Pour une franchise habituée à pondre deux épisodes par génération de consoles, qui aurait pu croire qu’il faudrait plus de 8 ans entre
Gran Turismo 6 et la septième édition de la franchise principale de
Polyphony Digital ? Bien sûr, on n’oubliera pas
Gran Turismo Sport entre deux, sorte de coup d’essai à grande échelle pour montrer ses intentions communautaires et en matière de jeux à service, pour une certaine réussite vu le constat plus ou moins cynique : effectivement, le titre était bien pauvre en contenu à sa sortie pour ensuite prendre une toute autre aura au fil des mois. Et c’est maintenant
Gran Turismo 7 qui arrive pour à la fois prouver que le studio n’a pas oublié comment faire plaisir aux fans en terme de progression solo, tout en exploitant ses nouveaux acquis.
Car forcément, on va très vite retrouver des aspects de Sports pour ce qui est de l’aspect multi, à commencer (justement) par le mode « Sport » avec des épreuves proposées qui se renouvellent toutes les 20 minutes, vous laissant au préalable vous entraîner dessus et surtout tenter de taper le meilleur chrono pour une qualification. On y retrouve donc toujours ce plaisir de l’immédiateté mais rien ne vous empêche d’aller vers le sobrement nommé « Mode Multijoueur » pour rechercher ou créer vos propres parties personnalisées, prenant d’ailleurs en compte aussi bien les performances des joueurs que leurs habitudes à la jouer fair-play ou défoncer les autres pour parfaire leurs courbes. Une bonne chose tant les chocs continuent de manquer d’incidence sur la conduite, et pire encore pour ce qui est du coté visuel : de ce coté là, Polyphony se montre toujours aussi sage pour éviter de montrer des ruines roulantes à partir des bolides des plus grandes marques.

De GT Sport, on y retrouve comme on disait l’envie de faire de la communauté une grande famille qui aime partager ses exploits et ses talents de photographe. Retour donc le mode « Scapes » pour inclure ses bolides customissés via une tonne d’options dans des clichés tirés de part et d’autres de la planète (le nombre a été décuplé depuis le précédent épisode), pour ensuite les inclure sur le mode « Présentation », donc une espèce de Facebook dans les grandes lignes, où chacun partagera ses plus belles photos, replays… avec bien entendu un profil propre pour gonfler son ego en affichant vos meilleurs chronos. Tout y est, mais cela passe par ce qui continuera d’être considéré comme un défaut pour bien du monde : avec autant de lien avec la communauté, Polyphony a fait le choix d’un jeu à connexion obligatoire ou presque. Disons pour résumé que si vous n’avez pas de connexion ou qu’une MAJ est en cours, c’est environ 90 % du contenu qui est inaccessible. Vous êtes prévenus.
Mais
Gran Turismo 7, c’est donc le retour d’une expérience solo, même connectée. Que dire si ce n’est que le travail est parfaitement exécuté avec le retour de la patte
Gran Turismo, parvenant à se situer pile entre la froideur d’un
Project CARS par exemple, et l’aspect plus « JV » d’un
Forza Motorsport. On accueille ainsi le menu d’époque en forme de petite map où vont se débloquer peu à peu les points d’intérêt (les 2/3 premières heures sont une forme de tuto quoi), nous laissant d’abord sélectionner notre premier bolide assez moisi en rapport avec le peu de thune en poche, pour ensuite filer vers le café, point central de la campagne. Sobriété sur tous les aspects jusqu’aux musiques, bien loin des paillettes de son équivalent sur le support concurrent, et surtout à mille lieux de l’ambiance
« Salut c’est DJ Relou, tu kiffes ta life mec ? ». Un petit café donc, où le propriétaire des lieux vous confiera un à un des défis (nommés « Menu »), donc consistant en gros à finir sur le podium de x circuits pour remporter x véhicules, ce qui validera une petite vidéo de présentation de ces dernières et les anecdotes qui vont avec. Oui car comme toujours avec GT, on fait parler l’amour de la discipline voyez.
