Oddworld Inhabitants revient sur Xbox pour nous faire vivre une toute nouvelle aventure. Exit Munch, Abe et les gentils Mudokons, place désormais à l’Etranger, chasseur de primes impitoyable, et aux hors-la-loi dans le Far Oddworld West.
Le premier
Oddworld avait fait les beaux jours de la Xbox lors de sa sortie par son atmosphère unique et son fun indéniable. Il aura fallu attendre quelques années pour que les développeurs veuillent bien nous gratifier d’un nouvel opus et voici donc enfin
Oddworld : La Fureur de l'Etranger. D’entrée de jeu, le titre annonce la couleur avec un Dolby Digital surpuissant, une vidéo d’une beauté hallucinante et dotée d’une mise en scène hyper dynamique. Cela ne fait aucun doute, le titre se veut clairement orienté aventure/action. On y voit l’Etranger coffrer un vilain malfrat avec tact et volupté en usant de munitions vivantes… Oui, cela peut paraître bizarre dit comme ça, mais nous y reviendrons plus loin dans ce test. Enfin, le menu de départ s’offre à vous, nommez votre Etranger et partez à la découverte de ce western totalement déjanté dont vous ne ressortirez clairement pas indemne.
Pour quelques bébêtes de plus
Le premier stage constitue fort logiquement un didacticiel très bien conçu qui vous permettra de vous familiariser avec les commandes du jeu. L’Etranger se meut avec une élégance qui lui est propre et cela ne vous prendra que quelques secondes pour apprivoiser la palette de mouvements. Ainsi, vous mettrez rapidement des coups de têtes, vous tournoierez (à la manière de Crash Bandicoot) mais surtout, vous saurez user de votre fidèle arbalète qui sera votre compagnon de route tout au long du soft. Celle-ci ne lance évidemment pas de vulgaires flèches (nous sommes dans
Oddworld je vous le rappelle, et les choses normales n’existent pas) mais de petites bestioles vivantes. Lors de votre périple, vous devrez donc récupérer des insectes jonchant le sol pour vous constituer un arsenal des plus originaux et des plus atypiques. Ainsi, les écureuils que vous lancerez attireront la curiosité de vos ennemis tandis que les putois dégageront une odeur forte désagréable qui fera vomir tous les ennemis aux alentours, et les araignées, quant à elles, vous serviront à immobiliser vos ennemis en les piégeant dans une toile visqueuse pendant quelques instants. A cela viennent s’ajouter diverses bêtes dont je vous laisse évidemment la surprise et le bonheur de la découverte. Evidemment, en bon chasseur de primes que vous êtes, vous prendrez un soin tout particulier à ramener vos proies vivantes en les capturant après les avoir assommées. Ceci vous permettra essentiellement de récolter plus d’argent, car comme dans
Mercenaries, l’argent joue un rôle essentiel dans
Oddworld : La Fureur de l'Etranger pour des raisons tout autres cependant. En effet, vous verrez rapidement que l’Etranger a besoin d’une mystérieuse opération chirurgicale et que celle-ci coûte la bagatelle de 20.000 $ pour être menée à bien. A vous donc de dénicher l’argent nécessaire en coffrant un maximum de têtes recherchées.
Côté
gameplay, le soft vous donne la possibilité de jouer à la troisième personne, idéale pour les phases de plates-formes, mais aussi d’évoluer en vue subjective pour
blaster les ennemis environnants en toute quiétude. Toutefois, libre à vous d’évoluer la plupart du temps en vue subjective par exemple, la jouabilité étant parfaitement étudiée. Ainsi, outre votre arbalète, vous pourrez donner des coups de poing, sauter, et effectuer des doubles sauts. Cela dit, certaines actions comme grimper à une corde ou capturer les ennemis nécessiteront un passage à la troisième personne par un simple clic sur la touche R3. La palette de mouvements est conséquente et les différentes touches de la manette sont toutes utilisées à bon escient et il est quasi-impossible d’émettre un quelconque reproche à ce niveau-là. Graphiquement, les différentes vidéos qui illustrent le scénario se révèlent particulièrement bluffantes, et il en va de même pour le soft en lui-même qui affiche une 3D spectaculaire. Ne vous fiez pas à l’apparente simplicité graphique du didacticiel. Une fois passé celui-ci, on découvre la première ville du jeu qui baigne parfaitement dans l’ambiance western recherchée par les développeurs. La ville est vivante, les maisons en bois regorgent de détails, les passants s’activent dans les rues, le sable est soulevé par le vent… Bref, niveau immersion, c’est le pied total. Les différents panneaux qui jonchent les rues sont tous dans notre belle langue, tout comme les dialogues, aussi loufoques et insensés sont-ils, qui ont été intégralement doublés en français.
