A l’heure où des jeux comme Burnout 3 : Takedown, un récent Need for Speed Underground 2, ou encore un étonnant FlatOut, crèvent nos écrans télévisuel et s’y installent fermement; un développeur inconnu au bataillon dans le genre des softs qui crament l’asphalte, tente lui aussi sa chance. C’est ainsi que le studio Climax Entertainment nous sort Crash ‘n’ Burn : un jeu se voulant aussi prenant que les précités, et aguichant le joueur par un titre attractif, et la possibilité de mesurer vos capacités de pilote avec une quinzaine d’autre fous du volant, dans un mode online unique. Mais cela suffira-t-il, à ce premier né, pour nous laisser une trace indélébile de son passage dans nos salons ? Réponse dans ce test de Crash ‘n’ Burn dans sa version PlayStation 2.
« L’apocalypse était now… »
Après une introduction, toute en puissance (un crash géant en plein désert fumeux entre pas moins d’une centaine de véhicules), le ton est donné pour ce titre édité par
Eidos Interactive. Rapidement lancé dans la course après avoir crée votre profil, vous vous retrouvé au volant d’une voiture dite citadine ou d’un pick-up. Déjà aligné sur le départ d’une course dans le Bronx, Miami ou autres Los Angeles, vous ne serez pas seul et partagerez la vedette avec quinze autres véhicules furieux. C’est donc tout naturellement que, serré comme dans une boite de sardine, vous ferez vos premiers pas dans ce jeu de course purement typé arcade. Un constat s’annonce pourtant dès les premières minutes de jeu : c’est moche ! Certes le mot n’est joli, mais le jeu non plus. En effet, cette « citadine » que vous contrôlerez, par exemple, n’est guère bien modélisée et supporte malheureusement plutôt bien la comparaison avec un pot de yaourt. Les vitres de tous les véhicules disponibles sont d’ailleurs tintées, accentuant cet effet de contrôler une caisse vide. Les circuits sont très courts et ultra répétitifs, donnant lieu à un nombre important de virages et autres épingles à cheveux pour seul intérêt de tracé. Le tout se déroulant dans des environnements aux graphismes insipides, dénués de profondeur et manquant cruellement de détails… La course dans le Bronx se retrouve donc accrédité de ce titre, de par la présence de divers bâtiments taggés, meublant ça et là les abords de la piste. N’espérez donc pas trouver la rue de vôtre voisin dans les circuits, car pour une fois, ici, les décors ne servent vraiment qu’à décorer et c’est bien dommage. Car le jeu en soi, propose pourtant de bonnes idées. Ainsi, le nombre important de véhicules présents dans ces « circuits trop petits pour pouvoir les contenir », n’est ici que pour donner lieu à de véritables lynchages métalliques… En résulte, une nette baisse de participants à chaque tour, vous faisant participer à un véritable
Battle Royale version
tuning. Cette dernière option étant plutôt bien intégrée et complète, mais réservée aux cinq carcasses disponibles dans le jeu… Plutôt maigre.
En manque de sensations faibles…
Si vous êtes en mal de sensations fortes ou si vous cherchez déjà un successeur à
Burnout 3 : Takedown, passez votre chemin… Et le plus vite possible pour votre propre bien. Ici, le jeu a beau plaider l’arcade et le froissement de taule à profusion, il n’en reste en rien immergeant. Je m’explique : souvenez-vous, vous êtes au volant de votre pot de yaourt sur roulettes, et en tant que tel ce dernier assume ses fonctions. Donc, le compteur du dit bolide aura beau afficher une vitesse de 100 Miles/h (150 km/h), à l’écran cela dépasse à peine la marche à pied, tellement c’est lent. Effectivement, il y a de nombreuses collisions, laissant éclabousser des plaques polygonales sur l’asphalte, montrant les dégâts causés à votre véhicule et allant même jusqu’à l’explosion. Des flammes jonchent alors le bitume et votre visibilité, amoindrit par ces dernières, devient traîtresse en vous dévoilant la flaque d’huile qui arrive au dernier instant… Non, franchement, on n’y croit pas deux secondes, et ce n’est pas le turbo du soft qui vous immergera dans ce monde plus loufoque que choc. En effet, le fin du fin pour les développeurs a aussi été de trouver un moyen d’intégrer seize « bolides » dans une course, sans qu’il n’y ait une trop grande redondance graphique… Là, mauvais coup de génie : « Et si on mettait juste les cinq caisses de base, en changeant leur couleur dans des tons que personne n’oserai utiliser dans la vraie vie ! ». Le résultat est affligeant et kitchissime à souhait. En dernier recours, si vous voulez vraiment des sensations, tentez alors de faire les circuits en vue subjective. La caméra, au lieu de suivre la vue du pilote chevronné que vous êtes, se retrouve malencontreusement placée en bas de caisse. Mauvaise surprise si vous vouliez éprouver une sensation autre que la nausée : le cumul des virages à deux à l’heure avec des crissements de pneus énervants ne font pas forcément bon ménage.
Vous l’aurez compris, ce
Crash ‘n’ Burn est loin d’être une réussite, et déçoit beaucoup plus qu’il ne surprend. En voulant introduire trop de destructions massives dans son soft,
Climax a littéralement sabordé son jeu de course, qui aura du mal à se frayer une place dans nos armoires et encore moins dans nos mémoires.