Petite surprise que ce Tenchu sur PSP qui n'attendra même pas la sortie US avant de débarquer chez nous. C'est malheureusement là la seule bonne nouvelle, car ce nouvel opus d'une des séries phares de From Software n'a rien de véritablement surprenant.
Tenchu, on aime ou on déteste. Faisant partie pour beaucoup d'un des précurseurs des jeux d'infiltration, le premier épisode de cette bonne série accumulait les lacunes autant au niveau technique que dans la jouabilité. Mais à une époque où même
Die Hard Trilogy était considéré comme sublime, on ne faisait pas vraiment attention à ces quelques menus défauts, trop occupés que nous étions à admirer des jeux « toutantrouadé » et il fallut attendre quelques années pour voir un minimum de qualité graphique à défaut d'un sursaut dans le
gameplay. Après quelques passages sur PS2 et Xbox, l'ombre du ninja s'apprête à s'abattre sur PSP. S'abattre, c'est bien le mot.
Cache-cache nocturne
Etrange comme chaque commencement d'un nouveau
Tenchu semble identique au précédent : quelques mots sur le scénario, un passage obligé dans le stock d'armes et hop, on se retrouve dans un stage vu et revu où il faut pénétrer la bâtisse d'un haut dignitaire en passant de toit en toit voire, pour les plus téméraires, en longeant les murs pour égorger quelques gardes imprudents. De là, on se rend compte sans mal qu'une fois de plus la jouabilité n'a pas bougé d'un iota avec une caméra désastreuse rendant surtout la gestion des sauts très approximative. Quid de la panoplie de mouvements ninja ? Hé bien, on se plaque contre les murs, on peut faire des doubles sauts (toujours utile) et… pas grand chose d'autre malheureusement. Parce que dans les faits, s'avancer prudemment ne sert pas vraiment à grand-chose vu que l'ennemi est sourd comme un pot, on préférera alors foncer tête baissée contre l'ennemi retourné pour le tuer sur le coup. Les différentes armes sont également facultatives tant le maniement du katana reste bien plus efficace qu'un lancer hasardeux de shuriken.
Hasardeux ai-je dit ? Oui, car lorsqu'on ne voit rien à trois mètres (sans exagérer), inutile d'essayer de viser un crâne lointain. Le jeu nous renvoie ainsi quelques années en arrière avec un brouillard opaque qui nous fait dans les premières minutes penser à une bonne blague des développeurs et plus le jeu avance, plus le cauchemar s'intensifie : les ennemis gagnent en rapidité, en force, en prudence… Ils vous voient sans que vous ne puissiez les voir. C'est comme si vous commenciez une partie de
Splinter Cell avec un Sam Fisher dénué d'équipement avec lequel vous devriez progresser dans un trou noir empli d'une douzaine d'ennemis équipés de lunettes infrarouges. Marrant cinq minutes quoi…
Un contenu des plus complets
Résultat, on fait des
speedruns jusqu'à l'objectif en tuant uniquement les adversaires les plus collants. L'infiltration en prend un coup et les développeurs, malins quand ils le veulent, ont rapidement inclus des missions où se faire repérer équivaudra à l'échec pur et simple. Ennuyeux, et c'est dommage lorsque l'on voit le reste du contenu que propose le soft, car le jeu reste beau avec des modèles 3D de qualité, une animation de bonne facture et une mise en scène des cinématiques parfaitement dans l'ambiance. Niveau durée de vie, on a 5 personnages dont un caché donnant lieu à une cinquantaine de missions haletantes sur le papier (et noté à la fin). Rajoutez à cela un éditeur de niveau bien pensé et un mode multijoueur en affrontement, comme en coopération, et vous obtenez pourtant là un soft véritablement complet. Hélas, trois fois hélas.