Genèse.
Le test d'aujourd'hui revient avec cette fois-ci un article qui va revenir sur le tout premier épisode d'une série mythique dans l'histoire du jeu video: Akumajo Dracula (悪魔城ドラキュラ),ou Castlevania en occident.
Contrairement à ce qu'affirmaient les magazines d'époque, le tout premier Castlevania n'a pas vu le jour sur MSX, mais bel et bien sur Famicom, sur Famicom Disk System pour être très précis en 1986. Le titre arrivera 2 ans plus tard, en 1988 en Europe sur NES.
Nous allons donc essayer de parler de ce titre fondateur en revenant assez largement dessus, et en tentant de répondre à la question qui brûle toutes les lèvres: vaut-il encore quelque chose aujourd'hui? Effectivement, ce n'est pas parce que c'est un vieux jeu, que l'on peut pas le critiquer. Après tout nous sommes dans le jeu vidéo, et le principe du jeu vidéo c'est de jouer. Donc nous allons mettre de côté (comme d'habitude) le côté nostalgique (ou faussement nostalgique dans certains cas, si vous voyez ce que je veux dire...), et voir si ce titre peut procurer du plaisir en 2009. Je précise que ce test a été réalisé sur une NES française.
Simon Belmont
Comme beaucoup d'entre vous le savent, la série Castlevania n'a pas été enfanté par Koji Igarashi arrivé sur la série très tard, en 1997 avec Symphony of the Night. Ayame Kojima n'est pas au design, et Michiru Yamane n'est pas à la musique. D'ailleurs à ce sujet, je ne sais absolument pas qui a réalisé ce jeu, aucune information concernant le nom du producteur de ce premier titre n'est vraiment connu. En même temps à cette époque, on ne signait pas systématiquement les jeux, rappelez-vous des premiers Mario.
Revenons à nos moutons, Castlevania est sans doute le premier jeu qui prend comme référence le mythe de Dracula. En effet, le jeu se réfère largement à l'oeuvre de Bram Stoker.
Au niveau scénaristique pur, dans le jeu, il n'y a aucune ligne de dialogue! On se tourne alors sur la notice PAL, là on trouve une chose bien censurée avec un Dracula nommé "Prince des Céans" ou "Prince du mal" à éliminer etc...
La vraie histoire provient de la version Japonaise. Nous sommes en 1691, un jeune homme nommé Simon Belmont, héritier de la famille Belmont est sur le point de se marier. Seulement le comte Dracula ré-apparaît la veille du mariage et enlève tout bonnement la jeune prétendante de blanc vêtue.
Le jeune Simon (19 ans) fou de rage part donc la récupérer dans le château du comte démoniaque, le Castlevania (sans doute mélange de Castle et Transylvania).
D'emblée, les bases de la série sont posées, avec un premier représentant de la famille Belmont (d'autres familles se grefferont par la suite dans la série), une action se déroulant au château de Dracula, et une ambiance horreur-gothique du jeu.
Par contre, contrairement à ce que l'on verra par la suite dans la série, le design du héros est assez spécial, il se rapproche vraiment d'un guerrier barbare bien musclé vêtu en peaux de bête, bandeau sur la tête, une espèce de Conan en somme.
Le premier Castlevania est un jeu d'action-plateforme avec aucun élément RPG ou aventure. Simon se bat contre les ennemis avec son célèbre fouet, le Vampire Killer, et doit traverser 6 stages grouillant de sbires de Dracula.
Les différents levels représentent les différentes parties du château. Durant sa visite non-désirée, Simon pourra upgrader son fouet en 2 fois, trouver des armes de soutien que l'on pourra utiliser en pressant sur direction haut+bouton d'action. Pour utiliser ses armes secondaires, il faudra ramasser des cœurs (les grands cœurs équivalent à 5 petits). Parmi ces armes on retrouve la montre qui bloque le temps, la lance, la hache et la meilleure de toute, l'eau bénite.
Les escaliers qui font le charme de la série sont présents par contre comme je vous l'ai dit, il n'y a aucun chemin alternatif.
A l'époque de sa sortie, les magazines vantaient la qualité technique du jeu qui était vraiment au dessus de la moyenne sur NES.
Aujourd'hui, bien évidement, le titre a terriblement vieillit graphiquement. Notons quand même la variété des décors (le 2e stage dans la salle des tortures est sympathique), le bestiaire fourni, des boss bien différents et inspirés de la mythologie horrifique (chauve-souris vampire, Medusa, Death, etc...).