Oddworld Inhabitants a frappé très fort pour nous offrir un jeu d’une grande qualité couplé à une localisation parfaite.
La santé de l’Etranger est quant à elle représentée par deux barres distinctes. Une barre de vie et une barre d’énergie. Vous ne trouverez dans le soft aucun item qui fera remonter votre jauge de vie affaiblie par une lutte acharnée. Il vous faudra tout simplement trouver un moment de calme afin de pouvoir presser la touche Y pour que l’Etranger se motive en se tapant sur la poitrine de manière bestiale, ce qui aura pour effet de remonter la jauge de vie. Néanmoins, la jauge d’énergie se régénère petit à petit, il faudra donc user de ruse et de sagesse pour ne pas tomber sous le feu ennemi toutes les 5 minutes. On l’a vu,
Oddworld : La Fureur de l'Etranger possède d’indéniables atouts qui justifient amplement l’acquisition du titre. Cela étant, on décèle tout de même ici ou là quelques imperfections qui ne dérangeront cependant que les plus exigeants d’entre vous.
Qu’est-ce qu’il a dit ?
Ainsi, malgré l’effort de la part des développeurs de proposer une bande-son entièrement en français, on dénote rapidement le peu de voix qui ont été utilisées. Les habitants du village semblent n’avoir bénéficié que de 3 ou 4 voix différentes. Cela est bien peu pour la vingtaine de personnages que vous interrogerez. Idem pour les boss qui semblent presque tous avoir été doublés par la même voix. De plus, la musique prend généralement le pas sur les dialogues et il est parfois difficile de comprendre les dialogues tant ceux-ci souffrent d’un piètre mixage. La présence de sous-titres aurait facilement pu pallier ce souci, mais malheureusement ceux-ci sont totalement absents. Graphiquement, le titre jouit d’un
frame-rate constant malgré des environnements assez vastes, des textures très propres et des ennemis parfois assez nombreux à l’écran. On pourra toutefois critiquer le look assez bizarre de l’Etranger dont l’apparence cool et désinvolte ne sied pas vraiment avec le grave de sa voix. Enfin, la loufoquerie constante du soft peut ne pas plaire à tout le monde. Bref, les rares désagréments ne concernent quasiment que l’aspect sonore du titre et ce sont les possesseurs de Home Cinéma qui en souffriront le plus à cause du mauvais mixage des voix. Cela étant, les musiques et les différents sons (par exemple le bruit de vos « munitions » lorsque vous tirez ou même lorsque celles-ci discutent sur l’arbalète… Hilarant !) sont très réussis et contribuent énormément à soutenir l’ambiance loufoque et totalement décalée du titre.
Au final, si les habitués de la série
Oddworld avaient pu grincer des dents lors des aventures de Abe et Munch sur Xbox avec le passage à la 3D, cette fois, certains pleureront (de joie ?) tant cet opus rompt littéralement avec le côté plates-formes gentillet pour donner lieu à un jeu d’aventure/action des plus réussis. Les différents endroits visités fourmillent de détails en tous genres et la jouabilité, tout comme l’habillage graphique du soft, est très réussie. Seul l’aspect sonore dérange quelque peu avec des voix en retrait par rapport à la musique et aux sons et des dialogues pas toujours très audibles et donc parfois presque incompréhensibles. La voix du héros se situe quant à elle entre Robocop et Terminator, ce qui en dérangera peut-être certains. De légers défauts qui ne nuisent cependant pas plus que cela au soft tant celui-ci s’avère fun, réussi et diablement efficace. Une franche réussite qui prouve qu’à force de volonté et de talent, on peut encore innover, et de fort belle manière, dans le créneau du jeu d’aventure/action. Chapeau bas.