Pour mon premier test rétro Nintendo 64 sur Rétro Gamekyo, je suis prêts à qualifier mon attitude d'ingrate ! En effet, j'aurais put choisir de me pencher sur le merveilleux The Legend of Zelda : Ocarina of Time, roi parmi les meilleurs jeux of allll times, ou encore j'aurais put décider de m'intéresser à Sin & Punishment, méconnu mais de qualité.
Mais non, je préfère jouer à Aidyn Chronicles : The First Mage. Un jeu de merde. Oups ! Le mot est lâché, oui, Aidyn Chronicles: The First Mage est un jeu de merde. Limite, vous pouvez arrêter de lire cette review dés à présent, je ne vous en voudrez pas !
Déjà à l'époque, en 2001, THQ faisait montre d'une certaine non-perspicacité dans le choix de ces éditions de jeu. Si dans la même période naquit Summoner sur PS2 et PC, développé par Volition et édité par ce même éditeur, jeu de rôle occidental possédant un bon caractère et des qualités indéniables, on ne peut pas en dire autant du soft Nintendo 64 qui nous intéresse aujourd'hui. Quand bien même il s'agirait exactement du même style de jeu, tant graphique qu'au niveau jouabilité.
Après réflexion et seulement avec une vision rétrospective, on peut estimer que la Nintendo 64 possède quelques un des jeux parmi les meilleurs du monde. Les deux Zelda et Mario 64 entre autre ont marqués la génération. Or, il est aussi intéressant de noter que malgré les restrictions économiques et liberticides imposées par le président de Nintendo d'alors : le regretté Hiroshi Yamauchi (obligation de verser des royalties assez énormes pour avoir le droit de développer son jeu sur N64, obligation de respecter un cahier des charges que Nintendo imposait eux-même aux tiers, etc), la Nintendo 64 est aussi une des consoles qui proportionnellement à l'intégralité de son catalogue dispose du plus grand nombre de daubes ! Contrairement à sa grande sœur la SNES qui dispose d'un catalogue plus qu'exemplaire et relativement peu fourni en jeu de très mauvaise qualité, il semblerait que Nintendo ait littéralement ouvert les vannes entre 1998 et 2001 afin de faire passer un max de jeu pour contrer la monté en puissance sidérante de la Playstation de SONY. Manque de bol, pendant cette invasion de jeu, bon nombre d'entre eux furent des étrons innommables, et Aidyn Chronicles : The First Mage en fait parti. Cette décision stratégique de laisser passer un peu tout et n'importe quoi était la conséquence de l'abandon de la machine par les éditeurs tiers (eh oui, déjà à l'époque!) : retard, projet peu ambitieux (jeux à licence foireux) voire même annulation pure et simple, Nintendo n'était pas capable de combler les pertes uniquement avec leur production maison !
Récemment, Iwata (président actuel de Nintendo) a déclaré que sa firme n'était pas bonne pour la compétition. Et quand on y réfléchi bien, c'est un fait indéniable. La NES et la SNES ont bien fonctionnées car elles ont eu des jeux de valeur certes, mais aussi parce que la concurrence n'était pas absolue. SEGA s'est bien débrouillé, mais les autres, NEC (PC-Engine), SNK (Neo-Geo) ou encore Philips (CD-i) n'étaient guère dangereux... Il aura fallut attendre l'arrivé du rouleau compresseur SONY (qui a eu comme avantage d'être de base spécialisé dans l’électronique, ainsi la console Playstation fut moins couteuse à produire et plus simple à programmer car adaptée aux exigences des tiers; en plus du fait d'être très riche à l'époque) pour que Nintendo soit en réelle difficulté. De là, la compagnie de Kyoto ne cessa de se renfermer sur eux-même, ne facilitant pas l'intégration sur leur machine des tiers, se contentant de développer leur propre vision du jeu vidéo et du divertissement jusqu'à la situation qu'on connait aujourd'hui. Mauvaise stratégie? Coup de génie qui s'évalue sur plusieurs décennies ? Chacun à son avis, mais on s'écarte pas mal du sujet là.
Voyons voir, concrètement, ce que vaut Aidyn Chronicles : The First Mage !
C'est un jeu de rôle en vue à la troisième personne où on y incarne Alaron, engagé par les habitants du coin pour aller sauver un villageois longtemps disparu dans les bois peuplés de viles créatures. Très vite, en explorant ces bois sombres, on y découvre la présence d'un mal fort puissant, et Alaron finit par se faire empoisonner. Là commence une quête pour trouver un remède et ainsi sauver le royaume qui commence déjà à être la proie du mal précédemment découvert. C'est ma foi classique et en même temps pas tant que ça, puisque le héros qu'on dirige commence le jeu avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête, obligé de se bouger les fesses pour trouver un antidote à son empoisonnement. Si le background n'est clairement pas des plus inventif (des chevaliers, des rois, des magiciens pas super gentils...), le déroulement de l'histoire en elle-même est plutôt rondement menée grâce au talent tout relatif de narratrice de la responsable de la storyline : Angela Ferraiolo. Mais c'est décemment la seule personne qu'on daignerait féliciter pour son travail tant le reste du jeu est de piètre qualité.
