Après des années d'attentes, les fans peuvent enfin mettre la main sur le très (ou trop) attendu Deus Ex : Human Revolution. Récit d'un transhumanisme d'exception.
2027, époque de tous les sacrifices pour bon nombre d'humains. Face aux biotechnologies et aux augmentations devenues désormais monnaie courante, Sarif Industries souhaite apporter à chacun des améliorations à un prix jugé dérisoire. Seulement voilà, à la veille d'une présentation devant le Sénat américain, une attaque de grande envergure est menée, vous propulsant vous et votre ex-femme aux oubliettes. Six mois se sont écoulés depuis votre « accident » de parcours et vous devez déjà repartir en mission pour finalement entreprendre un voyage vers la vérité semé d'embûches et de mensonges qui pourraient bien redéfinir complètement l'humanité.
Autant vous le dire tout de suite,
Deus Ex : Human Revolution est plus qu'un FPS et plus qu'un RPG. Mais alors qu'est-il réellement ? Il s'agit plutôt d'une aventure pleine de rebondissements qui va bouleverser nos habitudes vidéoludiques en adaptant un personnage non personnalisable (si ce n'est au niveau de ses compétences) au sein d'un scénario qui demande aux joueurs de faire leurs propres choix. La narration, très accès « new-tech » et « geek » recèle d'anecdotes, de clins d'œil aux situations actuelles et passées, mais également de sujets durs et controversés. Largement mis en avant, le transhumanisme n'est encore qu'un lointain futur que l'on n'est vraiment pas prêt de voir débarquer et pourtant. Les développeurs ont en effet rendu le déroulement de l'intrigue crédible en ayant l'excellente idée de rajouter çà et là de nombreux embranchements afin de redéfinir votre expérience de A à Z.
La liberté de choix a malgré tout un léger défaut, celui de n'être important que dans les quêtes secondaires. Nombreuses, elles permettent, comme on l'a dit plus haut, de mieux comprendre l'univers de Deus Ex : Human Revolution mais pas seulement. Car contrairement à la quête principale qui est linéaire sans vraiment se l'avouer, on a accès à beaucoup d'embranchements scénaristiques dès lors que l'on va s'amuser à écouter les gens nous parler (ou nous critiquer, voire même nous disputer !) ou même lorsque vous serez invité à arpenter les très vastes petites rues des villes que vous parcourrez. La durée de vie monte très vite d'un cran car c'est un fait, cette denrée passe du simple au double (ou presque). Comptez une vingtaine d'heures si vous voulez y aller sans vous préoccuper des à-côtés, un petit peu plus d'une trentaine en prenant votre temps. Surtout que selon votre tactique, chaque mission comportera bien des chemins et bien des façons différentes pour être achevées.
Lorsque vous débutez une mission, trois choix s'offrent à vous (la plupart du temps en tout cas). Le premier, le plus difficile, il s'agit du mode « Furtif » qui vous oblige à vous faufiler sans que personne ne vous voit dans un local ou un endroit disposant de preuves compromettantes. Le second, le mode « Furtif combat » est quant à lui un peu plus facile puisqu'il permet d'entrer par la petite porte en forçant un peu madame chance puisqu'il ne faudra pas hésiter à tuer ses ennemis de la manière la plus propre et la plus silencieuse qui soit. Le troisième est quant à lui le « combat direct ». Loin d'être facile, il offre toutefois aux professionnels de la gâchette le moyen de s'amuser même si les sensations de tirs ne sont évidemment pas du niveau d'un
Battlefield. Bien qu'efficace, cette méthode a le don d'énerver ceux qui vous entourent, veillez donc à bien tout détruire sur votre passage avant de passer à la salle suivante. Sachez toutefois que si vous trouvez votre bonheur dans cette solution quelque peu expéditive, elle risque de vous tuer rapidement dès que vous vous occuperez d'un boss. Peu nombreux, ils offrent un challenge conséquent, mais dénué de véritable sens quant à l'histoire.
S'il n'est pas possible de personnaliser physiquement un personnage aussi classe que touchant, on peut toutefois customiser la totalité de ses augmentations. Cela va de la vision à travers les murs à des cases supplémentaires dans l'inventaire en passant par un meilleur taux de réussite au piratage, ou un sens développé du dialogue. Pour monter ses capacités, vous devrez gagner de l'expérience, et pour ce faire, vos talents dans les trois choix énumérés ci-dessus feront plus ou moins mouche. À vous d'adapter votre style à la situation. À cela s'ajoute un univers propre, qui dispose d'une identité graphique unique en son genre. Ce jaune/noir façon Blade Runner aurait pu rebuter bon nombre de fans et pourtant, il fait magnifiquement bien la paire. Si les animations faciales et les décors inégaux auraient pu être améliorés, on y prêtera au final que très peu d'attention.
Conclusion : Il était attendu au tournant et on ne peut pas dire que Deus Ex : Human Revolution a déçu. La vénérable licence d'Eidos revient et risque bien de s'imposer parmi les meilleurs jeux du genre… jusqu'au prochain épisode ?