What a horrible night to have a curse.
Étonnante! Tel est le qualificatif approprié pour décrire cette suite du premier Castlevania sorti en 1987 au Japon et en 1990 en Europe, et qui ne reprend en rien les mécaniques de gameplay de ce dernier. Dracula II Noroi no Fuiin plus connu chez nous sous le nom de Castlevania II: Simon's Quest est à l'instar du second épisode de The Legend of Zelda un titre un peu "OVNI" dans la série mais qui amène tout un tas d'innovation que l'on retrouvera plus tard notamment dans les différentes séquelles de la série vampirique de Konami. Présentation.
Le second épisode de Castlevania dispose d'un scénario un peu plus travaillé que le premier. On retrouve notre ami Simon Belmont, 7 ans après avoir vaincu Dracula dans le tout premier épisode. Alors que son état de santé commence sérieusement à se dégrader, une mystérieuse femme vient lui révéler qu'il est en fait atteint d'une malédiction. En effet, avant de mourir Dracula lui a jeté une malédiction sur lui et sa descendance. Acculé, Simon n'a d'autres choix que de ressusciter Dracula, et le battre à nouveau pour le lever le sort maléfique qui le ronge.
Seulement cette fois, sa quête ne se fera pas au sein du château de ce dernier, le Castlevania, mais dans différents endroits comme des manoirs gardés par les sbires du Comte démoniaque.
La première chose qui surprend dans ce Castlevania II est que le jeu démarre dans une ville, en l'occurence la ville de Jova. Exit donc le jeu de plateforme-action ultra linéaire que constituait le premier opus, place à un vrai jeu d'aventure teinté de RPG. Le jeu possède en effet plusieurs villes. Il sera possible en leur sein de discuter avec les habitants qui donneront des indices pour bien progresser dans l'aventure, d'acheter de l'équipement à des marchands, ou encore d'aller se reposer et restaurer ses points de vie à l'Église.
Cependant tout ne sera pas facile, loin de là même. Au fil de la progression de l'aventure et de la découverte de nouvelles cités, certains habitants vous craindront, vous mentiront en vous donnant de fausses informations, voire vous insulteront. Et ils n'ont pas tord dans la mesure où les objectifs de Simon sont assez égoïstes, ressusciter Dracula n'est pas une perspective heureuse pour le paysan du coin même si c'est pour mieux le vaincre.
Bref, tout çà pour dire que cette suite va amener tout tas de nouveautés vraiment surprenantes pour les joueurs ayant retourner le premier Castlevania sur NES en 1986.
Parmi ces nouveautés outre les villes et le fait que le jeu ne se déroule plus dans le château de Dracula, on trouve l'intégration d'un cycle jour/nuit. En effet, Simon sera plus fort le jour que la nuit. La nuit étant le moment où la malédiction bat son plein. D'ailleurs durant la nuit, il est impossible d'entrer dans une maison ou de discuter avec un NPC,. Tous se terrent chez eux, et on ne trouvera dans les rues que des mort-vivants.
Lorsque je vous parlais en introduction de l'aspect RPG du soft de Konami, je pensais en réalité au système de Level qui permet à Simon de monter en niveau tout simplement. La gestion de l'inventaire est assez poussée, on retrouve bien sûr les armes secondaires du premier Castlevania comme l'eau bénite par exemple. Sauf qu'ici il faut les acheter, et souvent très cher. La monnaie d'échange sont les cœurs ramassés sur les ennemis. Les cœurs permettaient dans le premier Castlevania d'utiliser ces armes un peu comme des munitions puisqu'elles étaient limitées dans leur utilisation. Ici c'est la même chose, sauf qu'en plus les cœurs servent à acheter ces dites armes.
Quand je parlais de l'aspect aventure, je pensais bien sûr à l'interaction avec les NPCs, mais surtout au fait que le jeu est totalement non-linéaire. Il faudra toujours lire entre les lignes lors des différentes phases de dialogues, et surtout très bien se repérer. On peut déplorer le fait que le joueur ne dispose pas d'une carte, il arrive souvent de tourner en rond avant de débusquer le bon chemin à prendre. Les pièces que l'on cherchera, à savoir les artefacts de Dracula se trouveront toujours dans un manoir. Le jeu en compte 5 et sont souvent gardés par un boss mais ce n'est pas automatique. Les forêts, cimetières, ou rivières feront la plupart du temps la transition entre les villes et ces manoirs.
Il faudra aussi saisir certains points du gameplay. L'eau bénite servira par exemple à trouver des chemins cachés puisqu'elle peut détruire certaines briques d'un mur. L'item d'invincibilité temporaire peut être utilisé pour traverser un endroit qui paraît impossible à passer comme des marécages empoisonnés. Bref, le cerveau du joueur sera mis à rude épreuve, et encore je ne parle même pas des Dracula's Riddles qui constituent un vrai casse-tête.
C'est en cela que vient la vraie difficulté du jeu car contrairement au premier Castlevania, ce Belmont's Quest est vraiment plus abordable. Les monstres ne sont pas très forts, leurs patterns sont faciles à assimiler contrairement au premier, les passages plateformes sont dans l'ensemble plus simple, mais le point qui m'a choqué le plus, ce sont les boss.
