Le Comte de fer.
Après avoir connu un certain succès en 2009 sur iPhone, celui que l'on appelait à l'époque iDracula connût une espèce de consécration en étant porté sur les plateformes de téléchargements de Sony et de Nintendo.
Dracula: Undead Awakening (c'est son petit nom) est le jeu dont on va parler aujourd'hui, titre paru en janvier 2010 sur le PSN européen, dans le cadre de la gamme "Minis" qui n'existe plus aujourd'hui.
Le titre est à la base une création du studio indé MoreGames Entertainment qui nous vient de Russie et qui est composé de Pavel Kuprianov (programmeur et game-designer) et du graphiste Andrey Kovalchuk.
Le titre a été reprogrammé sur consoles par Abstraction Games, et c'est Chillingo qui édite, le tout vendu à 4,99€.
Comme d'habitude dans ce genre de gamme, on va voir si on a à faire à une belle trouvaille, à un jeu quelconque, ou pire à une authentique arnaque.
Avant de démarrer, je tiens à préciser que ce test est réalisé à partir d'une PS3, sachant que le jeu est aussi compatible PSP.
Premier point positif, les développeurs de ce jeu ne nous ont pas gratifié d'un quelconque scénario indigent, qui sert parfois, dans ces petits jeux à masquer la misère du soft.
En gros, on incarne un espèce de cowboy gothique (un peu à la Darkwatch), aussi raide qu'un T-800 (Terminator) qui doit défoncer du démon et autres saletés libérées par un Dracula bizarre qui balance de l’électricité (à la Raiden, Mortal Kombat).
Bref tout cela est vastement inintéressant, le coeur du soft réside dans un gameplay que je qualifierai de manière barbare de
"Endless-Survivor-Shooter-Action-Game".
Il s'agit d'un jeu d'action, vu de haut où l'on contrôle notre personnage qui doit détruire sans cesse des vagues d'ennemis qui viennent l'agresser.
Le côté Endless suggère donc qu'il n'y a pas de fin dans ce jeu, ou plutôt la partie se termine au moment où vous mourrez. Par conséquent la dimension survie est très présente, car il faut tenir sans cesse et toujours face à des monstres qui seront de plus en plus féroces au fil des minutes.
Notre héros disposera d'un arsenal d'armes, principalement à feu ou à projectiles d'où l'aspect shooter, et enfin avec tous ces ingrédients vous imaginez bien que l'action qui en résulte est assez intense.
Le jeu se joue le plus simplement du monde. La croix directionnelle ou le stick analogique gauche permet de déplacer le personnage.
Les boutons L1 et R1 permettent de switcher entre les armes, tandis que le bouton "Triangle" place la position de tir (et tire en maintenant appuyer sur ce bouton) vers le haut, "Carré" vers la gauche, "Croix" vers le bas, et enfin "Rond" vers la droite.
A signaler que l'on peut effectuer des diagonales avec ces mêmes boutons, ce qui nous donne 8 positions de tirs possibles.
Enfin, le bouton "Select" permet d'activer les "Perks", mais on reviendra sur cette subtilité plus tard.
Le jeu dispose de 3 tableaux, très petits. Le Grave Park qui est un cimetière, le Frozen Earth qui est un niveau enneigé, et enfin l'antre de Dracula, le Castle Hall. La taille très réduite de ces niveaux joue au niveau du stress du joueur car il n'y a pas où se planquer. La finesse n'existe pas dans ce jeu, ou presque.
Histoire de varier un concept un peu trop raide, les développeurs ont pensé à 4 modes de jeu, qui sont plus des variations d'un seul que 4 véritables modes bien différents.
- Le Mode Survival, est le plat principal du jeu. C'est simple, on élimine du monstre et on survit jusqu'à cela devienne impossible.
- Le Mode Rush nous propose le choix entre 3 des plus grosses armes du jeu, avec munitions infinis. Je parle de la scie, du lance-flamme, et de la mitrailleuse lourde. Une fois l'arme choisie, on tentera de résister à un immense déluge d'ennemis qui s’abattra sur nous. Ce mode est particulièrement hardcore.
- Le Mode Wave Attack est peut-être le plus intéressant. On affronte les mêmes ennemis mais par vague cette fois. Certains laisseront de l'argent derrière eux, ce qui aura son utilité.
En effet, entre chaque vague une boutique apparaîtra, on pourra acheter des points de vie, armes et munitions. Cette petite pause permet de faire retomber la pression.
- Le Mode Super Survival est une resucée du précédent mode Survival mais avec de nouveaux bonus.
Signalons que dans les Mode Survival et Super Survival, les nouvelles armes, les points de vie, munitions etc sont dropés par certains ennemis abattus. On démarrera toujours avec un petit flingue, puis on accédera au fusil, à l’arbalète nucléaire, au lance-grenades et ainsi de suite jusqu'à l'arme ultime, à savoir le lance-roquette.
