Conditions :
Débuté sur Xbox One X, terminé sur Xbox Series X.
Pendant que
Coalition prépare l’avenir de
Gears après un cinquième épisode donnant de belles perspectives, c’est du coté de
Splash Damage qu’il faut se tourner pour une tentative de spin-off, pratique qui ne doit aucunement surprendre dans notre industrie tant c’est un peu la routine depuis la nuit des temps et pour chaque licence suffisamment populaire, et c’est tout à fait pareil avec
Microsoft. Cela a parfois donné du très sympa (
Halo Wars), on a même un cas dont la renommée a dépassé celle de la franchise principale (
Forza Horizon) et d’autres ont rapidement été oublié (
Halo Spartan Assault). Et puis il y a
Fable, mais on n’a pas envie d’en parler. Et aujourd’hui, c’est donc
Gears qui délaisse sa formule TPS pour un véritable tactical disponible depuis bien des mois sur PC mais que
Microsoft avait soigneusement gardé au chaud pour le lancement de la Xbox Series, quand bien même le titre est évidemment cross-gen grâce à une version Xbox One X qui fait parfaitement le taf, nous proposant le choix entre la 4K ou le 60FPS.
Le simplement nommé
Gears Tactics va donc prendre place 12 ans avant les événements du tout premier épisode pour en même temps servir de petit lien « familial » avec une certaine Kait Diaz, dont le « pas encore daron » Gabe va partir avec tous ses biceps dans la guerre contre les locustes, accompagné du vétéran Sid dont l’âge est équivalent au poids de ses muscles, et Mikayla qui elle n’est pas du tout musclée mais qui est suffisamment badass comme le souhaitent les fondamentaux de la série. Ah, et si vous lancez le jeu avant le 4 décembre, vous débloquerez aussi très rapidement Cole qui n’a scénaristiquement rien à foutre là mais on l’aime beaucoup et en plus, lui aussi est très musclé. Dans cette longue bataille de préambule, l’équipe fera face à Ukkon, un locuste pas comme les autres et étonnamment très intéressant même si coté design, ça ne s’est pas retourné la tête : « Prenez Raam, c’est le plus populaire, et mettez lui un design de sorcier pour montrer qu’on a bossé. »
De toute façon, c’est un
Gears donc ce n’est pas vraiment pour son scénario qu’on s’y collera, encore qu’il a le mérite d’être assez bien mis en avant pour un jeu du genre avec de nombreuses cinématiques, même si ce ne sera pas le cas tout le temps (loin de là même) mais on va y revenir. Abordons donc plutôt le gameplay pour reconnaître que
Splash Damage nous a clairement concocté une petite réussite en la matière. C’est bien simple, on a presque l’impression que la licence a été conçu pour ce type de jeu tant tout est introduit de manière naturelle pour fonctionner parfaitement bien. Pas de damier ici mais des mouvements libres sous réserve de prendre en compte sa jauge de points d’action autour de laquelle tout va encore une fois reposer. Quoi que vous faisiez, tout réclamera des points et vous en avez généralement 3, voir parfois un peu plus selon votre équipement ou vos compétences, et il faudra donc à chaque tour réfléchir aux actions et au positionnement de votre personnage pour éviter qu’ils morflent lorsque les ennemis dégaineront.
Et c’est là que la formule
Gears fonctionne admirablement bien car pour une licence qui a démocratisé le cover-system à défaut de l’inventer, ce principe trouve ici une place obligatoire car non seulement il faut constamment privilégier les « cachettes » pour gagner en esquive, mais il est idéal de garder des points d’action en réserve pour mettre en place des cônes de surveillance qui permettront une contre-attaque automatique dès qu’un ennemi passera dessus, et sous une règle simple : plus vous avez de points en réserve (et de munitions), plus vous pouvez contrer. Bien entendu, l’adversaire peut aussi user de cette méthode (et va constamment le faire), ce qui imposera des détours pour tenter de les interrompre, soit en bouffant une partie de leur jauge de vie, soit avec un coup spécial (sinon, un one-shot, ça marche bien aussi). Et là encore, l’inverse est valable puisque vos propres persos peuvent être interrompus pendant ce type de phase.

