Bénéficiant d'un engouement que la série n'avait peut-être jamais eu jusqu'à présent, probablement renforcé par la bonne campagne marketing (et le film), Ratchet & Clank revient donc en force sur PlayStation 4 avec le genre de remake qu'on aimerait bien voir plus souvent.

Jusqu'à présent, Insomniac n'a jamais vraiment eu beaucoup de chances avec sa série Ratchet & Clank, pourtant de bien bonne qualité. Voyez donc : dès sa naissance en 2002, la série a vécu dans l'ombre du duo Jak & Daxter, surtout dès que le premier a troqué sa roulade pour des armes à feu. Tant pis pour les 128 bits, et le groupe tente un retour en force cinq ans plus tard sur PlayStation 3 avec un épisode aussi beau que bon qui aurait pu enfin lui donner la lumière attendue pour le grand public… si Sony n'avait pas eu « l'excellente idée » (de merde) de le sortir la même semaine que Modern Warfare et Assassin's Creed, et une poignée de jour avant Super Mario Galaxy. La poisse dira t-on. Depuis, entre dépression, alcool et prostitution, la saga est revenue squatter le planning de manière quasi-annuelle pour tenter de gratter un billet, parfois avec du bon, rarement avec du marquant, se cherchant dans les spin-off et compilations, jusqu'au drame Nexus qui, une fois encore pas mauvais, s'est mangé un misérable flop.



Et nous arrivons donc en 2016, l'année de tous les espoirs (la preuve, FFXV sort bientôt) mais aussi et surtout celle de la tranquillité. En plus de bénéficier d'une campagne marketing à la hauteur, d'un film dédié sortant la même semaine, ce remake de la dernière chance arrive surtout au bon moment : pas de Call of ou Mario à l'horizon et même Uncharted 4 a préféré laisser l'honneur à la bestiole et son petit robot. De fait, on remet les compteur à zéro et on revient aux sources pour que chacun puisse prendre le train sur le départ, au moment de la rencontre entre les deux héros, et des premiers pas dans cet univers Pixarien. Certes, le scénario a rapidement été modifié dans son introduction (sans que cela ne change grand-chose au final), surtout pour les besoins du film puisque plusieurs extraits sont justement directement tirés de ce dernier (mais avec les vrais doubleurs cette fois…).

Donc premier point d'importance qu'il faut bien retenir pour ceux qui n'ont pas suivi l'actualité : Ratchet & Clank est un remake. Un VRAI remake. Pas une édition HD ni un Remaster (deux termes différents pour généralement le même résultat) mais bien une véritable refonte à classer à coté du premier Resident Evil ou Tomb Raider Anniversary pour ne citer qu'eux. De fait, on assiste donc à une pure production PlayStation 4 qui visuellement propose une jolie claque graphique, bourré d'effets, multipliant le nombre d'ennemis à l'écran, et surtout des plus carrés techniquement parlant. Il suffit de voir certaines phases où l'on explose tout à l'écran pendant que des centaines de boulons virevoltes autour de nous sans la moindre chute notable de frame-rate pour comprendre que derrière ce projet de moindre envergure que quelques ténors, on tient pourtant l'un des plus beaux jeux de cette génération. Rien que ça.



Bon, on ne cachera pas non plus que si le rendu est aussi bon, c'est aussi parce que le studio a pu faire une belle économie derrière sur les ressources demandées. A l'ère des open-world, Ratchet & Clank assume son statut de trip old-school et malgré quelques refontes du level-design, on reste dans le même type de linéarité qu'il y a presque 15 ans, avec des lignes droites faites de zones plus ou moins larges avec un ou deux embranchements en fonction des planètes. Ce n'est aucunement dérangeant dès que l'on sait à quoi s'attendre et au moins, cela permet de maintenir un rythme constant d'un bout à l'autre de l'aventure, au point d'avoir un mal fou à lâcher la manette jusqu'aux crédits de fin, ce qui nous prendra entre huit et dix heures en mode normal (trois difficultés disponibles) selon votre envie de fouiner un minimum, et en se basant sur l'avis d'un habitué de la franchise (votre serviteur), sachant qu'il y a un certain intérêt à se lancer dans le New Game +. Mais on va y revenir.

Donc Ratchet & Clank est un TPS/plates-formes. La structure du jeu est simple : vous allez sur une planète où vous attendent un, deux ou trois objectifs à atteindre, avec entre deux une brouette d'ennemis. Tout le cachet Insomniac depuis les débuts de la série s'est fait sur l'équipement. Outre ce que l'on débloque en accessoires pour progresser dans le scénario (jet-pack, bottes magnétiques…), on trouvera 14 armes dont une à débloquer en fouinant beaucoup (le fameux T.E.L.T.) et une autre en bonus de précommande. Les fans de la première heure remarqueront d'ailleurs du changement à ce niveau, les développeurs ayant souhaité faire dans la « refonte best-of » : des armes comme l'aspiro-canon, le repousseur et le missile à guidage manuel passent donc à la trappe, remplacés par la boule-disco, les robots de soutien ou encore le pixeliseur. Un bel attirail en somme, surtout que la plupart des armes sont plus puissantes que dans l'original, s'expliquant par le nombre d'ennemis rehaussé à l'écran comme noté à l'instant.



