Ninja au service de milliardaires...
Effectivement, sous ce petit titre un brin provocateur, nous allons parler aujourd'hui de l'un des titres (si ce n'est carrément the titre) le plus cher de la Sega Saturn, Shinrei Jusatsushi Taromaru connu aussi sous le nom de Psychic Killer Taromaru.
Le titre a été développé par l'obscur Time Warner Interactive Japan et est sortit en 1997 sur la 32 bits à seulement 7500 exemplaires. D'où sa rareté donc, et d'où son prix assez exorbitant qui peut atteindre près de 500€, soit plus du double de Radiant Silvergun sur la même machine!
Ce titre est finalement peu connu du public, et n'avait fait aucun bruit à sa sortie à l'époque. Des rumeurs affirment que le jeu existe aussi sur la système arcade de Sega, le S-TV, si c'est le cas, cette version réussirait l'exploit d'être encore plus rare.
Petite précision avant d'entamer le test à proprement dit, Taromaru a été en partit enfanté par Hiroshi Iuchi, tranfsuge de Treasure. Un gage de qualité?
Point de scénario incroyablement élaboré ici, l'histoire est très simple.
Le jeu se situe dans un Japon féodal en proie à de gros troubles. La fille du ninja Taromaru a été enlevé par des forces démoniaques. D'ailleurs ces monstres s'amusent à enlever toutes les femmes du pays, on se demande pourquoi d'ailleurs.
Accompagné de son ami bonze Enkaï, il décide simplement d'aller récupérer sa fille.
Et c'est tout!
L'intérêt du jeu se situe avant tout dans son gameplay, et là Taromaru se situe comme un héritier des jeux d'arcade des années 90. Jouable seul ou à deux, Taromaru se définit dans son gameplay comme un jeu d'action 2D side-scroller. J'ai bien dit dans son gameplay car dans les faits, le jeu est en 2,5D, avec des décors modélisés en 3D pour la plupart d'entre eux.
Le jeu s'inspire de plusieurs titres comme Shinobi, Kujaku-oh (Mystic Defender chez nous), Magic Sword mais surtout d'Alisia Dragoon.
En effet, nos personnages ne disposent pas vraiment d'armes, et se battent avec leurs pouvoirs psychiques d'où le titre du jeu. Ce pouvoir se manifeste à l'écran par des éclairs. Pour frapper un ennemi, il faut s'approcher de lui et presser sur le bouton du tir, ce dernier sera automatiquement locké. Si on se trouve trop loin d'un ennemi, le curseur ne réagira pas donc.
En maintenant le bouton du tir appuyé, on pourra balancer un éclair plus puissant, un peu à la manière d'un tir chargé de R-Type. Autre feature très importante, l'aura du personnage. Effectivement, un bouton du pad permettra au joueur de déclencher pendant un laps de temps très bref une aura autour de son avatar. Cette aura pour effet de rendre invulnérables Taromaru et Enkaï aux coups et tirs ennemis. Seulement l'utilisation de cette aura nécessite un bon timing. Une fois cette bulle d'énergie maîtrisée, le gameplay du jeu prend toute sa mesure dans le sens où on pourra combiner cette protection au tir chargé et ainsi accroître l'efficacité de notre avatar tout en gérant les assauts ennemis.
Autre point qui rappelle un peu le Magic Sword de Capcom, il sera possible de capturer un ennemi et d'en faire un allié de soutien. Même si son aide n'est pas d'une immense utilité, il sera toujours possible de le faire exploser sur ses anciens petits copains.
Enfin nos avatars peuvent sauter, dasher, glisser, la panoplie habituelle en somme.
Même si il se joue à 3 boutons, et donne une fausse impression de simplicité, le gameplay est intelligent et suffisamment profond pour donner le plaisir que l'on attend dans ce type de jeu. Point de superflu ici, tout est à base de réflexe, de bonnes combinaisons de coups simples, ainsi qu'une bonne appréciation des distances un peu comme dans un jeu de combat.
Une des autres particularités de Taromaru, c'est le fait que le jeu ne soit pas divisé en plusieurs niveaux, le jeu se déroule sur un seul gros niveaux avec aucun écran de transition et aucune pause. Une fois un boss vaincu, on passe immédiatement à la suite, le jeu ne propose donc aucun temps mort, et invite le joueur à finir le titre en une traite.
D'ailleurs les combats contre les boss sont très nombreux, et assez variés, avec chaque fois des patterns différents pour les éliminer.
