Des joutes guerrières dans la poche!
Dynasty Warriors faisait parti des titres de lancement de la Sony Playstation Portable puisqu'il était sorti le 16 décembre 2004 au Japon.
C'est donc avec une logique implacable qu'un an plus tard son pendant japonais paraissait sur la portable toujours aussi fraîche de Sony, Samurai Warriors: State of War. Rendez-vous donc sur le champ de bataille, avec du sang, des larmes et des hordes démesurées de soldats.
Ina
Samurai Warriors: State of War ou de son petit nom japonais Geki Sengoku Musou est un jeu de d'action de type mêlée propre à la série de Koei.
On retrouve dans ce jeu une galerie de personnalités du Japon féodal comme Yukimura Sanada, Oda Nobunaga, Oichi, Ishikawa Goemon ou encore Hattori Hanzo.
Au départ seuls quelques généraux seront séléctionnables, au fil de l'avancée de la campagne on pourra en débloquer de nouveaux pour un total qui s'élèvera à une vingtaine.
Chaque général a son scénario, même si pas mal d'entre eux partageront en réalité le même scénario.
Samurai Warriors est une relecture de l'histoire japonaise. Les développeurs ont imaginé des alliances entre différents seigneurs de guerre, dans le but d'unifier le pays. On trouve donc l'Alliance de l'est, l'Alliance de l'ouest, la conquête de Nobunaga, l'accession de Tokugawa.
Pour les mordus d'histoire japonaise, le titre est intéressant puisqu'ils retrouveront des personnages historiques dans des situations improbables.
Effectivement, chaque bataille donne lieu à de longues phases de dialogues écrits, qui exploitent le background des personnages, tout en servant de fil directeur pour le scénario de notre général.
Mais l'intérêt de Geki Sengoku Musou ne situe pas vraiment dans son contexte historico-militaire même si il s'avère être un élément efficace pour l'ambiance, mais dans son gameplay.
Pas de plaines immenses ici, nous sommes sur PSP, et les développeurs ont divisé le champ de bataille en mini-cases à l'image d'un Wargame.
Les cases bleus représentent les cases alliés et les cases rouges, les cases ennemies. Notre général ne sera jamais seul, et d'autres officiers l'accompagneront dans ses joutes. A signaler, qu'il sera possible de choisir sa garde personnelle qui sera constitué au maximum de 3 soldats. Détail amusant, on peut choisir des généraux ennemis pour constituer sa garde, on peut se retrouver à combattre un général, alors que lui-même nous sert d'allié à l'écran!
Les gardes ont une importance puisqu'il sera possible d'augmenter ses stats grâce à eux, mais pas seulement. Le général pourra récupérer sur le champ de bataille des charmes, qui sont en fait des sorts que l'on lancera sur un ennemi (paralysie, poison, foudre) ou bien un sort de santé à utiliser sur nos troupes par exemple.
Le système de jeu est au tour par tour. Le champ de bataille est donc représenté par ce grand damier. On déplace donc notre général sur le damier pour aller ensuite affronter l'ennemi se trouvant dans la case sélectionnée.
Ce gameplay peut s'apparenter à celui d'un jeu de stratégie, mais l'étiquette "bourrin" est difficile à décoller sur l'édifice Dynastsy Warriors. En réalité il s'agira très souvent (toujours?) de défendre son drapeau, de capturer le drapeau ennemi, et d'éliminer des hordes entières de soldats. Il est quand même regrettable que cet aspect stratégique n'ait pas été plus développé que çà, mais les puristes noteront que cela aurait quelque peu dénaturé l'identité du soft.
Remplir le damier de bleu octroiera des bonus en tout genre tout comme finir un combat avec une bonne note comme "A", mais finalement on préfèrera se concentrer sur l'essentiel, et débarrasser rapidement la zone du général ennemi.
Un système de niveau est aussi présent, et les upgrade d'armes et de techniques seront calqués sur nos stats. En clair, plus vous utilisez les techniques "Musou" et plus vous développerez de nouvelles techniques ou améliorerez les anciennes.
Le titre de Koei est globalement assez riche en contenu, mais les combats restent les combats, c'est-à-dire un massacre en règle d'une I.A sous-développée et qui a la mauvaise habitude de se déplacer en bande. C'est jouissif, çà défoule, çà détend, mais çà ne va pas plus loin. Surtout sur PSP où l'immensité des plaines est remplacée par ces mini-zones à la surface très réduite, le jeu de massacre perd clairement en intensité. Le côté épique est moins présent. D'ailleurs chaque combat dure environ 2 minutes, et les missions sont toujours identiques, à savoir liquider des "Major" ou des soldats réservistes, ou encore trucider le maximum d'ennemis en moins d'une minute. C'est certes très court, mais après tout l'ensemble est bien adapté à la portabilité de la machine de Sony.
Outre ce mode Story, il existe un mode Free qui nous permettra de refaire des escarmouches pour le plaisir, ou encore un mode multi sympathique, jouable jusqu'à 4.
Techniquement, ce n'est pas la panacée. Graphiquement, c'est toujours aussi terne, vide, peu interactif, avec ce fameux brouillard qui nous empêche de voir à plus de 10 mètres. On note aussi quelques petits soucis d'affichages, notamment pour les soldats ennemis ou alliés. Néanmoins pour contre-balancer ce constat peu glorieux, on remarquera que les petites parcelles ont le mérite d'être assez variées puisqu'on combattra en plaine, dans la neige, sur le bord d'une rivière voire à l'intérieur d'une bâtisse typiquement nippone.
Aussi, et il est important de le signaler, le jeu est fluide, on ne constate aucun ralentissement, les équipes d'Omega Force ont visiblement fourni de gros efforts à ce niveau-là, vu que c'était une des tares du premier Dynasty Warriors sur PSP.
L'aspect sonore est de faible niveau, avec quelques voix en anglais (bravo pour l'immersion), ainsi qu'une musique de type rock très "supermarché" et surtout sans grand rapport avec le côté japonais, historique et épique du jeu.
Néanmoins certains thèmes sont moins dégueulasses, comme le thème des menus.
La jouabilité ne pose aucun problème, je dirais même que c'est l'un des points forts du jeu. Le titre est accessible, très jouable, un bouton permet de recarder dynamiquement la caméra, et quel bonheur quand même de trucider tout ce qui se trouve à l'écran! Seul petit couac: l'anglais. Le titre n'a pas bénéficié de localisation en français, et un non-anglophone passera totalement à côté de l'histoire d'autant que le niveau requis est assez costaud.
Enfin la durée de vie est l'autre point fort du jeu, elle est juste énorme. Terminer tous les scénarios de tous les personnages demandera facilement plusieurs dizaines d'heures de jeu.
Si vous accrochez un minimum, vous en aurez clairement pour votre argent.
Ni vraiment mauvais, ni vraiment bon, Samurai Warriors State of War se destine avant tout aux aficionados de la série. Si vous cherchez la subtilité dans un jeu, je ne peux que vous conseiller de passer votre chemin, tellement le titre de Koei est encore une fois bourrin.
Si par contre vous êtes quelque peu sensible à l'Histoire japonaise, et que vous vous contentez de peu pour vous amuser, Samurai Warriors peut constituer dans ce cas un divertissement décent.
Cependant, d'autres titres de la série de Koei ont suivi sur PSP, il se peut que ce State of War commence clairement à accuser son âge.
Fiche technique: Titre: GEKI SENGOKU MUSOU Editeur: KOEI Genre: ACTION-BEAT THEM ALL Année: 2005 Autre support: EXCLUSIF Nombre de joueur(s): 4 Localisation: Jeu testé en version américaine