Dans la dernière ligne droite de cette génération, on ne peut décemment dire que
Sony a porté la VR à bout de bras, restant très silencieux sur le sujet depuis le lancement de
Blood & Truth et n’ayant pas encore balancé le moindre mot du coté PlayStation 5, quand bien même le casque est rétrocompatible et devra être nourri jusqu’à une future V2. Il reste heureusement les tiers et donc cette adaptation d’
Iron Man dont la communication a été un peu entachée par les développeurs qui pêchant légèrement par orgueil ont affirmé vouloir offrir le meilleur jeu du
PSVR. C’est bien d’être ambitieux et on sait bien qu’il faut savoir vendre son produit mais il faut assumer quand le résultat tombe. Et
Iron Man n’est pas le meilleur jeu du
PSVR. Mais c’est quand même sympa.
Au moins, on pourra dire que la plus belle réussite de ce projet, c’est indéniablement le gameplay puisqu’il suffit dès l’introduction de pousser les propulseurs pour se sentir Iron Man. Un vrai rêve de gosses, si encore je connaissais l’existence du héros lorsque je n’étais qu’un jeune chiard. Alors certes, on ne va pas virevolter comme une mouche entre les buildings avec la même aisance que ce que l’on pouvait voir dans
Avengers mais les sensations sont bien présentes, et surtout on remarque dès le tuto que le titre est loin de l’aspect « fête foraine » propre au marché, avec d’habitude une incroyable facilité de prise en main et, à la rigueur, une profondeur quand on pousse un peu. Là, on comprend de suite que les choses ne vont pas être simple et nos premiers mouvements rappellent sourire aux lèvres les déboires de Stark dans le garage du premier film.

Tout est dans la maîtrise du déplacement (sans le coté gerbe, et ça c’est bien, même après une pause VR de quelques mois) et les habitudes à prendre, ce que le jeu se charge bien d’indiquer lors du premier défi sous chrono où l’on pense s’en être bien sorti avec 2mn30 à l’arrivée jusqu’à ce que le temps des développeurs affiche à peine plus de 30 secondes. On en vient même à craindre les améliorations proposées entre chaque mission, déjà qu’on a du mal à gérer parfaitement les premières choses en main mais petit à petit, et à condition de ne pas y jouer 1h tous les 3 jours, tout rentre et on commence à accomplir des exploits, débloquant de bons scores et donc des points de compétences avec possibilité ensuite de refaire les anciennes missions pour maxer ses performances. Une bonne expérience typiquement arcade au regard des missions aux objectifs old-school (broyer du drones, exploser des trucs, protéger d’autres trucs…) mais ça passe très bien et les affrontements imposent une telle nervosité qu’on en ressort parfois essoufflé.
Donc on tenait un bon truc s’il n’y avait pas quelques soucis du coté de l’enrobage. Déjà techniquement, c’est vraiment pas fameux. Les développeurs de
Camouflaj ont vanté la modélisation de la fameuse armure et ils ont eu raison car elle est magnifique au point que l’on regarde le soucis du détails sur chaque bras. Mais le reste… Alors oui, on sait que la PS4 est aujourd’hui une console fatiguée et oui, on sait tout autant que le
PSVR a besoin d’une refonte un jour ou l’autre vu la résolution qui fait maintenant peine à voir mais même au-delà de ça, c’est très grisâtre et ça envoie à la gueule tous les défauts liés au manque de puissance : concevoir avec ça une expérience en zone ouverte. On se retrouve avec des décors et éléments souvent dégueulasses, avec des économies dans tous les sens comme l’apparition très tardive des textures ou le manque de soin apporté dans les endroits où l’on est pas censé aller durant la mission (même si on peut), faisant ressortir des modèles parfois dignes d’une PS1. Et on n’abuse pas en disant ça. Dès la troisième mission à Shanghai, il faut limite se coller à un immeuble pour « actionner » la texture afin qu’il ne ressemble plus à un modèle de
Syphon Filter avec un filtre sub-HD.
Mais même cela pourrait être oublié si le jeu n’était pas ce qu’il a voulu être : un AAA avec de la narration. « Faut savoir » diront certains et évidemment, on ne va pas cracher sur un travail de fond plutôt que de proposer un simple shooter arcade de 2h (mais après tout, pourquoi pas), juste qu’il faut bien faire les choses, et
Camouflaj ne semble pas habitué à l’exercice. Déjà le scénario est au-delà du simpliste, digne d’un filer entre deux films
MCU qui évidemment n’ont jamais cherché à briller sur la narration mais apportait toujours plus sur les coutures que 3 PNJ dont 2 IA, en y rajoutant Ghost qui n’est pas non plus l’antagoniste le plus vendeur de
Marvel. Résultat, la majorité des cinématiques sont assez chiantes à suivre, fournies avec des vannes et un doublage de moyenne facture et où
Camouflaj a oublié pourquoi cela ne nous dérangeait pas dans d’autres jeux VR (style
Blood & Truth justement) : eux avaient l’interaction. Tout le monde se souvient par exemple, dans le jeu précité ou la démo technique, ces moments de blabla où l’on pouvait néanmoins poser son regard à droite/à gauche pour faire mumuse avec ce qu’il y avait sur la table, dans la boîte à gants de la bagnole, etc. Mais ici rien. On est face à des dialogues qui ne racontent pas grand-chose et on attend… Et va falloir vous y habituer d’ailleurs.
Car le défaut qui fait vraiment mal à cette expérience qui s’étale sur environ 8h (avec si vous le souhaitez l’occasion d’y revenir comme dit plus haut), c’est les foutus temps de chargement juste inacceptable à notre époque. Déjà ils sont incroyablement nombreux, mais ils sont surtout longs. Mais genre très longs. Pour peu que vous repreniez votre partie au moment du Hub, c’est temps de chargement de plusieurs dizaines de secondes, écran noir de quelques secondes, arrivé dans le Hub pour faire trois bricoles puis retour au gros temps de chargement pour lancer une mission, qui elle-même aura ses temps de chargement s’il y a changement de zones. Et vu ce qu’il y a à afficher à l’intérieur… A croire que Sony voulait vendre avec ce projet tous les bienfaits du futur SSD de la PS5, et on espère d’ailleurs pour ceux qui voudront y jouer dessus que tout cela sera vraiment corrigé.
S'ils font une MAJ correcte pour exploiter le SSD, ça peut changer une bonne partie de l'expérience (aucun temps de chargement, textures qui ne popperont plus à quelques mètres...).
Pour l'heure, faut subir.
non. PS Moves obligatoire (les deux).