Chaque étape pour chaque personnage a donc une haute importance et on comprend vite que ce
Gears Tactics n’a rien d’une adaptation effectuée par dessus l’épaule où le bourrinage est roi, tant c’est l’inverse. D’ailleurs, rien que le mode de difficulté standard saura vous remettre à votre place, ce qui est hautement surprenant et même un peu rageant car ce produit fait partie des tacticals qui ont une part de hasard (certains aiment, d’autres moins), aussi bien par le brouillard de guerre qui recèle de mauvaises surprises, le spawn sauvage de grappes d’ennemis ou encore la notion de pourcentage de réussite dans vos tirs. Pas de panique, en cas d’immense fail, rien ne vous empêche de relancer le dernier tour à loisir… du moins si vous n’avez pas désactivé cette option salvatrice en optant pour le mode « Iron Man ».
C’est fou mais plus on avance, plus on prend plaisir à voir comment les développeurs ont su adapter les codes de la franchise : kill à la tronçonneuse ou la baïonnette, besoin d’achever certains ennemis au sol (rendant 1PA à tous les alliés), l’exploitation des grenades (avec des lancers ultra précis), les armes de certains ennemis (genre Boomers) que l’on peut récupérer au sol, le bestiaire dont ces foutus Tickers qu’il vaut mieux envoyer valser vers un groupe de locuste d’un coup de pied avant de faire feu… Et les boss aussi, mais on évitera de spoiler. Tout y est, sauf le rechargement éclair tiens, le tout englobé dans des mécaniques RPG où chacun des personnages disposera d’une classe et de son arbre de compétences pour aller dans un sens ou dans l’autre selon ses envies (avec possibilité de quelques retours en arrière si besoin), et d’une amélioration drastique de l’équipement (qu’on aimerait bien retrouver dans la série de base) en plus de skins… et sans la moindre boutique de micro-transactions en vue. Surprenant.

Résultat, quand on est fan, on accroche forcément même s’il est dommage que
Splash Damage s’est au final perdu dans le contenu à vouloir trop en faire sans trouver le moyen de maintenir le rythme. Car faute d’un truc comme une base à développer (façon
XCOM ou
Fire Emblem),
Gears Tactics est en fait une ligne droite mais qui aurait du coup pu être torché beaucoup trop rapidement, au point d’avoir obligé l’équipe à introduire des missions « secondaires mais en fait obligatoires ». Tout un concept mais très simple à comprendre : entre deux missions principales, vous avez des missions donc secondaires et beaucoup plus courtes, et vous êtes tout simplement obligés de les faire pour avancer. Point. Alors au début c’est rigolo car on se rend compte que ça adapte directement des features du multi de la franchise (capture de zone par exemple, ou escape) mais plus on avance, plus la balance penche vers ces « annexes » en surnombre, trop portées vers le recyclage, forcément sans scénario, et qui se contente juste de nous foutre quelques malus pour rehausser un peu plus le challenge.
Une manière aussi pour l’équipe de mettre en avant son système de « faux permadeath » puisque le jeu propose des héros principaux (et Cole) mais aussi des troufions qu’on recrute en surnombre. Les héros ne peuvent pas mourir définitivement (d’ailleurs, s’ils meurent, c’est Game Over) mais les troufions si et comme ce système devait servir à quelque chose, on use de prétexte pour éviter de trop souvent placer une équipe de 4 héros pour devoir obligatoirement prendre des recrues qui n’ont aucune psychologie et dont la mort n’a aucune chance de son affecter contrairement à
Fire Emblem. Bref, si vous y jouez à petites doses, ça passera pour éviter l’aspect répétitif dû au recyclage et on notera que l’attente pour les joueurs Xbox en valaient la peine avec l’arrivée d’une campagne modifiée, identique dans la forme mais ajoutant Jack (qui ajoute une nouvelle dose de stratégie et peut se déplacer très rapidement, utile pour les caisses à loot) et de superbes pièces d’équipement, mais en contrepartie des ennemis déviants. Cela s’ajoute au mode Vétéran à débloquer, mais il est tout de même dommage que malgré la demande des fans depuis la sortie PC, aucun New Game Plus ne soit proposé.
Je l'ai essayé sur PC et j'ai pas accroché.
Ce que je préfère, ça reste les jeux de stratégie qu'ils soit en temps réel ou au tour par tour
Pour les zapper, sacrifier des unités cela vous permettre de vous axer sur la trame principale
Comme j'ai dit, aucune vanne :
https://www.journaldugeek.com/2016/07/14/splash-damage-brink-dirty-bomb-rachete-par-une-entreprise-de-volaille-chinoise/
ça les empêchait pas de pouvoir faire des contrats avec MS mais maintenant que Tencent a racheté le tout, ça va être beaucoup plus compliqué.
Pas faux.
Eux et Warhorse, c'est deux beaux coups manqués.