Viva la revolución!
C'est incontestable, le révolutionnaire Che Guevara est devenu au fil du temps à la fois une figure historique, mais aussi un produit commercial rentable. Entre les films, les chansons, les sacs pour "djeuns", il y eut le jeu vidéo conçu en 1987 par la société japonaise SNK. Un jeu que les papas de King of Fighters nommeront sobrement [igGuevara[/g] au Japon et au Japon seulement!
Car oui en occident, et plus particulièrement aux USA, on n'apprécie guère les communistes, et le titre se verra rebaptiser
Guerilla War, ce qui est plus politiquement correct...
En effet l'histoire de la version japonaise diffère de la mouture occidentale. Le joueur est invité le Che en mode 1 joueur, ou le duo Ernesto Guevra/Fidel Castro en mode 2 joueurs. Ils devront aller renverser le régime de Batista à Cuba. Le jeu suit avec pas mal de libertés les faits historiques, mais l'essentiel est bien présent.
Pour ce qui est des versions occidentales, les références à ces personnages ont disparu, on dirige simplement deux révolutionnaires qui devront aller déboulonner un roi autoritaire dans un pays des caraïbes non-mentionnés. Point.
Tout cela reste assez accessoire, puisque le scénario du jeu qui tient sur une feuille de papier toilette est surtout là pour poser le cadre à ce qui s'apparente comme une espèce de clone de Ikari Warriors mais avec des différences.
Le jeu est donc un run & gun en format vertical. Aucune réflexion ou subtilité dans ce programme, il s'agit simplement ici d'avancer et d'éliminer tout ce qui porte une arme à la main.
Le jeu se joue à 2 boutons, un bouton permet de tirer avec son fusil de base, et un autre permet de jeter des bombes. Le stick de la borne permet quant à lui de mouvoir son personnage dans les 8 directions. En effet, il est possible de tirer dans les 4 diagonales, et faire se retourner sur lui-même son personnage.
Au fil du jeu, il sera possible de récupérer des armes plus puissantes mais à munitions limitées dans le temps, comme les fusils lance-grenades ou les lance-flammes. Il sera aussi possible de s'emparer d'un tank ennemi. L'avantage c'est que l'on pourra encaisser un nombre certain de coups avant que ce dernier soit détruit. Car oui, Guevara est un jeu qui ne pardonne pas et qui se veut "réaliste". Si notre personnage reçoit la moindre balle, il meurt.
L'essentiel des ennemis est constitué de soldats loyalistes. Certains ne feront que balancer des grenades, alors que d'autres construiront des barricades ou encore se cacheront dans les feuillages pour nous attaquer lâchement. Le Che fera néanmoins des rencontres plus musclées, comme des gros chars d'assaut, des trains ou encore un hélicoptère. Ces gros engins sont souvent des boss.
En outre, durant les niveaux les révolutionnaires seront sollicités à tout moment pour délivrer leurs potes pris en otage. Ces derniers constitueront toujours des boucliers humains (si ce n'est pas lâche comme pratique...). Pour les sauver il faudra simplement leur passer dessus. Il faut leur éviter d'être pris entre deux feux, ou carrément de leur tirer dessus par inadvertance. Délivrer les otages permet de récupérer un bonus de points, les laisser mourir ou les tuer fera perdre des points.
Voilà pour les présentations globales. Que dire sur ce jeu? D'abord, ce run & gun est vraiment frénétique. Malgré la mollesse du déplacement de notre personnage, le rythme est soutenu et on ne constate aucun temps de pause: ça tire à tout va, et tout le temps! Ensuite, le jeu est vraiment
très dur. Le finir en un crédit est vraiment un exploit digne d'un superplayer et je pèse mes mots. Guevara fait bien parti de cette catégorie de shooting où on improvise rien, ou peu de choses. Il faut vraiment y jouer et y rejouer pour assimiler les différents patterns. Donc ceux qui aiment le challenge seront clairement servi avec ce plat retro concocté par SNK.
Concernant la technique golable de Guevara, graphiquement c'est solide pour un titre datant de 1987. Certes les graphismes ont bien vieilli et s'avèrent peu variés, mais les sprites sont sympathiques et l'ambiance un peu cartoon détonne, surtout comparée aux productions actuelles du genre beaucoup trop réalistes et assez froides.
L'animation saccade un peu lorsque l'écran est surchargé de sprites (ennemis et tirs). Sinon l'ensemble est vraiment rudimentaire.
La jouabilité est bonne au stick arcade, les diagonales se trouvent facilement, par contre au pavé directionnel d'une manette c'est une autre paire de manches. Il faut compter un temps certain pour avoir les bons réflexes avec une manette classique. Les musiques sont moyennes, les bruitages sont quant à eux sympathiques et intègrent même des petites voix de synthèses. Enfin la durée de vie du jeu en soi est famélique, cette épopée révolutionnaire ne comprends que de 4 petits niveaux, le jeu se finit en moins de 30 minutes. Par contre ce qui allonge cette durée de jeu, c'est bien évidemment la difficulté du titre de SNK.
Je conseillerai surtout Guevara aux joueurs chevronnés habitués ou qu'ils veulent se lancer dans le superplay. Il y a vraiment de quoi faire, que ce soit en terme de scoring, de One Credit. Les autres quant à eux seront moins réceptifs à ce programme un peu trop difficile, au gameplay et à la technique vraiment daté. Cependant pour les curieux, sachez que ce jeu est disponible dans le catalogue Minis sur le PlayStation Store européen sous son nom occidental (Guerilla War) à un prix dérisoire.
Fiche Technique:
Titre: GUEVARA
Editeur: SNK
Arcade System: SNK PSYCHO SOLDIER HARDWARE
Genre: ACTION-SHOOT THEM UP
Année: 1987
Autres supports: AMSTRAD CPC, ZX SPECTRUM, COMMODORE 64, AMIGA, ATARI ST, FAMICOM/NES
Nombre de joueur(s): 2
Localisation:

Jeu testé en version américaine
NOTE PRESSE (Your Sinclair
028 - Avril 1988 )
Screenshots:
Bonus retro:
Pas de cartouches en plus à proposer, desolé soldat!