Les ennemis sont nombreux et variés, et s'inspirent pour la majorité d'entre eux des Yôkaï, ces monstres et démons de la mythologie japonaise. On trouve aussi des ennemis humains comme des ninjas, des kunoichis, ou encore des prêtres shinto.
Le jeu baigne allègrement dans une ambiance horrifique inspiré de classiques du genre du cinéma nippon ou encore de la BD et des mangas. Le jeu est très violent, voire gore avec ces ennemis qui explosent littéralement. Le contenu est donc bien mature et on est très loin du Japon bucolique, des cerisiers tout çà...
D'ailleurs graphiquement le jeu est vraiment très joli sur une console comme la Saturn. Les décors sont réussis, l'atmosphère japonaise est extrêmement bien retranscrite. Les sprites sont fins, et détaillés, et souvent de tailles imposantes grâce aux très nombreux boss qui peuplent le jeu.
Les décors sont variés même si le jeu se déroule dans le même pays. On traversera des villes-fantômes, des maisons en feu, une rivière, une forêt, bref les alentours de la ville théâtre de l'action.
La 3D est parfaitement intégré au jeu, elle ne donne jamais un côté "cheap" à la production. Au contraire même, elle donne une profondeur assez appréciable, ainsi qu'une foule d'effets spéciaux bien réalisés qui se déclenchent souvent après un combat contre un boss.
L'animation ne souffre d'aucuns ralentissements ou autres bugs fâcheux. Tout se déroule de la manière la plus fluide. Les déplacements de notre héros se déroulent à bonne vitesse, et l'animation globale des ennemis est sympathique (notamment les boss). Les animations 3D sont dynamiques et ne gênent jamais à la progression du jeu.
La bande sonore soutient à merveille le visuel du jeu puisqu'elle est composée essentiellement de thèmes provenant d'instruments de musique traditionnels japonais comme le shamisen, le shakuhachi etc... Immersion garantie! En outre le jeu dispose d'un grand nombres de synthèses vocales ou autres petites phrases entièrement en japonais.
Les commandes répondent à merveille, rien de plus à signaler. Enfin si, le gros soucis du jeu ne vient en fait ni de son gameplay très bon, ni de sa réalisation très plaisante, mais de sa durée de vie. Il faut environ une petite heure pour en venir à bout. D'autant que la rejouabilité est assez mauvaise car ce jeu n'a pas de système de scoring élaboré qui peut pousser s'y attarder. Pas de multiplicateurs de points, ne de chaînes de combos, rien de tout cela, on est clairement dans du old school de chez old school. Cette durée de vie est d'autant plus préjudiciable à cause du prix du jeu. Vous vous voyez déboursez 300 ou 400 € pour une heure ou 2 de jeux effectifs?
Et c'est bien là les seuls problèmes de Taromaru, car tout le reste est bon, très bon même. La réalisation est de très grande qualité sur la Saturn, et surtout le gameplay est suffisamment bien travaillé et original pour accrocher le joueur dès les premières minutes.
Pyschic Killer Taromaru est un des innombrables "trésors cachés" de la 32 bits de Sega. Plus que la durée de vie, son plus gros défaut vient de son prix, et là j'ai envie d'espérer voir ce titre un jour sur les plateformes de téléchargement, et plus globalement les gros titres Sega Saturn. Espérons que la sortie prochaine de Radiant Silvergun sur le XBLA ne soit que le début d'une liste...
Fiche Technique: Titre: SHINREI JUSATSUSHI TAROMARU Développeur: TIME WARNER INTERACTIVE (Japan) Editeur: TIME WARNER INTERACTIVE (Japan) Genre: ACTION Année:1997 Autre support: EXCLUSIF Nombre de joueur(s): 2 Localisation:
NOTE PRESSE (Consoles + 063 - Mars 1997)
RESSOURCE PRESSE
Screenshots:
Bonus retro:
En bonus un superplay réalisé par mmxx. Il s'agit d'un one lifer.
J'avais vu le test vidéo de retro game test et ça avait l'air bien sympa, mais eux parlait d'un gameplay répétitif il me semble. Enfin t'façon vu le prix ... ^^
J'aimerai bien y jouer mais à moins d'une sortie déma comme tu l'a dis, bah ça risque pas d'arriver xD
J'aimerai bien me le faire, mais je pense que niveau argent bah.... j'attendrai un bon moment encore !