Avant tout, rappelons à ceux qui prendraient le train en marche que la saga Crash Bandicoot est née en 1996 sur PlayStation. Issu du studio Naughty Dog (dirigé par le charismatique Jason Rubin à l’époque), le jeu rencontra un énorme succès tout comme ses suites et autres dérivés (Crash Bash, Crash Team Racing) mettant en scène le célèbre marsupial. Succès logique et mérité. Mais depuis son rachat par Vivendi Universal Games, la franchise Crash Bandicoot n’a toujours pas réussi à s’imposer sur les consoles nouvelle génération. De par son humour et son originalité, ce Crash Twinsanity parviendra-t-il à remettre Crash au goût du jour ?
Tout va bien sur l’île pour Crash et sa soeur Coco qui gambade joyeusement et naïvement sur la plage. Mais tout à coup, la belle se voit touchée par une balle paralysante tirée par ce bon vieux Docteur Neo Cortex. Voulant attirer Crash dans un énième piège, les deux ennemis se retrouveront finalement coéquipiers pour éradiquer une menace qui pèse sur l’île. A cet atypique duo viendra s’ajouter en cours de route la nièce bionique de Neo Cortex. Ensemble, ils devront déjouer les pièges des étranges jumeaux extra-terrestres qui ont juré de détruire l’île et de se venger de Cortex.
Crash is back
Graphiquement, le titre s’en sort honorablement sans pour autant nous faire crier au génie. On dénote toutefois un
clipping relativement présent, des textures pas toujours fabuleuses et quelques rares ralentissements. On retrouve évidemment les environnements « Crashien » typiques comme la jungle, la glace ou la ville futuriste. A ce niveau là, les designers n’ont pas fait preuve d’une originalité débordante. Les animations sont elles aussi tout à fait convenables même si l’on pourra reprocher un léger manque de souplesse dans les mouvements de Crash mais après tout, avec l’âge il est normal que les tourbillons, double sauts et autres glissades requièrent beaucoup plus d’efforts, vous ne croyez pas ? Néanmoins, mention spéciale aux boss géniaux de fin de niveau qui font preuve d’un superbe design et dont il faudra trouver le point faible de chacun pour en venir à bout.
Ne voyez pas dans ce nouvel opus un jeu de plates-formes ordinaire comme on en voit trop. Si de prime abord, le fait d’évoluer à deux peut faire penser à une pale copie de
Jak and Daxter : The Precursor Legacy ou
Ratchet & Clank, mais il n’en est rien. Il ne s’agit pas de surfer sur cette vague de duo car la complémentarité entre les deux personnages se révèle excellente et essentielle dans
Crash Twinsanity. Ainsi, Crash pourra se servir de son compagnon d’infortune comme d’un marteau ou d’une planche de snowboard. Il sera également possible (et même obligatoire) de balancer son coéquipier au dessus d’un ravin pour que ce dernier aille activer un mécanisme et ainsi ouvrir la voie. De plus, il faudra souvent sauver la vie du Dr Cortex à qui il arrive toutes les mésaventures du monde. Ne comptez pas y trouver non plus la même complémentarité que dans Ico mais on ne pourra tout de même que féliciter les développeurs d’avoir fait quelques efforts certains dans ce domaine. Tantôt de l’arrière, tantôt des côtés, les angles de vue changent fréquemment, laissant ainsi découvrir à chaque niveau de nouvelles possibilités. De plus, fidèle à lui-même, le jeu est bourré d’humour. A ce titre, dans le premier niveau, les deux protagonistes, roulés en boule, se battent comme des sauvages et dévalent un tunnel dans lequel il faudra éviter les trous et les caisses de TNT. Un grand moment. La musique quant à elle reste fidèle à l’univers de Crash et contribue tout à fait à la bonne ambiance qui se dégage du jeu. Je vous vois déjà sursauter de joie en vous disant que Crash, tel le phœnix, renaît de ses cendres et s’impose comme un chef-d’œuvre. Malheureusement, quelques défauts, et pas des moindres, viennent entacher ce tableau qui semblait pourtant si bien débuter.
Wouboudouga !
Avant tout, il faut savoir que les sauts de notre marsupial favori ne sont pas d’une précision aussi irréprochable que les tirs d’une certaine Sniper Wolf, loin de là. Ainsi, il arrive très fréquemment de tomber bêtement dans un ravin à cause d’un saut trop court ou trop long. Ce qui arrive de plus très souvent juste avant le point de sauvegarde. Ceux-ci étant d’ailleurs particulièrement éloignés les uns des autres, vous serez bien souvent amenés à refaire des niveaux plusieurs fois avant de parvenir, haletant, à la sauvegarde libératrice. Ajoutons à cela des angles de caméra pas toujours adaptés à la situation et se coinçant bien souvent derrière un élément du décor. L’humour du jeu devient tout d’un coup nettement moins perceptible lorsque l’on vient de mourir pour la douzième fois à cause d’un saut mal placé ou d’une caméra capricieuse. Ces défauts nuisent particulièrement à ce genre de jeu de plates-formes et constituent le gros point noir du titre. Ceux qui connaissent déjà bien l’univers de Crash pourront également reprocher aux développeurs une originalité laissée au placard pour ce qui est des lieux visités. Rappelons que dans les premiers opus, on avait déjà droit à la jungle, la grotte de glace, la ville futuriste, etc. Cela laisse quand même une grosse impression de déjà-vu.
Vous l’aurez compris, les premières heures de jeu de ce
Crash Twinsanity se révèlent être un pur moment de bonheur (comme dirait l’autre), on rit beaucoup, on découvre les nombreuses interactions possibles entre les deux personnages, on retrouve les bons vieux réflexes d’antan et on en apprend de nouveaux...Mais c’est au bout de quelques heures seulement que les bonnes idées finissent par s’essouffler. La difficulté est très mal dosée et il ne faut pas se fier à l’ambiance bon enfant du titre. En effet, il n’est pas rare de perdre 5 ou 10 vies toujours au même endroit. De plus, certains pièges devront être connus à l’avance afin être déjoués, vous obligeant ainsi bien malgré vous à y laisser de précieux crédits. Joueurs nerveux s’abstenir, vos manettes pourraient bien rapidement aller faire connaissance avec vos écrans de télé.