Inside fut l'une des perles de l'année 2016 quel que soit son support, et on va donc voir de suite si Little Nightmares parvient à aller au-delà de la simple copie.
Car cassons le suspense d'entrée : si Little Nightmares n'est pas aussi maîtrisé dans son style que Inside, le bébé de Tarsier Studio reste tout de même amplement digne d'intérêt pour les fans du genre et parvient à proposer quelques différences d'approche pour se démarquer. Déjà, on peut féliciter d'entrée l'univers mis en place, croisement improbable et macabre entre du Jean-Pierre Jeunet et du Miyazaki, notamment grâce à cette relation brutale entre l'enfance et l'adulte, ici représenté par des sortes d'humanoïdes très malsains. Sans texte comme souvent dans ce genre de jeu, le scénario est davantage un simple cadre pour l'univers où l'on vit l'instant sans devoir se poser des questions, tout comme on n'essayait pas de se demander à l'époque pourquoi 7 nains mineurs vivent ensemble dans un trou perdu. C'est une simple sorte de conte pour adulte où la plupart des réponses seront laissées à la libre imagination de chacun, n'empêchant pas de vouloir s'y attarder, et d'en souhaiter un jour davantage dans une éventuelle suite.
La progression suit elle le style classique d'un titre PlayDead, à savoir une véritable linéarité où l'on progresse dans ce qu'on appelait un temps des « tableaux », faits de petites séquences de plates-formes et d'énigmes très simplettes où un simple regard permet de savoir à peu près quoi faire. On est en terrain connu et on pourra au moins se réjouir que le studio esquive la facilité du Die&Retry à outrance, généralement propre au genre. Bien sûr, la mort brutale peut intervenir à de nombreux moments mais il arrive assez souvent que même dans un instant de panique, on parvient tout de même à s'en sortir du premier coup, ce qui permet de maintenir un rythme d'ailleurs très soutenu au gré des quatre ou cinq heures souhaitées pour atteindre les crédits de fin. Comme de coutume, cela semblera assez court mais c'est la durée de vie la plus idéale dans ce style de jeu très particulier, et pousser davantage ne servirait qu'à diluer l'expérience et la rendre moins haletante.
Et là où le jeu se démarque comme on l'a dit plus haut, c'est dans sa prise en main. Contrairement à PlayDead qui a exploité à deux reprises le gameplay dit « 2D » (gauche ou droite sans autre choix), le jeu adopte cette fois des mouvements libres en 3D avec une caméra souvent en vue un peu surélevée pour mettre en place les perspectives. Cela permet de changer un peu la donne dans les phases d'infiltration et l'exploration, mais avec une prise de risque un peu plus importante puisqu'on y perd un peu en précision, ce qui finalement ne surprend pas quand on connaît le CV de l'équipe avec un passif de jeux au gameplay un poil lunaire (LittleBigPlanet notamment). A des moments heureusement rares, on fait donc face à quelques problèmes d'accroche ou une chute malheureuse mais finalement jamais trop grave vu que l'on a un checkpoint toutes les deux minutes. Seuls ceux qui tenteront le succès/trophée un peu fou du « finir le jeu en moins d'une heure sans mourir » auront l'occasion de pester un peu devant ces menus problématiques.
Malgré ces petits couacs, Little Nightmares n'en reste pas moins un très grand jeu dont les propos parviennent à marquer, jouant la carte de thèmes très forts comme l'esclavage et le cannibalisme, et ce même si les développeurs restent confrontés à la barrière de l'auto-censure pour éviter d'aller trop loin. Si Inside et Limbo pouvaient se permettre de « montrer » des morts violentes grâce à une esthétique monochrome qui cache l'essentiel, impossible ici d'en faire autant. On devine, et c'est presque suffisant pour l'ambiance. Une ambiance d'ailleurs mémorable grâce au rendu global et cette impression d'immensité autant devant les décors que les créatures qui vous entourent, où l'on placera même l'avant-dernier chapitre comme l'un des plus mémorables et fous dans le genre en terme de mise en scène. Dommage que la dernière ligne droite soit elle en deçà, et presque un peu HS avec le reste.
Les plus
Les moins
+ Une ambiance incroyable
+ Des thèmes très forts
+ Un bon rythme
+ L'avant-dernier chapitre mémorable
+ Très peu de Die&Retry
- Le final un peu loupé
- Quelques imprécisions
- Forcément court
Conclusion : Bonne petite réussite pour Little Nightmares qui vous plongera dans un conte hautement macabre dont certaines séquences seront inoubliables dans leur maîtrise et la mise en scène. Si vous avez adoré Inside, aucune raison que vous laissiez passer celui-là et même si quelques défauts sont bien présents, on peut dire que Tarsier Studio s'en sort avec les honneurs pour un premier essai.
Excellente surprise de la dernière Paris Games Week, Little Nightmares confirme ses qualités, mais des défauts se cachaient dans l’ombre…
Immersif. Au-delà de la facilité de prise en main (Six se contente de courir, s’accroupir, sauter, attraper des objets et éclairer les alentours), le titre vaut surtout pour son ambiance angoissante parfaitement menée. Qu’il s’agisse des décors, du bestiaire, des jeux de lumière et d’ombre ou même du bruitage, on se plonge totalement dans ce cauchemar à taille réduite. Chaque nouveau « niveau » se démarque par son style visuel et ses détails, preuve de l’incroyable travail artistique réalisé. On ne joue pas à Little Nightmares, on le vit.
Plaisir de courte durée. La mise en scène devient néanmoins un frein à la jouabilité lorsque la caméra nous empêche de bien situer notre héroïne lors des plans larges, entraînant bien souvent une chute mortelle. Un exemple parmi d’autres au milieu des bugs de collisions et d’une IA parfois un peu trop permissive. Mais le gros point noir reste la durée de vie : comptez seulement entre 5 et 7 heures pour sortir de ce cauchemar.
On comprend mieux le Little de Little Nightmares maintenant…
Petits cauchemars, petit jeu ? Hmmm l'équation n'est pas si simple !
Je vais ici évoquer l'édition "Deluxe", qui comprend le jeu de base et les 3 niveaux additionnels.
Little Nightmare nous entraine en 3 dimensions, mais en vue de côté, dans les méandres d'un monde inspiré des rêves les plus délirants de Tim Burton, mais aussi du Voyage de Chihiro à l'abattoir. Le style puzzle/plates-formes pourra faire penser à Limbo et Inside, deux jeux issus également du nord du vieux Continent. La narration, réduite à son plus simple appareil, est également un trait commun entre ces jeux.
La suite sur http://www.geekunleashed.fr/little-nightmares_179.html
Un jeu d'horreur/infiltration/plates-formes qui flirte s'impose grâce à un style original, entre l'ambiance oppressante appuyée par une bande son au top et des mécanismes bien ficelés.
Seul gros défaut: la durée de vie, 1h30/2h (rajoutez la même durée pour les 3 dlc)
9/10
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