Après des mois d'attentes, l'une des plus grosses exclusivités de la PlayStation 3 pour cette année est enfin entre nos mains. En voici notre compte rendu.
S'il y a bien un point qui a grandement alimenté les forums depuis la présentation du jeu, c'est au niveau graphique. Nous avoir balancé une cinématique de toute beauté était certes malin, mais ça restait un pari très risqué pour
Guerrilla qui n'avait maintenant plus d'autre choix que de bucher sérieusement sur son bébé pour ne pas décevoir les fans. Et du boulot, au vu du résultat final, il y en a eu. Et probablement à coup de belles heures sup tant le titre propose une baffe graphique. D'ailleurs, on ne va pas tourner en rond pour pas grand-chose :
Killzone 2 est le titre le plus abouti techniquement de cette génération de console. Voilà. Certains aimeront forcément le comparer à un certain
Gears of War 2, et c'est une bonne chose, mais tout restera au final de goût, autant au niveau de l'histoire, des protagonistes, bref, du background. Pour le reste, si
Gears of War joue de ses textures et de son très fort contraste noir et blanc cher à son ambiance,
Killzone 2 a pour lui des niveaux immenses, une modélisation des décors et des personnages parfaite et des effets spéciaux dans tous les sens. Jouer à
Killzone 2 sur grand écran avec le son dans ses cages à miel, c'est ressentir la guerre, la vraie. Seul petit bémol, malgré une animation sans faille, le moteur physique qui est dans 95% des cas parfaitement maîtrisé offre parfois quelques aberrations comme lorsqu'on tire une rafale de tirs dans les pieds d'un ennemi et qu'il fait un bond de trois mètres (bon, ça doit faire mal je suppose mais tout de même…).
Autre point remarquable, la bande-son. Comme on peut le remarquer de plus en plus avec les blockbusters vidéoludique, le doublage français, quand il y en a un, est excellent et parfaitement crédible. On ne reviendra pas sur l'ambiance générale et ses bruitages qui restent aussi bon que prévu mais un mot tout de même sur les musiques, bien dans le ton et qui savent nous préparer à chaque fois pour la bataille. Le scénario, quant à lui, sera qualifier de décevant. En effet, et un peu comme c'est le cas justement pour
Gears of War, il est dommage de voir un background si travaillé et des ennemis si charismatiques pour finalement tout laisser de coté et se concentrer sur de la tuerie simple, certes efficace, là où le tout aurait pu être davantage exploité. Les fans trouveront tout de même leur compte, surtout que les développeurs n'ont pas hésité à lâcher quelques surprises.
Ca me bots
Venons-en au cœur du jeu, le gameplay. Loin de faire dans la finesse que s'autorisent certains autres titres du genre,
Killzone 2 tend à pousser le joueur vers l'orgasme vidéoludique à coup de meurtre à la chaîne. Dès la première mission, véritable simulation futuriste du débarquement allié, on en prend plein la face avec des tirs de partout, des explosions à chaque recoin, des immeubles qui s'écroulent, des soldats qui hurlent à la mort. Bref, c'est la fête et on s'y invite avec plaisir. D'ailleurs, malgré la présence d'un flingue tout faible et d'un sniper efficace dans les faits mais fort peu utile contre des ennemis qui ne restent pas bêtement juché sur place, on privilégiera les armes lourdes à base de mitrailleuse en tous genres et lance-roquettes bien sympa. L'arrivée du char (malheureusement utilisé rarement) fait également plaisir et saura être utilisé à bon escient pour augmenter comme il doit son quota de morts sur la conscience (ou pas). Pour autant le jeu ne se la joue pas bêtement à la
Serious Sam, les armes possèdent en effet un certain recul et, à moins de rester en mode facile, il en ira de votre survie de savoir utiliser les rebords pour vous cacher et savoir viser convenablement à coup de petites salves, voir vous rapprocher suffisamment prêt pour les plus courageux et balancer un coup de crosses bien senti. Un petit mot en passant pour préciser que les fonctionnalités sixaxis sont à l'ordre du jour, avec des « actions à la Wii » comme ouvrir une porte ou placer une bombe, ainsi que la visée au sniper. Plutôt réussi.
Toujours dans le gameplay, on reprochera tout de même à
Killzone 2 un certain manque d'audace, quel que soit le niveau. Le tout est marqué d'un classicisme certain et rien en cours de jeu, hormis le coté graphique, ne sera le démarquer d'un autre. Très linéaire en plus de ça, on se contente de suivre un chemin à base de flèche pour ceux qui n'ont vraiment pas de sens de l'orientation pour finalement devoir effectuer l'un ou l'autre des objectifs suivants : tuer ou détruire. C'est certes rudement bien mis en scène mais ça pourra paraître légèrement répétitif pour beaucoup. Un défaut d'autant plus enfoncé par le manque crucial de boss et des ennemis qui se montrent être quasiment tous les mêmes passé les premiers chapitres. C'est peut être dû au réalisme voulu pour les développeurs, mais si ces derniers se sont autorisés à pondre un énorme soldat invincible de face et armé d'un gatling, pourquoi ne pas s'autoriser encore un peu de folie ?
Le problème, c'est qu'à l'heure actuelle, certains jeux d'actions ne manquent pas de proposer l'une des solutions miracles pour rendre le tout moins répétitif : le mode coopération, complètement absent de
Killzone 2. Assez dommage d'ailleurs puisque le jeu s'y prêtait à merveille et qu'on avance dans le plupart des cas en duo en compagnie de l'IA. Pour la prochaine fois peut être. Le multijoueurs reste bien entendu présent et se place comme le gros du titre avec du deathmatch classique ou en équipe, de la capture de drapeau comme de la pose de bombe et autres réjouissances. Si le coté classique reste présent, la possibilité d'y jouer jusqu'à 32 et la probable énorme communauté qui risque d'arriver rapidement en ligne assurera de longues heures de bonheur. A ce sujet, on notera la possibilité d'utiliser des bots et même de s'organiser des parties solos avec, histoire de s'entraîner un peu. Bon, les plus demandeurs pointeront du doigt le manque de cartes, huit au total, mais il est difficile de croire que Sony n'en proposera pas un paquet de nouvelles d'ici quelques temps.
Killzone 2 donc. Véritable grand jeu ? Bien entendu, et même un immanquable de la console, particulièrement pour les fans de la saga. S'il est certes touché par certains défauts comme son manque d'audace, il ne manquera pas d'en faire jubiler plus d'un autant pendant la dizaine d'heures du mode solo (modes normal et facile déconseillés), autant pendant les prochains mois en ligne.