Là je vous entends venir : et Dracula dans tout çà? Il apparaît au bout d'un certain temps, et revient plus tard d'ailleurs. En le tuant, le joueur gagne une médaille, appelé ici un "Chen". Plus on a de Chens, et plus notre rank augmente. D'ailleurs tout l'intérêt dans ce type de jeu, vous l'aurez sans doute déduis, réside dans le scoring pur et dur.
Comme si tout cela ne suffisait pas, les développeurs ont aussi rajouté un petit élément "RPG", à savoir les Perks.
Je pense que nos amis russes, malgré leur travail sur ce jeu d'action très brut, n'ont pas résisté à cacher leur penchant pour le jeu de rôle papier notamment.
En effet, les Perks sont des événements, qui se déclenchent de manière aléatoire. En appuyant sur "Select" on choisit de tenter le Perk, qui en gros s'apparente à un jet de dés. Soit notre vitesse est nettement accrue en échange d'un pourcentage de PV, ou soit on obtient une arme plus puissante d'un coup, ou les ennemis tués rapportent plus de points, ou soit on devient invulnérable 30 secondes... pour mieux mourir à l'issue de ce temps !
Et oui, le Perk est loin d'être un bonus, il peut aussi être aussi un gros malus (comme nous rendre plus vulnérable de dos, ou nous sabrer notre barre de vie, voire nous tuer carrément). En gros, un mauvais jet et c'est souvent toute une partie qui est ruiné !
Et c'est bien là le gros problème de ce jeu, il s'avère mal calibré. Il n'y a pas plus rageant que perdre sur un élément totalement aléatoire, où le joueur ne peut avoir aucune influence. Certes il n'est pas obligatoire d'accepter les Perks, mais certains sont parfois très salvateurs. Mais encore une fois c'est à double tranchant.
Aussi, l'I.A est d'une immense débilité dans le sens où elle ne fait que foncer sur vous. Certains monstres seront plus rapides que d'autres ou feront plus mal mais c'est tout.
Il est important de signaler que Dracula est un ennemi particulièrement pénible à tuer. Il faut parfois vider toutes ses munitions pour le faire tomber et récupérer une médaille. Cette critique vaut surtout pour le Mode Wave Attack, où souvent c'est le dernier et seul ennemi à abattre et que ce combat totalement inintéressant dure des plombes !
Techniquement ce n'est pas la joie non plus. Trois pauvres stages, et c'est tout ! L'interface est quant à elle d'une rare austérité.
Même si la 2D est plutôt sympathique (avec de la 3D pour certains effets d'éclairages), optez pour une version PSP car sur PS3, j'ai rarement vu un aliasing aussi prononcé.
Le personnage est d'une raideur et d'une lenteur (vitesse par défaut) consternante, le tout servi par une animation digne d'une Atari 2600... Seuls les ennemis sauvent le jeu car ils sont rapides, plutôt bien animés, variés et surtout très nombreux. Ce déluge de sprites, notamment en mode Rush impressionne pour un jeu de si petite envergure, le tout sans aucun ralentissement.
La bande-sonore se résume à un seul et unique thème. En plus, il se permet d'être mauvais, très générique, et vite répétitif.
Même si le jeu est largement jouable, je n'aime guère la mapping des boutons, et les diagonales sont un peu lourdingues à sortir. Enfin, la durée de vie de ce jeu dépend du degré de motivation de l'être humain pour scorer, et s'en vanter ensuite lors de soirées mondaines...
Bizarre ce jeu. Au début, j'étais franchement outré que l'on propose des choses pareilles sur le PSN, à 5€ en plus ! Un achat compulsif, sans connaissance de cause peut vite devenir une douche bien glacée.
La première impression que m'a faite ce Dracula: Undead Awakening fût donc extrêmement négative. Cependant, en me forçant et en creusant un peu, on constate qu'il n'est pas si mauvais qu'il en a l'air le bougre.
Même si certaines idées sont franchement maladroites, et certains modes n'ont pas lieu d'être ou auraient mérité une meilleur finition, le titre de MoreGames possède une chose assez essentielle et que l'on ne retrouve pas toujours dans ce genre de petite production : le fun.
Au final, sur de petites sessions, sur PSP uniquement, je dirais pourquoi pas. Mais si je réponds à la question du début, je trouve le prix un peu excessif pour ce que c'est. En tout cas, ce titre PSN est loin d'être un indispensable.
Fiche technique:
Titre: DRACULA: UNDEAD AWAKENING
Développeur: MOREGAMES ENTERTAINMENT & ABSTRACTION GAMES
Éditeur: CHILLINGO
Genre: ACTION-SURVIVAL HORROR
Année: 2010
Autre support: iPHONE, WIIWARE, DSIWARE, PSP
Nombre de joueur(s): 1
Localisation: 
NOTE PRESSE (pspminis.com - 29 Novembre 2009)

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