Free Radical Design, ça vous dit quelque chose ? Un studio de développement créé il y a maintenant près de cinq ans, par une partie des développeurs de GoldenEye et de Perfect Dark sur Nintendo 64. La société s’est fait un nom grâce à la série des TimeSplitters, ce FPS console qui vous propose de traverser différentes époques afin de connaître la vérité. Le talent de ces ex-membres de Rare, qui n’est plus à prouver, a fait de TimeSplitters 2 l’une des références en matière de FPS sur console. Free Radical Design nous revient cette fois-ci avec un jeu d’un tout autre genre, puisqu’il s’agit ici d’infiltration.
Second Sight va vous inviter à prendre part à de mystérieuses expériences pratiquées sur des êtres humains, dont des enfants. Vous êtes John Vattic, un scientifique qui travaille pour le compte d’un groupe commando d’élite. Votre but au sein du groupe est de déterminer quelles sont les expériences étranges que pratique le Dr. Grienko. C’est au cœur d’un froid à vous glacer le sang et d’une neige si épaisse que marcher relève de l’exploit, que vous serez expédié pour découvrir ce qu’il s’y cache. Vous ne serez pas seul puisque Jaine, une femme au pouvoir sensorielle rare, sera avec vous afin de vous aider et de vous guider. Mais ça sera seul, sur un brancard que vous allez vous réveiller, dans une pièce déserte de tout objet, mais avec comme seule distraction, une vue imprenable sur un épais manteau blanc. Vous n’avez rien pour vous défendre, même pas votre mémoire. Le scénario et la réalisation sont, sans conteste, les maîtres piliers du jeu. Les
cut-scènes qui viendront vous narrer le scénario, utilisant le moteur du jeu, ne feront qu’un avec le déroulement du titre. Elles ne coupent en rien l’action mais au contraire la dynamise. Soyez attentifs, regardez, lisez, écoutez, toutes les informations dispersées dans le jeu seront révélatrices de grands secrets, une fois mises bout-à-bout.
Une nouvelle expérience
Si le début peut paraître un poil bancal, la faute au nombre très restreint de compétences dont vous serez doté, la suite du jeu se révélera beaucoup plus passionnante. Elle mettra en œuvre de nouvelles aptitudes que vous apprendrez au fil de l’aventure, comme la possibilité de se guérir, de prendre contrôle du corps d’un autre, de jongler avec les scientifiques, ou de créer des vagues d’ondes afin de d’assommer les nombreux gardes qui vous entourent. Le soft propose de nombreuses innovations qui ont l’art et la manière de proposer autre chose qu’un jeu d’infiltration où il faut se cacher pour surprendre l’ennemi. Le plaisir de jouer et de découvrir devient de plus en plus important à mesure que l’on avance dans l’aventure. Et ce sont nos côtés sadique et voyeur, qui se découvrent peu à peu. On prend un malin plaisir à jouer avec les agents de la NSE ou à voir, au travers des pièces vitrifiées, le personnel prendre peur à la vue des objets que vous contrôlez à distance. Chaque niveau est un lot d’épreuves qui ne composent en fait, une fois réunies, qu’une seule et même énigme.
Second Sight n’est pas seulement une expérience mentale pour votre héros, elle le sera aussi pour vous.
Fait froid ici ?
Bienvenue dans le monde de la folie, un monde où la seule raison qui peut tous nous sauver est la vôtre. Saurez-vous garder la tête froide et distinguer le bien du mal ?
Second Sight est bien plus qu’un simple jeu d’infiltration, c’est aussi une atmosphère unique qui grâce à une touche musicale exceptionnelle, orchestrera cette ambiance si froide et peu accueillante dans laquelle vous évoluerez. Jouez les volets fermés avec un ensemble home cinéma et vous ne serez plus le joueur devant son écran, mais bien John Vattic face à son destin. Les graphismes sont honnêtes, ils ne proposent peut-être pas de textures aux multiples détails, mais contribuent à cette atmosphère dénuée de toutes odeurs, sauf peut-être celle d’une peur certaine. On notera le style propre à
Free Radical Design, avec des interlocuteurs à la morphologie caricaturale. Les animations du héros, de ses compères ou de ses ennemis sont d’une rare beauté et cela est aisément visible lors des cinématiques où l’on peut s’apercevoir du travail énorme qui a été apporté aux traits des différents visages. Jamais un jeu console n’a été aussi criant de réalisme au niveau de l’animation des protagonistes. La gestion de la caméra peut se faire de plusieurs façons, manuelle ou automatique. En automatique, la caméra se positionne dans des angles, vous donnant ainsi une perspective sur la pièce, s’inspirant de titre tel que
Resident Evil, avec un axe donnant sur la profondeur de la zone. Le mieux reste la version manuelle, que vous dirigez vous-même et qui suit sans problème votre personnage, quelles que soient les circonstances. Vattic répond sans trop de mal, quoiqu’il faudra tout de même un petit temps d’adaptation pour mémoriser les différentes touches. Ce n’est pas évident dès les premières secondes de jeu et parfois un doute revient sur la fonction de quelques boutons, ce qui est assez embêtant pendant les phases d’action.