À commencer par les graphismes datés. L'univers graphique en général déjà peu charmant (beaucoup de couleur sombres, noire, grise, marron, mélangées à des couleurs dégueulasses comme l'ocre ou le rouge vif...), les textures floues (merci le support cartouche...) et cet incessante modélisation faite à la hache viennent s'ajouter à un character design sans saveur, et même parfois carrément douteux et effrayant. En parallèle, on constate une très mauvaise gestion des hauteurs avec des variations de terrain très abruptes, donnant des reliefs très peu élégants, des modèles 3D d'élément du décors on ne peut plus bâclés (et en plus pas très nombreux...), du clipping à foison et une distance d'affichage limitée... On en arrive alors à se demander comment peut-on passer de Ocarina of Time en 1998 à Aidyn Chronicles en 2001, tant la différence de qualité graphique est notable ! Et quand bien même la résolution des textures peut être relevées, la distance d'affichage étendue et le flou systématique dans les décors levé comme un nuage de brouillard qui disparaît quand vient le midi grâce à l'Expansion Pack, ça ne change rien pour ce jeu. En effet, après bidouillage du contenu de la cartouche, on peut se rendre compte que les développeurs n'ont pas daigné modifier quoique ce soit sur les fichiers relatifs aux textures par exemple, ils se sont juste contenter d'écrire quelques lignes de codes supplémentaires pour faire en sorte que l'Extansion Pack reconnaisse et accepte de lire le jeu, sans pour autant y apporter une quelconque plus valu graphique. Si Rayman 2, Shadow Man ou encore Turok 2 y gagne clairement en force d'impact visuelle, Aidyn Chronicles est condamné à se vautrer dans sa misère technique à cause de la paresse de quelques bras cassés de programmeurs peu scrupuleux !
Grosso merdo, le jeu se partage en deux phases on ne peut plus classiques. L'exploration dans un monde intégralement en 3D, avec son lot de visites de donjons, d'environnement neutres et de villes et villages. Discutions avec les PNJ, recherches d'indices sur le futur lieux où se rendre et rencontre avec d'autres personnages qui à terme constitueront votre équipe. Suivi des phases de combat, la transition entre les deux se fait façon cassure bien visible tant visuellement que techniquement puis-qu’accompagné presque toujours de freeze de deux ou trois secondes (encore une tare technique non corrigée par l'Expansion Pack ! ). Les combats se déroulent de façon très similaire à Holy Magic Century (Quest 64 aux USA et Eltale Monsters au Japon), sur l'arène de combat (aussi jolie que sur Final Fantasy VII de 1997... quoique non, c'est insultant pour Final Fantasy VII...), votre personnage doit se mouvoir dans un anneau qui délimite son champ d'action. Le tout est de bien se positionner pour agir au mieux face aux monstres qui eux aussi vont se placer comme bon leur semble. Dés lors, plusieurs couac sont à noter. D'abord, la lenteur des déplacements. Bon sang, mais que se passe-t-il tout à coup ! Dans l'arène de combat, le personnage devient une chiure incroyable à faire bouger (déjà que dans les phases d'exploration c'est pas glorieux), là on pourrait faire passer Virus sur Playstation pour un Tomb Raider ! Passé cette animation robotique, chaotique et moue du genoux, on constate la crétinité (oué, si je veux) des monstres. C'est bien simple, pendant les 5 ou 6 premières heures du jeu, les mob sont tellement cons et apathiques qu'ils ne vous attaqueront même pas une fois sur trois. À l'inverse, dés lors que vous aurez quatre membre dans votre équipe (le maximum en combat, lorsque l'un d'eux meurt, il quitte définitivement le groupe à la Fire Emblem, mais vous pouvez le recruter à nouveau si vous trouvez où il est parti refaire sa vie. Un système sans queue ni tête...) et que vous ferais face à quatre monstre, bonjour le bordel ! Ça rame, les personnages vont n'importe où, les monstres aussi, ça s'attaque n'importe comment, ça occasionne des bug de collision immondes, bref, c'est dégueulasse... Le jeu flanche carrément à partir du moment où il y a plus de deux modèles 3D à gérer lors des joutes. Quand je vois un jeu comme Majora's Mask (sorti un an plus tôt) qui nous opposent régulièrement à deux, trois, voire quatre adversaires d'un coup, le tout en full 3D et en direct sans passer par un changement d'écran spécial « battle », je rigole ...
Modèles 3D par ailleurs pas folichons. Le bestiaire est classique, pour ne pas dire moche. Rats géants, chauve-souris géantes, squelettes qui pue, gobelins bien débiles... des choses vu 2000 fois dans des œuvres heroic-fantasy ces 60 dernières années, en somme.
