Un moment déjà que les joueurs réclament une pause d'au moins deux ans pour la saga Assassin's Creed, comme si un laps de temps supplémentaire pourrait bien raviver une flamme qui s'éteint peu à peu. EA vient aujourd'hui prouver que cette méthode ne garantie aucunement un regain de qualité.
Ce qui est triste avec ce reboot de Need for Speed, c'est que l'on sent qu'il aurait pu donner un bon jeu. Les développeurs ont d'ailleurs bien compris qu'à s'y perdre dans tous les sens (rien que l'épisode The Rush…), on en oublie ce que les joueurs réclamaient, à savoir le retour à la période Underground qui a fait exploser les ventes de la série. Et on retrouve cette époque, ou du moins l'essence avec tout un tas de jolies bagnoles, une customisation plus poussée que jamais dans la série autant dans les stats que dans la personnalisation visuelle, et des épreuves qui sont peu variées mais évitent de s'éparpiller pour aller à l'essentiel : speed-run, courses et drift. Le cahier des charges était là et l'équipe a donc souhaité le suivre à la lettre, menant au fameux coup du « projet sans génie » qui a les ingrédients mais pas la recette pour en faire un plat juteux.
Les graphismes déjà. Impossible de nier le formidable rendu bien aidé par le moteur de DICE et que ce soit dans la modélisation des véhicules ou les décors, on touche parfois d'un doigt le photo-réalisme, ajoutant même une destruction de quelques éléments du décors plutôt bien foutue malgré quelques bugs de collision de temps à autre. On pourrait applaudir des deux fesses un tel exploit même sur consoles, jusqu'à ce que l'on prenne la manette entre les mains pour constater l'arnaque : c'est beau… mais c'est tout. L'effet The Order 1886 en fait. Car dès que l'on sort du polish, il n'y a absolument rien à gratifier. La ville est minuscule, l'open-world n'en a que le nom avec un ensemble de couloirs reliés les uns aux autres et balisés par des grilles incassables, l'intégralité du jeu se déroule la nuit, le seul effet météorologique est une pluie style petit crachin et, bordel, mais c'est d'un vide ! Ventura Bay (ville fictive) est plut ou moins une sorte de Silent Hill évolué : aucun passant d'un bout à l'autre de la map et une circulation tellement réduite que les défis quotidiens demandant de frôler une dizaine véhicules demandent parfois plusieurs minutes tant il n'y a PERSONNE. Presque flippant, et un coup terrible pour l'ambiance.
Et c'est là que comme souvent, on se pose des questions sur la légitimé de l'open-world tant il ne sert à rien. Mais vraiment. Pourquoi ne pas avoir profité d'un formidable moteur pour proposer une suite de circuits dédiés du coup moins gourmands qu'un open-world et qui aurait permis de rajouter une masse de vie dans cet univers vide ? Car se balader dans Ventura n'a aucune utilité. Les objets cachés ne servent à rien hormis certains pour la custom qui auraient pu être refilé en récompense de x courses et ne parlons pas du coté « social » car avec dix péquins online répartis sur toute la map, les « adversaires » sont juste là pour nous gêner autant dans les courses (non instanciés : l'idée foireuse par excellence) ou nous rentrer dedans comme des neuneus quand on se gare tranquillement pour poser la manette. Et ne comptez pas trop sur les affrontements car de notre propre expérience, 8 fois sur 10, les demandes de face à face sont totalement ignorées car chacun se contente de tracer son chemin pour terminer au plus vite le jeu.