Peu nombreux, il s'avèrent extrêmement facile à battre au point qu'après les avoir vaincu, ils réapparaissent dans leurs salles tels de vulgaires mobs! Le combat contre La Mort par exemple (boss qui avait traumatisé pas mal de joueurs sur le premier) dure ici une dizaine de secondes! Le pire étant le Castlevania, totalement méconnaissable, sans monstre, vide, à l'abandon. En même temps l'aspect scénaristique justifie amplement cette direction. Dracula est mort dans cet épisode, et ses sbires sont en conséquence moins solides, voire absents. Non vraiment, la difficulté de ce jeu réside dans son côté casse-tête, pour preuve j'ai eu recours à quelques reprises de soluces en tout genre, histoire de ne pas rester bloquer à sabrer répétitivement du monstre.
D'un point de vue de la réalisation, on reste vraiment dans la lignée du premier. On retrouve le même style graphique, la même palette de couleurs, des décors dans le même ton, on ne sent guère d'évolution de ce côté-là. Pire même, le jeu dispose de quelques défauts notables, comme les clignotements de sprites qui peuvent survenir çà et là, tout comme de gros ralentissements. En plus de cela, les villes sont décevantes dans la mesure où seule la couleur des briques changent. Le graphisme des niveaux s'avèrent donc assez répétitifs. Cela est aussi valable pour le bestiaire peu varié, avec même des monstres repris de l'épisode précédent comme les hommes-poissons, les squelettes blancs ou encore les vampires-fantômes.
Du côté de la jouabilité, on retrouve exactement la même que dans l'épisode précédent avec un Simon toujours aussi raide. Quelques difficultés sont à signaler pour ce qui est de la gestion des sauts mais globalement on s'habitue vite, et puis le jeu est encore une fois moins exigeant que le premier.
Concernant l'aspect sonore, on retrouve de superbes compositions signées Kenichi Matsubara. Certains thèmes seront d'ailleurs repris et réarrangés dans d'autres Castlevania comme Bloody Tears. Il est juste un peu dommage qu'il n'y ait pas plus de pistes. Quant aux bruitages, ils restent strictement identiques au premier.
Pour ce qui est de la durée de vie, disons qu'elle est variable. En théorie elle est assez courte, après un joueur normal comme moi peut mettre une dizaine d'heures pour le finir. Cela dépend de votre "skill".
Enfin et on ne l'a pas noté, le jeu dispose d'un système de password, histoire de reprendre l'aventure là où on l'avait laissé. Ce test est effectué à partir de la version américaine. La version française propose elle-aussi des mots de passe alors que la version japonaise proposait un système de sauvegarde très pratique.
A signaler enfin la présence de continues infinis, qui "facilitent" un petit peu la progression. Un petit peu car après chaque GAME OVER, on se retrouve avec 0 cœur. Donc il faut prévoir du farming pour récupérer son butin, ce qui forcément, rallonge assez artificiellement la durée de vie. Signalons enfin que le jeu dispose de 3 fins différentes.
Ce Castlevania II provoque deux réactions chez les fans: le rejet ou l'adhésion. Pour ma part j'opte pour le second choix, j'ai été complètement séduit par cette suite. Séduit car elle ne se contente pas de faire du copié/collé du premier. Ce Castlevania II amène de très bonnes idées, et ouvre la voie vers les titres de la série moins linéaires et plus axés sur l'exploration à la manière d'un Metroid.
Le titre de Konami s'avère être une suite scénaristiquement cohérente au premier, le côté aventure/RPG est vraiment plaisant même si la progression s'avère assez heurtée du fait de la difficulté à décoder les différents indices, mais aussi de l'absence d'une carte pour se repérer. Même si il n'est pas exempt de tout reproche, ce Castlevania II s'avère être au final être une expérience positive que je recommande.
Fiche technique: Titre: DRACULA II NOROI NO FUIIN Développeur: KONAMI Editeur: KONAMI Genre: ACTION-RPG Année: 1987 Autres supports: TIGER LCD Nombre de joueur(s): 1 Localisation: Jeu testé en version américaine
NOTE PRESSE (Player One 001 - Septembre 1990)
RESSOURCE PRESSE
Screenshots:
Bonus:
En bonus, je vous propose le spot TV américain avec en musique de fond l'excellent thème The Silence Of Daylight.
sauf qu'arriver au boss sans perdre de vies c'etait super chaud, et dans le stage de la Mort, quand tu perdais une vie, pas moyen de recupérer de l'eau bénite
C'est bien vrai. le plus dur du niveau, pour moi, reste la dernière ligne droite avant le boss avec ses foutus chevaliers et les méduses qui enlèvent 4 points de vies à chaque blessures, c'était pas évident (et ça l'est toujours pas d'ailleurs ).
C'est le genre de phrase qui marque un joueur à vie, et pourtant c'est une phrase toute con mais je sais pas, quand elle débarque ça fait limite flipper quand t'es gosse et c'est toujours mauvais présage.
Je confirme, mais avec la technique "eau bénite", elle dure pas bien longtemps
Le stage de la mort + la mort elle-même sur le premier Castlevania = Dépression nerveuse