étaient initialement annoncés pour cette fin d’année ont été décalés au premier trimestre 2004. Ces reports ont été décidés afin de synchroniser les lancements simultanément sur l’ensemble du marché européen d’une part, et pour s’adapter aux choix des positionnements des produits d’autre part. Ces sorties en Q1 2004, dans un contexte plus serein qu’en fin d’année, nous permettent de mieux préparer en amont ces lancements en profitant d’une conjoncture plus favorable et d’une meilleure visibilité. Notre deuxième semestre fiscal, qui démarre en janvier 2004, verra ainsi les sorties de jeux très attendus comme Legacy of Kain Defiance, Hitman Contracts, la suite du best seller de noël dernier, Deux Ex Invisible War, Whiplash, ou encore Richard Burns Rally de SCI.
Quelle est votre actualité à plus court terme ?
Nous venons de commercialiser la nouvelle édition 2003/2004 de l’Entraîneur, un titre majeur pour Eidos sur le marché du PC puisque nous mettons en place environ 60 000 exemplaires de cette simulation de management de club de football. Nous avons d’importants objectifs pour ce titre dont la précédente version s’est écoulée à plus de 80 000 pièces dans l’Hexagone. Nous avons également lancé le 24 octobre le troisième volet de Commandos sur PC. Le titre affiche des chiffres de vente d’ores et déjà satisfaisants. Nous sortons également le titre BYW : Don’t Try This at Home, un jeu original de combat extrême sur PS 2 et Xbox, basé sur une licence aux Etats-Unis, pays où le jeu est déjà commercialisé depuis peu et où les ventes sont très bonnes.
Comment évolue la ventilation du catalogue Eidos entre consoles et PC ?
Le mix produit est à peu près 75% consoles et 25% PC. La politique éditoriale du groupe tend aujourd’hui à développer les jeux pour consoles : notre line-up de début 2004 est majoritairement focalisé sur des jeux consoles PlayStation 2 et Xbox, avec une offre équilibrée entre jeux orientés vers le grand public et core gamers.
Quel regard portez-vous sur le marché des trois consoles de salon ?
L’évolution du marché des hardware consoles affiche un bon dynamisme. Le marché en a besoin car les ventes de software restent relativement tristes avec des volumes assez moyens pour l’ensemble de la production, à quelques exceptions près. Série Tomb Raider oblige, nous travaillons bien avec Sony et développons notre partenariat avec Microsoft, notamment autour de Deux Ex Invisible War, qui sera une exclusivité console Xbox. Hormis quelques titres spécifiques, nous suivons notre politique d’édition multiplateforme.
Cette montée en puissance sur les consoles se ferait-elle au détriment de votre offre PC ?
Il est hors de question pour Eidos de délaisser le format PC. Nous appliquons justement chaque fois que possible cette politique multiplateforme : Deux Ex Invisible War, Thief 3, Hitman Contracts ou encore Legacy of Kain Defiance seront proposés en version PC. Nous éditons également depuis 1998 la gamme budget Premier Collection qui tourne bien en rayon, avec certains titres qui dépassent les 60 000 ventes. Les meilleures marges se réalisent toujours sur le marché du PC, et ce malgré le phénomène croissant du piratage qui est extrêmement préjudiciable à l’industrie du jeu vidéo.
Comment comptez-vous développer votre communication vis-à-vis d’une cible « mass-market » ?
Notre objectif est de placer le consommateur directement au centre de notre réflexion. Cette stratégie se traduit par exemple par une forte présence de nos produits de fin d’année dans les catalogues de la distribution, Tomb Raider et L’Entraîneur en tête. Nous avons également élaboré des campagnes de publicité traditionnelles en presse et exploitons notre importante base de données pour développer des plans de marketing direct. Nous proposerons également fin novembre un nouveau concept de catalogue des jeux Eidos. Il sera envoyé directement aux consommateurs et diffusé via la distribution. Nous avons voulu donner à ce catalogue, réalisé à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires, la forme d’un vrai magazine bâti autour de différentes rubriques : présentation des titres, aides pour les jeux, news. Nous prévoyons d’adopter une fréquence trimestrielle pour ce nouvel outil de communication dédié à la fois au trade et aux joueurs.
Près de six mois après sa sortie, quel bilan tirez-vous des performances du dernier Tomb Raider ?
Tomb Raider L’Ange des Ténèbres a rempli ses objectifs sur le marché français. Le titre a particulièrement bien performé sur PlayStation 2 sachant qu’il est resté longuement classé dans le Top 5 des meilleures ventes mensuelles de GfK. Si le jeu a souffert de multiples reports, sa sortie en été lui a assuré alors une bonne visibilité, et nous soutiendrons encore le titre sur cette fin d’année. En ce qui concerne le futur de la saga Tomb Raider, nous avons confié le développement du prochain volet à Crystal Dynamics, le studio de développement de Legacy of Kain. Ces développeurs, particulièrement expérimentés dans le domaine du jeu d’action/aventure, ont décidé de développer intégralement un nouveau moteur 3D très prometteur. La sortie du jeu est programmée pour 2005.
Eidos a adopté une nouvelle charte graphique à la rentrée. Comment a-t-elle été accueillie ?
La nouvelle identité graphique a été bien perçue par nos partenaires. L’objectif, qui est de mettre le consommateur au centre de nos priorités a bien été perçu et nous espérons ainsi confirmer la popularité de la marque. L’adoption de cette nouvelle charte s’est faite en parallèle de la publication de bons résultats et d’un vrai retour à la profitabilité. Cette nouvelle image ne constitue cependant que la partie visible d’un profond remaniement du fonctionnement du groupe qui vise notamment à optimiser l’organisation entre ses différents pôles : développement, édition, marketing.
Quelles sont les particularités du marché français pour Eidos ?
Le business de la filiale française de Eidos représente environ un quart du marché européen. Sur le plan mondial, Eidos en France réalise 10% du chiffre du groupe. Notre particularité essentielle est de distribuer des jeux d’éditeurs tiers. Cette activité essentielle répond à la fois à un besoin et une envie de notre part et nous mettons en place de vrais partenariats avec les éditeurs concernés, dont les produits sont traités avec le même soin que notre catalogue propre.
(Source : JDLI)
posted the 12/19/2003 at 10:25 AM by
Gamekyo