On l’attendait de base pour 2016 mais
Monster Boy a souhaité prendre tout son temps, déjà dans un soucis de qualité qu’on ne peut reprocher, mais aussi pour ne pas voir sa communication bêtement parasitée avec celle de
Wonder Boy. Car pour ceux qui n’ont rien compris et on ne leur en voudra pas, il faut bien distinguer les deux projets :
Wonder Boy était un remake pleinement officiel (celui du troisième épisode) tandis que
Monster Boy est ce que l’on peut appeler une suite spirituelle, donc qui n’a pas les droits de la licence d’origine même si apparemment, cela revient exactement au même vu qu’on y retrouve le même créateur, des clins d’oeil qui… vont au-delà du clin d’oeil en fait, et surtout un style de jeu repris à l’identique, mais évidemment de façon modernisée.
Donc comme pour
The Dragon’s Trap, ce titre que l’on pourrait assez légitimement appeler Wonder Boy VI, ou plutôt Monster World IV, ou… non en fait, laissez tomber vu le foutoir autour de cette franchise. Bref, dites vous simplement que l’on va considérer ça comme la suite de
The Dragon’s Trap car on y retrouve la même chose qu’à l’époque, et dans le remake de 2017 forcément, à commencer par ce coté MetroidVania avec cette fois une map bien claire et visible dans le menu, découpée en de multiples zones, avec bien entendu son lot de secrets, dont une bonne partie inaccessible lors de la première traversée puisque réclamant de nouveaux pouvoirs et compétences. Et on est d’ailleurs motivé à fouiner puisque outre de jolis gros cœurs qui ne sont jamais de trop devant un challenge plutôt bien équilibré (on va revenir sur ce point), on aura droit à des réservoirs accrus pour nos magies, des gemmes pour booster notre équipement, des piècettes et des morceaux d’équipement ultime. Car ouais d’ailleurs, ils nous ont refait le coup de l’épée de légende obligatoire pour atteindre la partie finale. Les vilains.

Aussi agréable à l’œil que le remake même si dans un style plus « 2D JV que dessin animé » (et fournie avec deux séquences animes qui font toujours plaisir), l’aventure va au bout de quelques minutes offrir l’habituel rebondissement propre à la franchise : vous allez perdre votre enveloppe humaine pour devenir une bestiole, et plus exactement un cochon. Et c’est là qu’entre en jeu l’aspect MetroidVania puisqu’à partir de la petite bourgade qui fait office de Hub central, il faudra partir aux quatre coins de la map pour retrouver les orbes qui à chaque fois vont vous offrir une nouvelle transformation avec les compétences qui vont avec (serpent, grenouille, lion, dragon) jusqu’à pouvoir retrouver votre aspect d’origine. Prenez d’ailleurs en compte qu’on n’enchaîne pas simplement les chapitres puisque d’autres éléments viendront parfois se placer entre deux, du genre la visite d’un navire échouée.
La formule fonctionne toujours aussi bien et on en beau en avoir plus qu’avant, on évite surtout de nous en refourguer trop. Car en moins de 30 minutes, lorsqu’on a commencé à nous offrir des bottes de plomb pour marcher sous l’eau, il y a eu un début d’angoisse à l’idée de devoir enchaîner les allers-retours dans les menus pour changer sans cesse d’épée/bouclier/botte/bracelet/armure en fonction de la situation. Mais non. Car si la montée en puissance est bien là, de nombreuses pièces d’équipement sont heureusement éphémères dans l’utilisation. Les bottes de plomb par exemple n’auront plus jamais besoin d’être sortie une fois la transformation grenouille en poche. L’armure de glace sera à sortir dans le volcan et vous pourrez ensuite tranquillement l’oublier. Même chose pour le bouclier-miroir dont on ne vous fera pas l’affront d’expliquer l’utilité dans les énigmes.

Coeur à débloquer, bottes de plomb, épée ultime, bouclier-miroir… On sait à quoi tu penses et oui, on y est. Bien sûr, une partie de ces choses existaient déjà dans
Dragon’s Trap mais autant être clair en disant que Monster Boy pioche dans détour dans la franchise
Zelda. Ça se ressent clairement et à aucun moment, on ne pestera contre ça tant ça se fond admirablement avec la formule
Wonder Boy, et que c’est surtout bien fichu. Les boss deviennent très vite autre chose que des affrontements à pattern et demandent une certaine manière d’être défaits. Et il y a des donjons ! Et autant ça ne remarque pas vraiment dans la première moitié du jeu vu leur taille, autant pour deux d’entre eux (volcan et manoir), on est totalement dedans à devoir étudier le level-design et les énigmes qui s’imbriquent entre elles pour débloquer l’accès au grand vilain.