Donc maintenant qu'on a bien compris que le multi ne servait à rien (non, il n'y a pas de playlist ou menu dédié), quid du solo ? Alors de ce coté, on est plutôt mitigé. Comme dit plus haut, le contenu est au rendez-vous avec suffisamment de bagnoles, des courses principales nombreuses et même un paquet d'épreuves secondaires, sans qu'on ne puisse vraiment les distinguer visuellement les unes des autres (en terme d'expérience) puisque la seule différence entre obligatoire et annexe consiste à progresser dans l'histoire. Et encore, « histoire », c'est un bien large mot tant ce qu'on nous a offert est une foutue blague. Vous vous souvenez du scénario de Need for Speed Underground ? Le truc écrit sur un bout de paquet de clopes (non neutre à l'époque) qui se résume ainsi : on grimpe en puissance, et on a des rivaux. Simpliste ? Hé bien sachez que notre reboot parvient à faire encore moins puisqu'ils enlèvent les rivaux. Tout s'articule autour d'une bande de « plus ou moins jeunes » qui visiblement n'ont pas grand-chose à faire dans une ville morte et qui vont donc s'éclater à faire des épreuves pour prouver qui est le meilleur. Le casting est épatant d'originalité : la nana mignonne, le mec qui veut être le meilleur mais en fait non, le rebelle qui aime bien faire chier les flics, la demoiselle mécano qui se laisse pas faire, un jap qui a le mérite d'être classe et le mec posé qui est en passant un clone de Dieudonné. Tout ce petit monde va vouloir faire connaître son « crew » via Youtube à base d'exploits et [SPOILER DE LA MORT] à la fin, tout le monde est content et fait la fête. Magnifique.
Donc pendant une vingtaine d'heures, vous allez passer d'une course à l'autre généralement via un menu pour éviter de tracer inutilement d'un bout à l'autre de la carte vu que les missions principales et une poignée d'annexes seront suffisantes pour atteindre le level cap en matière de réputation. Au début, le jeu est mou et incroyablement facile, du genre à rendre les opposants minuscules dans le rétro en 10 secondes, et il faut attendre la dernière ligne droite pour connaître un peu de challenge et davantage de nervosité avec les véhicules dédiées. Voilà. On ne peut pas dire que l'attitude des véhicules soit percutante d'une caisse à l'autre, mais vu que nous sommes dans un jeu arcade, les fans ne s'en plaindront peut-être pas (ce n'était pas différent à l'époque où l'on en faisait les louanges) mais tout de même un dernier petit mot sur les forces de l'ordre. On a tendance à reprocher dans la série et même d'autres jeux (GTA genre) la plaie des poursuites au moment où l'on a autre chose à faire que de semer ses opposants et d'aller se cacher dans un coin. Les développeurs ont semble t-il entendu cela, mais plutôt que de proposer un équilibrage, ont tout simplement basculé de l'autre coté. C'est bien simple, la police est la plus minable que l'on ait pu voir dans l'histoire du jeu vidéo. Quasiment toujours absente (comme le reste de la circulation), elle peut être larguée en 5 secondes avec un bon coup d'accélérateur, au point que l'on doit faire exprès dans les défis dédiés (« tenez 5 minutes dans une course poursuite ») de rouler tout doucement et de les ATTENDRE le temps d'atteindre l'objectif. C'est décidément tout ou rien.
Les plus
Les moins
+ Fichtrement beau
+ Bonne sélection de bolides
+ Les bruitages
+ Customisation poussée
+ Prise en main easy
+ Du challenge vers la fin
- Open world inutile
- Circulation ultra réduite
- La police est une blague
- Aucune vie
- Pire scénario EVER
- 90 % du jeu est trop facile
- Des bugs de collision
- Les musiques
- Pourquoi une connexion obligatoire ?
- Et où est le VRAI multi ?
Conclusion : Electronic Arts et Ghost Games loupent totalement le coche avec ce reboot de Need for Speed. Équilibrage à revoir sur de nombreux aspects, multi invisible, scénario facepalm, challenge… Quelques adeptes du pur arcade non prise de tête pourront à la rigueur s'amuser un peu à petites doses mais il est clair que le jeu fait aujourd'hui pale figure face à des représentants comme Forza Horizon 2. Et diable, que l'on arrête de nous refourguer des open-world qui ne servent absolument à rien hormis faire joli dans le communiqué de presse.
Période New Gen oblige, gardons une bémol sur la qualité du titre en suivi. Electronic Arts sous-entend en effet la possibilité de multiples équilibrages ou encore d'une Playlist multi à venir via mises à jour gratuites, ce qui pourra améliorer un poil le titre, mais probablement pas le sauver du naufrage actuel.
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