Au-delà de la « passion », c’est donc ce retour à quelque chose de plus vidéoludique que nous offre
GT7 par rapport à son spin-off PS4, où l’on démarre à partir de rien ou presque, pour peu à peu débloquer véhicules comme circuits. Bien sûr, l’essentiel sera comme on a dit de faire ses tours de circuits et de terminer au moins à la troisième place pour progresser en douceur, mais cela n’empêchera pas d’avoir droit à ses petites attentions éloignées de l’austérité d’une simulation brute. On pourrait par exemple parler des jauges d’expérience ou de collection (augmentant avec votre nombre de véhicules acquis), ou même cette manière de nous encourager à faire x kilomètres chaque jour pour gagner un ticket de loterie, lui-même pouvant octroyer de la thune, des accessoires ou tout simplement un bolide. Ah et il y a aussi le « Rallye Musical », qui en gros se résume à devoir aller le plus loin possible sur un parcours avec checkpoints et une musique vous tenant en rythme. Ce n’est pas extraordinaire, ça manque encore de contenu sur ce point, mais on va dire que c’est rigolo et assez inattendu dans la série.
Encore une fois, la campagne est à prendre comme un énorme tuto de luxe où chaque défi accompli va peu à peu et au fil des heures débloquer les aspects de
Gran Turismo 7, avec par exemple en premier lieu la customisation visuelle avant de passer aux choses sérieuses avec les améliorations internes où votre nombre de crédits sera le point clé de votre évolution, aussi bien dans la progression que dans vos capacités. Car les ressources sont limitées, pas non plus drastiquement, mais tout de même beaucoup plus que dans un
Forza, vous poussant à devoir faire des choix entre l’obtention d’un nouveau bolide ou des améliorations pour ceux déjà dans votre garage. En simple conseil, attardez vous sur l’essentiel pour tout simplement avancer dans le jeu : la campagne proposée par les menus du « café » n’a pas pour but de vous faire exploser les chronos, et finira par venir l’heure où l’argent coulera suffisamment pour vous faire plaisir. Sinon, il y a les micro-transactions mais ceci est une autre histoire.

Le temps pour terminer tous les menus aura aussi pour but de vous laisser le temps d’apprivoiser le gameplay, toujours une très grande force dans la série où l’on garde un mixe parfaitement établi entre simulation et arcade, donc loin de rendre fou les non-initiés mais tout de même suffisamment profond pour vous faire payer vos erreurs. Plus que jamais, on ressent le poids et les possibilités de chaque véhicule pour des sensations il faut l’avouer décuplé par l’apport de la DualSense qui renforce la précision et le ressenti de la route. Un véritable bonheur qui n’a pas non plus la valeur d’un équipement de pointe (volant, pédales…) mais on reste dans une des encore trop rares productions qui sait exploiter à merveille la nouvelle manette de Sony. Et bien entendu, ceux qui s’essayent pour la première fois au genre bénéficieront toujours de nombreuses aides avant tout là pour vous aider à progresser, mais il faut de ce coté oublier les performances : rien que l’assistance au freinage, clairement abusée, vous fera perdre de précieuses secondes. Au moins, vous ne finirez pas en dehors de la route.
Outre le chrono, c’est également l’IA qui vous fera comprendre qu’à divers moments, il faudra lâcher les options d’aide pour améliorer vos propres performances. Une IA qui s’est d’ailleurs améliorée avec le temps, esquivant le coté « Je te garde dans le rétro mais je ralenti un peu vers la fin » ou celui qui donne l’impression de voir des petits trains où les adversaires se suivent au poil de cul. Ça remue un peu plus, ça fait même des erreurs, ça gagne en nervosité avec les heures, mais on reste encore éloigné de ce qu’offre la technologie concurrente chez Microsoft pour les
Forza, gardant néanmoins bon espoir pour l’avenir avec l’intégration future de l’IA Sophy censée apporter une toute autre dimension, qu’on ne peut évidemment juger pour le moment (pas encore de date pour le MAJ).
D’ici-là, vous aurez quand même largement de quoi faire pour dompter le jeu face au reste de la communauté. Car une fois les missions de Luca bouclées, tout reste à faire : les défis du mode mission, ceux du mode Permis dont les derniers sont d’une difficulté redoutable pour chopper la meilleure médaille, la simple collectionnite, les compétitions post-game, et tout simplement le besoin d’apprendre méticuleusement chaque aspect de chaque course, avec toujours la possibilité de s’entraîner sur chaque courbe de chaque circuit pour établir l’optimisation parfaite vitesse/freinage en fonction de votre véhicule et de ce qu’il y a à l’intérieur. C’est peut-être là qu’un monde va se créer entre les « casuals » et les pro tant la moindre modification interne peut changer bien des choses, et
Polyphony n’a pas pris soin de pousser les tutos sur ce point.