L'animation bien lente, ne souffre pas de défauts majeurs. Pas de clipping, ou d'effacement de sprites intempestifs (marque de fabrique des 8 bits), un scrolling qui tient la route, et surtout peu de bugs de collisions. Mais en contrepartie, c'est lent.
La musique réalisée par le groupe de musique de Konami, le Kukeiha Club est très bonne, encore aujourd'hui. Le thème d'ouverture Vampire Killer est bien évidement le plus mythique de tous! Mention spécial aussi au petit thème d'introduction du jeu où Simon observe au loin le Castlevania.
La jouabilité est délicate, notamment la gestion des sauts qui est laborieuse, un peu à l'instar du premier épisode Game Boy (Dracula Densetsu), mais en moins pire quand même.
La particularité de ce Castelvania NES est sa très très grande difficulté et je pèse mes mots. Pour vous dresser le tableau:
- Le premier level est facile.
- Le level 2 ne pose aucun problème.
- Le level 3 pose des touts petits soucis, mais là encore çà reste jouable.
- Avec le level 4, le jeu commence à se corser sérieusement. Un stage difficile mais pas insurmontable pour les plus chevronnés.
- Le level 5 est très très difficile, notamment le boss de fin, la Mort qui est d'une difficulté dantesque!
- Le dernier niveau finit en apothéose avec une profusion d'ennemis et une difficulté quasi-inhumaine.
Rajoutons que l'on dispose de 3 vies avec des continues infinis. Les poulets qui restaurent notre HP sont très rares (1 seul par niveau et bien caché en plus). Aussi dès lors que l'on se fait toucher par un ennemi, on recule, dans un saut vers une plateforme c'est perte d'une vie assurée. Le pire dans l'histoire, quand on perd une vie, on perd tous les power-up accumulés, ce qui peut être une catastrophe à l'approche d'un combat contre un boss.
Seul lot de consolation, les checkpoints symbolisés par les portes qu'on passe et qui permettent de ne pas se refaire tout le niveau après avoir perdu un up.
Avec toute cette difficulté, et les nombreuses crises de nerfs, la durée de vie du jeu ne peut sortir que grandie. Par contre contrairement à la version japonaise qui tourne sur Famicom Disk System, la version NES ne comporte pas de système de sauvegarde, donc il va falloir le finir en une traite. Bon courage.
Pour finir, nous dirons que ce premier Castlevania pose les bases de la série avec son atmosphère réussi malgré les faibles capacités de la NES.
Par contre la difficulté est telle qu'elle dégoutera pas mal de joueurs, et la jouabilité n'arrange pas trop ce constat.
Bref ce premier épisode est finalement très moyen mais un passage obligé si on aime un tant soit peu Castlevania.
Les épisodes suivants relèveront nettement le niveau que ce sur 8/16 ou 32 bits, avec l'apport du côté RPG, exploration à la Metroid, et aussi un chara-design plus soigné, et un background plus travaillé.
Cet épisode doit être considérer comme une antiquité, intéressant à visiter pour sa culture videoludique. A ce sujet ce titre fondateur aura droit aux égards d'une conversion en l'état sur GBA dans la prestigieuse gamme NES Classic, ainsi que d'un remake sur Playstation, Castlevania Chronicles, et aussi d'une réédition sur Famicom en 1993, avec un niveau de difficulté revu à la baisse.
Fiche technique: Titre: AKUMAJÔ DRACULA (CASTLEVANIA) Développeur: KONAMI Editeur: KONAMI Genre: ACTION-PLATEFORME Année: 1986 (1988 Europe) Autres supports:Support testé NES, FAMICOM DISK SYSTEM, AMIGA, PC, COMMODORE 64, ARCADE (PLAYCHOICE-10), GAMEBOY ADVANCE Nombre de joueur(s): 1 Localisation:
NOTE PRESSE (TILT 063 - Février 1989)
RESSOURCE PRESSE
Screenshots:
Bonus:
En bonus, je vous propose une rareté, le spot TV japonais.
Je ne l'ai jamais fini, je n'ai jamais arrivé à passer le level 5 :frustré: Sinon j'aime le générique de fin, une sorte d'hommage à ce qui on incarné Dracula au cinéma, le papa de Dracula,...
Hayate, je l'ai finit mais avec une très grande souffrance, il m'a fallu plusieurs jours et de nombreuses heures! Je rappelle que je l'ai fait sur NES, et pas sur emulateur avec les records, les saves etc... Sur emulateur, çà doit être carrément plus facile
Demain matin je lirais tout ce que t'as ecrit
Je regarde la vidéo