C'est à partir de là que toute l'alchimie se fait. L'action au sol est maître-mot mais cela n'empêche pas de trouver des passages de plates-formes, des séquences de grind, des courses en hoverboard, quelques scènes en vaisseaux, la possibilité de diriger Clank (dans un système plus agréable que l'original)… Déception en revanche par le manque de boss et surtout l'absence de mode arène, pourtant devenu indispensable au fil de la série. Au-delà de ça donc, les armes ne sont pas là pour rester comme tel d'un bout à l'autre, puisque bénéficiant comme de coutume d'un système d'expérience à plusieurs paliers. La première étape est de les acheter (moyennant des boulons ramassés sur le chemin), la seconde est de les améliorer à la fois en les utilisant mais également en dépensant des cristaux dans des socles… puis vient le New Game+. Le fameux.

Relancer la partie permet en effet de faire passer n'importe laquelle de nos armes en niveau Omega (ce qui en gros rehausse le level-cap de 5 à 10). Il faudra néanmoins trouver la carte correspondante cachée dans un des multiples niveaux, mais également débourser une somme importante pour débloquer l'upgrade, ce qui n'aura rien de difficile vu que le New Game+ permet d'instaurer un multiplicateur de boulons qui ne se brise qu'en étant touché, ce qui ajoute vivement à la tension des affrontements. Notons à ce propos que si la quête des boulons d'or (28 en tout) permet toujours de débloquer quelques bonus comme des skins, beaucoup risquent de pester devant la disparition des points de compétences, même si certains des défis de l'époque sont toujours présents (du genre faire tel chrono en course), mais uniquement sous la forme de trophées. L'explication est simple : les points sont remplacés par des cartes, qui servent à la fois pour débloquer les armes Omega comme dit à l'instant, mais également obtenir des bonus pour looter davantage de boulons, de cristaux… ou de cartes justement (des packs de cinq doublons peuvent être échangés comme une nouvelle). Dans tous les cas, la motivation du 100 % est bien présente, et vu la qualité du jeu, on n'a aucun mal à y rester jusqu'à l'avoir torché de bout en bout.

Les plus	Les moins
+ La grosse claque graphique + Le trip old-school + Meilleure prise en main + Un arsenal toujours bien pensé + L'humour toujours présent + Variété des situations et des décors + Le New Game+	- On en voulait encore plus ! - Manque de boss - Où est l'arène ?

Conclusion : Pari totalement réussi pour Insomniac qui parvient à ressusciter magistralement sa licence Ratchet & Clank avec un remake de haute qualité pour un genre malheureusement trop discret aujourd'hui. Indispensable aussi bien pour les fans de l'original que les nouveaux-venus, qui auraient tord de ne pas enfin donner sa chance à cette licence, surtout avec un prix de lancement plus bas que la moyenne.

Les + *La méchante claque graphique avec énormément de couleurs et une animation de dingue! *Les armes sont très variées et fun. Le Groovitron est vraiment utile durant tous le jeu et ça fait plaisir. Le Pixeliseur est vraiment plaisant à utiliser (effets sonores et visuels). Et Zurkon m'a bien fait marrer alors que je connaissais déjà son type d'humour. *L'OST est phénoménale, Michael Bross à fait un travail de titan, avec un vrai orchestre symphonique, cet épisode PS4 se dote de la composition clairement la plus réussie de la série. Avec des références magnifiques au style de David bergeau (responsable de l'ost des jeux jusqu'à opération destruction en 2007). Un thème central qui donne la pèche et très bien remodeler dans diverses situations. *Le gameplay et la variété des situation. Des phases en vaisseau, en Jetpack, en glisso-bottes, en holo-déguiseur, en magnéti-bottes, en Hoverboard, à la nage, exploration, avec clank, etc... *Les contrôles sont juste excellents. La caméra n'est pas trop éloignée de Ratchet à l'inverse de "a crack in time". Très bon ressentit quand on tire sur un ennemi. Ratchet retrouve une certaine lourdeur comme sur PS2 mais est reste très agile comme sur PS3, soit le meilleur mix selon moi. *La variété du bestiaire. Les monstres sont nombreux mais aussi mémorables grâce aux dialogues qu'ils tiennent entre eux et les très TRÈS nombreuses phrases qu'ils vous lancent en fonction de la situation. *Le jeu vous récompense pour votre exploration. L'accès au musée d'insomniac, les boulons en or, les holocartes, les phrases du Capitaine Qwark narrateur, les skins de ratchet, du vaisseau, des boulons, etc... *LE PRIX (35/40€) *La Framerate parfaitement stable 99% du temps. *Le doublage VF. Les monstres, les héros, les grands méchants, les Zurkon, etc... Tout le doublage est excellent ! * Le Fan-service et les références à l'univers sont très nombreux. *Le retour des gadgets !!! *L'amélioration des armes et les holocartes. Les - * Ilaris, Cora et Brax sont vraiment en retrait. * Les flammes du pyrolanceur sont mal faites je trouve. * Dommage que certaines planètes de l'original soient passées à la trappe.