Pour finir sur le gameplay, il est clair que le système de combat (qui constitue le gros du jeu) est plus que simpliste. Les stratégies, même à plusieurs combattants ne sont pas de mise. Tout au plus pourrait-on tenter d'encercler un monstre avec plusieurs de nos personnages pour l'occire au plus vite, mais l'IA étant tellement bas du front que même en 1 contre 1, le jeu ne vous posera aucun problème. Cumuler à ça le fait que le level-up s'avère abusivement facile, et vous obtenez bien vite des guerriers infiniment plus forts que les mob de la zone dans laquelle vous vous trouvez. Tout ce qui fait un RPG de base en terme de combat, tel la gestion des faiblesses élémentaires (feu contre glace, foudre contre eau etc) est ici réduit à sa plus simple expression, un comble pour un jeu qui propose d'incarner un soi-disant mage. Vous n'aurez que peu d'occasion de vous servir de cette règle de base puisque de toute façon, les créatures animales sans réel atout créatif représente 80% du bestiaire. Tandis que dans le mode exploration, aucune interaction n'est possible avec le décors, et les PNJ se contentent (comme dans tout bon RPG, ceci étant) de radoter des inepties absolument consternante d'inutilité. Bref, on s'emmerde bien vite dans Aidyn Chronicles...
Un autre point important dans les RPG et/ou jeu d'aventure, la musique ! On se souvient tous du world theme de Ocarina of Time, du boss battle theme de Final Fantasy VIII, du main theme de Tomb Raider II... Dans Aidyn Chronicles, on se souvient juste que le compositeur devait être dans le coma au moment de faire son office. Soit les musiques sont étranges et assez peu agréables à écouter (surtout hors jeu, comme la musique de la scène d'intro, qui fait tout sauf RPG de style médiéval...), soit insipides et plates au possible. En même temps, vu la médiocrité de l'univers d'ensemble présenté dans le soft, il aurait fallut un miracle pour qu'un quelconque musicien soit inspiré...
Les bruitages sont quant à eux tantôt discrets (trop?) tantôt carrément lourdingues. En vrac, certain sons d'attaque, le cris de quelques monstres, stridents au possible, d'autre grognement de bêtes de très mauvais goûts (pas un grognement en fait, une sorte de renvoi guttural sorti tout droit du cul d'un ours...), et la cerise pourrie sur ce gâteau empoisonné: le râle de mort du héros, mi-drôle mi-agaçant …
En définitive ? Aidyn Chronicles est ennuyeux, moche et bancal dans tout les compartiments qui le compose. Pour un jeu de 2001, là où la Dreamcast claque son Soul Calibur ou son Sonic Adventure 2, là où la PS2 arrive en grande pompe, et là même où la Playstation 1 tient encore l'intégralité du marché mondial dans son esgourde, on peut dire que ce soft ne sera pas la lueur d'espoir de la machine de Nintendo ! À bien y réflechir, Nintendo a peut-être raison de bouder les tiers aujourd'hui, vu les merdes qu'ils ont osés sortir sur Nintendo 64 !
Dommage pour celui-ci en tout cas, car l'histoire, plutôt bien écrite réserve deux ou trois surprises.
Ce fut l'un des seuls que j'ai eu sur N64 (encore aujourd'hui j'en ai 4 ou 5 à tout casser)!
J'avais déjà bouclé 4 fois Ocarina of Time et Majora Mask depuis belle lurette.
Imagine, à côté de chez moi mon cousin se tapait déjà Dead or Alive 2 ou encore Devil May Cry sur PS2, et moi je m'emmerdait sur Aidyn Chronicle... putain la purge, la pire année gamer de ma vie
anakaris si mais lors d'un déménagement elle a été endommagé, j'en ai pleuré
Et vu que c'était fin 2000, j'ai fais l'erreur de montrer à mon père les 1ere images de la PS2 en disant qu'elle sortait bientôt. Du coup mon père n'a pas voulu me racheter une PS1 en me disant que je devrais attendre la PS2, tant qu'a faire.
Du coup j'ai hérité un peu à l'arrache de la N64 de mon cousin pour patienter. mais il avait déjà revendu presque tout ses bon jeux
Merci pour le retour
Ce fut l'un des seuls que j'ai eu sur N64 (encore aujourd'hui j'en ai 4 ou 5 à tout casser)!
J'avais déjà bouclé 4 fois Ocarina of Time et Majora Mask depuis belle lurette.
Imagine, à côté de chez moi mon cousin se tapait déjà Dead or Alive 2 ou encore Devil May Cry sur PS2, et moi je m'emmerdait sur Aidyn Chronicle... putain la purge, la pire année gamer de ma vie
Et vu que c'était fin 2000, j'ai fais l'erreur de montrer à mon père les 1ere images de la PS2 en disant qu'elle sortait bientôt. Du coup mon père n'a pas voulu me racheter une PS1 en me disant que je devrais attendre la PS2, tant qu'a faire.
Du coup j'ai hérité un peu à l'arrache de la N64 de mon cousin pour patienter. mais il avait déjà revendu presque tout ses bon jeux