Comme on le disait plus haut, la difficulté est bien calibrée et on meurt facilement, et d’ailleurs souvent. Environ 70 fois à en croire mon compteur final, mais les checkpoints abondent donc c’est généralement loin d’être rageant à quelques exceptions près qui donnent envie de bouffer la manette et la console avec, tant tous les éléments semblent soudainement se retourner contre notre pomme. Un peu de self-control et ça finit par passer, et on progresse avec un certain mal à se détacher de la partie. Ce n’est certes pas une révolution dans le genre mais ce qu’il fait, il le fait très bien et j’ai goulûment avalé ces quelques 14 heures pour en voir le bout (quand même plus du triple de
Wonder Boy), avec « seulement » 80 % de secrets découverts.
Petite note :
C’est par ce magnifique schéma effectué de bon coeur sous Paint, que je vais rapidement expliquer l’un des petits défauts du jeu qui n’a pas grande importance à première vue mais qui peut mettre les nerfs à vif.
Lorsque vous souhaitez passer d’un tableau à l’autre à la vertical, et en partant du bas (avec le micro-temps de chargement au milieu), il arrivera à plus d’une reprise et selon le secteur que la plate-forme de réception au dessus soit trop éloignée par rapport à votre saut. Et que vous n’aurez pas le temps d’actionner le double-saut une fois récupéré car le personnage retombera trop rapidement, orchestrant le cycle de la rage : saut, temps de chargement, je retombe, temps de chargement, je retente, temps de chargement, etc. Les choses s’oublient une fois la transformation dragon acquise (permettant de voler) mais en attendant, c’est le genre de petit détail qui peut soudainement faire grimper votre tension.
Et pas qu'un peu ..
Bref vivement qu'il chute à moins de 20 euros.
obligé d'attendre un prix plus attractif.
Y a une version boîte, uniquement aux USA.
Par contre, pas d'évocation de tipiakerie stp.
Merci du trés bon test. Au niveau de la durée de vie ça donne quoi plus exactement ?
Ben j'l'ai noté monsieur
J'ai mis environ 14h pour 80% des trucs ramassés.
Pour le 100%, faut forcément rajouter quelques bonnes heures car certains trucs sont bien cachés ou demandent de faire face à une énigme parfois relevée (d'ailleurs, y en a une, j'ai abandonné car rien compris).
Merci
Pour le prix par contre 40€ en physique, ça passe, en dématérialisé, pour moi ça passe pas, 20€ maximum pour un jeu indé.
Gameblog 9/10
Sinon pour le 40 euros qui "peut faire fuir" et tous les commentaires qui vont dans ce sens, j'ai pas trop comprit ? Autant l'autre fois j'avais fait une remarque sur la note lié à la durée de vie, je comprend, mais pour ce jeu ce n'est pas le cas ? Et en plus le jeu à l'air vraiment bien ?
Monster World V vouliez vous dire? Soyons precis.
Ben disons que l'époque pose des bases psychologiques dont il est difficile de se détourner.
Comme on dit par exemple, un nouveau beat'em all 2D de 3h, tu pourras pas le vendre à 60€ comme tu le faisais y a 20 ans, même si c'est fun et joli.
Des MetroidVania en 2D, on en a eu dernièrement, et des très jolis, mais de Ori à Dust, ça dépassait pas les 20 balles. Et je parle pas de Hollow Knight à moins de 15€.
Donc c'est assez logique d'être "surpris" quand un nouveau représentant débarque pour deux fois plus cher.
Si le marché de dématérialisé se développe autant, c'est aussi par rapport à des prix souvent moins chère que les jeux physiques.
Et quand tu as une petite équipe, vendre le prix au dessus du prix psychologique (20€ pour les jeux indé en démat), on peut y voir une sorte d'arrogance, par rapport à d'autres jeux indés qui font des jeux de qualité avec une taille d'équipe dans les mêmes proportions, mais qui reste à la frontière du prix psychologique.
4 ans et demi d'attente quand même
40€ en boite ça passait, d'autant plus que le jeu à l'air top, mais en démat' j'attends une réduc. De toute manière j'ai une tonne de jeux à faire pour patienter.