Gut gegen Böse
On a longtemps pensé que le premier épisode de la célèbre série de Konami, Castlevania, était apparue sur MSX. Et pourtant c'est faux, le tout premier Castlevania est sortit le 26 septembre 1986 sur Famicom Disk System.
Akumajô Dracula ou
Vampire Killer en Europe est quant à lui sortit sur MSX 2 le 30 octobre 1986, soit un mois plus tard.
Cette épisode n'est pas une conversion brut de l'opus FDS, mais bel et bien une adaption originale, proposant un gameplay sensiblement différent.
Simon Belmont
La trame de Vampire Killer sur MSX 2 est identique à celle du premier épisode sur NES. L'action se déroule en 1691 en Transylvania. Simon Belmont, dernier héritier du clan Belmont, part rendre visite à Dracula dans son château le Castlevania, afin de récupérer sa fiancée enlevé par le Prince du mal, la vieille du mariage de nos deux tourtereaux.
Les 6 niveaux du jeu sont identiques à la version 8 bits Nintendo. On retrouve donc le Hall, le Corps de Garde, le Laboratoire, la Tour de l'Horloge etc... Seulement dans cette version, l'architecture des niveaux est différente.
En premier lieu, les niveaux ne disposent pas de scrolling, le jeu est découpé en écran fixe, ou en tableau si vous préférez. Le décor ne défile donc jamais. En plus de conserver l'aspect action et plateforme de l'opus NES, cette version MSX 2 ajoute une dimension exploration.
En effet, il faudra constamment chercher des clés blanches qui sont cachés dans les niveaux, pour ouvrir les portes du château et ainsi continuer notre progression. Ainsi, ce système implique de nombreux va-et-vient dans les salles, sachant que les clés sont toujours cachés dans des murs.
Autre élément, les clés jaunes qui permettent quant à eux d'ouvrir les nombreux coffres qui parsèment les niveaux. Ces coffres contiennent des éléments favorables, comme par exemple le sablier qui fait figer le temps, le même que celui de l'opus NES.
Enfin dernier détail qui diffère avec l'opus originel et qui donne une petite impression de RPG au soft, celui de la présence d'un marchand assez inquiétant, lui-aussi caché dans les murs du château. On pourra acheter moyennant des cœurs que l'on collecte dans les levels, des items comme par exemple des soins.
Tout cela fait de ce Vampire Killer un jeu plus axé exploration que son aîné, rendant la progression nettement moins linéaire.
Rajoutons à cela que notre avatar dispose toujours de son fouet, le Vampire Killer, ainsi que d'armes de jets comme la hache boomerang, ou encore la redoutable eau-de-vie.
L'intégralité du bestiaire est repris de l'épisode NES, tout comme les boss d'ailleurs. Citons par exemple, Frankenstein qui est le boss 4, ou Medusa le boss 2.
Tous ces bons éléments sont malheureusement quelque peu gâchés par une jouabilité qui n'est pas un modèle de précision et de confort. Les déplacements de Simon Belmont sont très brusques et très heurtés. On sent en permanence une certaine rigidité au niveau des contrôles. On a du mal à trouver les diagonales pour monter les escaliers par exemple. Les passages plateformes sont tout aussi délicats, sans oublier la difficulté dantesque du jeu qui accentue cette impression de "raideur".
Le jeu est vraiment très difficile, à cause notamment de la maniabilité, mais aussi de l'animation hasardeuse des ennemis, et surtout du fait que l'on dispose uniquement de 3 vies sans continues pour boucler tout le jeu. Personnellement je n'ai pas réussi à le terminer tellement le challenge est ardue!
L'aspect technique est honorable sur MSX. Les différentes sections du château offrent une bonne variété des décors tout en conservant cette aspect inquiétant caractéristique de cette série. Les décors sont d'ailleurs plus fins que sur NES, les couleurs sont moins criardes. L'animation est par contre, très primitive. Aucun scrolling, animation des ennemis sommaires, nous sommes bien en face d'un jeu micro datant des années 80!
Seul l'aspect musical est une franche réussite, puisque les thèmes sont repris de la version NES. Le thème le plus marquant étant celui du premier niveau
Vampire Killer, un thème musical qui a contribué à la légende de cette série.
Enfin la durée de vie est colossale, si vous avez la ferme intention de le terminer, ce qui est possible. Ce jeu nécessite un gros investissement personnel, il faut optimiser un parcours, apprendre les déplacements, apprendre à éviter les pièges lors des transitions de salles etc... Tout cela implique donc du temps.
Akumajô Dracula sur MSX 2 laisse finalement une impression mitigée. Bien avant les Symphony of The Night, ce jeu propose un gameplay incorporant un aspect exploration/recherche fort agréable, qui force le joueur à se balader entre les salles, cassant totalement la grande linéarité de l'opus NES.
Néanmoins la prise en main "lourde" peut gêner plus d'un, tout comme la grande difficulté du titre.
Ce titre reste malgré à conseiller aux fans de la série vampirique de Konami,
Fiche technique:
Titre: AKUMAJÔ DRACULA
Développeur: KONAMI
Genre: ACTION-AVENTURE
Année: 1986
Autres supports: EXCLUSIF
Nombre de joueur(s): 1
Localisation:
NOTE PRESSE (TILT 043 - Juin 1987)

Screenshots:
merci tout le monde