Quoi qu’il en soit, entre le retour d’une longue campagne, un multijoueur complet, plus de 400 véhicules, environ 90 tracés pour plus d’une trentaine d’environnements, en plus d’un enrobage toujours aussi classe, on peut dire que
Gran Turismo parvient à faire un excellent retour qui ne pourra que davantage briller avec le temps. L’IA comme on l’a évoqué à l’instant, mais également le contenu sans oublier, on espère du moins, certains manquent comme l’impossibilité de créer ses propres championnats. Et qui sait, peut-être que
Polyphony n’attendra pas le prochain épisode pour quelques upgrades graphique, hm ? Alors c’est joli, c’est fin, la modélisation des véhicules tient de la perfection, et on fait avec le ray-tracing limité aux replays. Mais ça continue de manquer cruellement de vie sur les circuits, et on reste surpris devant quelques aléas, par exemple la pluie sur le pare-brise (sorte de mélange entre des grêlons et des confettis) et qui ne semble d’ailleurs pas prendre en compte les éclaboussures générées par les concurrents. Un détail, mais ça choque, surtout que d’autres ont fait mieux depuis longtemps. Heureusement, la météo est dynamique, même si limitée à quelques circuits (comme la nuit d’ailleurs).
Toi aussi t’es un pro M blacklisté ?
Comme quoi les concepts cars sorties dernièrement était belle et bien un signe.
https://www.caradisiac.com/sony-et-honda-s-associent-pour-la-voiture-du-futur-194992.htm
Faut arrêter la fumette, le jeu est complètement jouable, et c'est pas les anecdotiques chutes de framerate qui peuvent ruiner l'expérience.
On n'est plus à l'époque de la PS3 ou effectivement Demon's Souls pouvait s'avérer injouable à cause de sa technique à la ramasse...
Ah.
Ok
Pour le Rallye c’est dommage que ça ne progresse pas trop.
Mon seul vrai regret c’est les dégâts , c’est quand même un comble d’être une simulation et de pouvoir foncer à toute vitesse dans les adversaires et pouvoir continuer la course tranquille .
Pour la connexion obligatoire est-ce réellement un problème de no jours ?
Parce que Elden Ring et Triangle Strategy en même temps
C'est ça, la Triangle Strategy
Il y en a plein récemment qui auraient aussi mérité de l'avoir celui-là en point négatif...
Dommage, la discipline que je préfère. Xbox aurait pu rendre rétro SX + patchs 4K RalliSport Challenge 1 et 2 avant d'arrêter
C'est non pour moi
"Mon seul vrai regret c’est les dégâts , c’est quand même un comble d’être une simulation et de pouvoir foncer à toute vitesse dans les adversaires et pouvoir continuer la course tranquille." +1000
Je testerai chez le premier ami qui le prend, rien que pour tâter les sensations de pilotage et les apports de la DualSense.
https://www.youtube.com/watch?v=6RKw94WGngg
Concernant la progression je ne suis pas fan. Pas d'onglet course/compet' à l'ancienne, juste un lieu central (café) ou s'enquille des missions débloquant d'autres courses au fur et à mesure. Pour le néophyte c'est surement plaisant mais le concernant j'aurai préféré qu'on laisse le choix aux joueurs quitte à imposer le permis spécial S pour accéder à ce que l'on veut.
Un petit mot sur le mode mission qui s'avère sympathique notamment les défis jauge de carburant. Ca permet de couper entre une course/championnat. Idem pour la rallye musical qui ma foi m'a bien amusé.
Pour le reste, c'est globalement bon voire très bon. On le sait Yamauchi et son équipe sont des passionnés et ils en font une nouvelle fois la démonstration en atteste cette merveilleuse intro. Le souci du détail est toujours aussi saisissant et quel kiffe de se perdre dans les nombreuses lectures dédiés aux constructeurs auto, fabricants de pneus/freins et j'en passe.
Le mode photo (scapes) est aussi très fourni et c'est assez dingue de voir le nombre de lieux disponibles pour réaliser ces montages. On y trouve de tout, de la France à l'Italie en passant par le Mexique ou les Etats Unis. Y a même des destinations plus originales comme Brunei, l'Ouzbékistan ou le Sri Lanka. Il manque juste la Colombie mais on ne va pas pinailler.
Coté habillage et ambiance, c'est du pur GT. Ambiance posée avec une OST parfaitement dans le ton. C'est un sans faute.